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L’art difficile du débat

Définition

Une définition classique du mot débat est :

Un débat est une discussion ou un ensemble de discussions sur un sujet, précis ou de fond, à laquelle prennent part des individus ayant des avis, idées, réflexions, opinions plus ou moins divergentes.

Cette définition qui pourrait paraître assez universelle manque cependant d’un élément essentiel : L’esprit dans lequel se déroule ce débat. Sans cette précision le mot se vide de son sens et peut recouvrir des concepts très éloignés voire antinomiques.

Le débat stérile

C’est une discussion dans laquelle chaque intervenant vient avec ses propres convictions, ou celles de la faction qu’il représente, non pour les partager, mais pour les exposer, en faire étalage. Le débat n’existe pas, il n’y a pas confrontation des idées. On peut parler d’information (ou de désinformation) mais pas de débat.

Le débat contradictoire

C’est une guerre de tranchées dans laquelle chacun des intervenants vient soit pour imposer ses idées, soit pour démolir celles des autres. C’est le classique débat politique auquel nous assistons malheureusement si souvent. L’objectif n’est pas de dessiner les contours d’une vérité consensuelle mais de s’imposer, d’imposer sa vision, au mépris des arguments avancés. Tous les coups sont permis, mensonges, semi vérités, démagogie, populisme, sophismes, syllogisme. La technique en est simple :

  1. parler très vite pour ne laisser à personne le temps de la réflexion et éviter toute contradiction (le parler « mitraillette » des hommes politiques).
  2. Annoncer des vérités non vérifiables sur le moment
  3. Présenter la face favorable de sa vérité, en occultant  les aspects défavorables
  4. Couper la parole aux autres en les entrainant sur les sujets qui ne leur sont pas favorables, c’est à dire les déplacer de leur zone de confort vers la vôtre.

Dans la mesure ou le besoin d’être le « parleur », de couper la parole aux autres est réciproque la discussion tourne vite à la cacophonie

Bref comme dans tout combat il faut, occuper le terrain, se placer en position dominante, saper les défenses adverses, …

Il ne s’agit en aucun cas d’un débat mais d’un combat dialectique dans lequel la vérité du plus beau parleur doit être la vérité émergente. Qu’importe que la discussion soit lamentable, seule compte la victoire.  Syllogismes et sophismes sont de rigueur. Les débats politiques auxquels nous assistons sont l’archétype de ces débats contradictoires stériles, intellectuellement pitoyables.

Il faut particulièrement s’en méfier car ces procédés dialectiques sont destinés non seulement à mettre à terre les autres intervenants, mais aussi et surtout  à « enfumer » les spectateurs que nous sommes, à nous manipuler, nous laver le cerveau. Le vainqueur est celui qui à  réussi à laver le plus de cerveaux possibles.

Et ça marche !

Le débat

Examinons maintenant ce que devrait être une discussion de qualité.

  1. L’objectif du  débat. Avant de proposer une vision méthodologique du débat il est important de lui fixer une finalité. La définition du but doit passer avant celle des moyens. L’erreur est de croire que l’objectif d’une discussion est de faire émerger une vérité, la vérité. Malheureusement elle n’existe pas et chacun est en droit d’avoir la sienne. Le débat doit servir à éclairer chacun des intervenants et des spectateurs sur sa propre vérité afin qu’il puisse se déterminer en pleine connaissance de causes. Nous avons chacun nos « a priori » fondés majoritairement sur notre expérience personnelle, nos compréhensions et nos erreurs d’interprétation , notre vision rétrécie et ego centré de la situation en analyse. Le débat doit avant tout servir à nous éclairer sur notre propre positionnement et le regard des autres peut être d’une grande utilité pour confirmer ou infirmer nos idées.
    Débattre avec les autres c’est avant tout débattre avec soi-même
     Ceci en utilisant la vision des autres pour élargir notre champ de connaissances et de compréhension. Ils ont souvent vus ou vécus des situations que nous n’avons pas connus qui peuvent mettre en lumière des situations que nous n’avions pas envisagées.
    Une autre opinion ce doit être un voyage !
  2. L’esprit du  débat. Comme mentionné plus haut on ne débat pas avec les autres mais avec soi-même et ceux-ci, en l’occurrence, ne sont pas des ennemis mais des partenaires (sparing partner). Si vous faites une recherche sur Google vous allez trouver toutes sortes d’informations contradictoires, plus ou moins étayées, plus ou moins crédibles, plus ou moins en accord avec ce que vous attendiez. Vous allez en retenir certaines, en éliminer d’autres, sans esprit polémique, pour forger votre idée. Dans un débat ce doit être la même chose.
    Il est plus enrichissant d’écouter que de parler, mieux vaut se convaincre que de convaincre les autres !
    La meilleure chose qui puisse vous arriver dans une discussion n’est pas de faire changer d’avis les autres, mais de, vous, changer votre opinion, de préciser certains points, de rectifier certaines de vos erreurs.
    Apprendre des autres vous enrichi, apprendre aux autres ne vous apporte qu’une satisfaction narcissique.
  3. Conclusion du débat.
    On peut dire que : « C’est là que les Athéniens s’atteignirent et que les perses se percèrent ! »
    Tout dépend de l’objet du débat.
    S’il s’agit d’un simple débat d’idées, chacun s’en retourne enrichi de ce qu’a pu lui apporter la discussion. C’est un simple débat d’intellectuels, entre amis, qui a pu aider les intervenants et les spectateurs à mieux comprendre la situation et à éclairer leur position. . Comme disait Socrate : « connais-toi toi-même » … malheureusement il en est mort !
    S’il s’agit de prendre une décision on entre maintenant dans une phase de négociation. Généralement la négociation commence avant que le débat ai eu lieu et l’on débat tout en négociant dans la plus grande confusion intellectuelle. Il est important que le débat neutre intervienne avant la phase de négociation et en soit clairement séparé.
    L’art de la négociation est un autre … débat !
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