Skip to content
[font_awesome icon="phone" margin_right="5px" color="#000"] 01 42 59 15 27 [font_awesome icon="envelope" margin_right="5px" margin_left="20px" color="#000"] patrick@rouillier.com [font_awesome icon="user" margin_right="5px" margin_left="20px" color="#000"] [wp_login_url text="User Login" logout_text="Logout"]

La mondialisation et le progrès constant des connaissances ne nous aide pas vraiment à nous affirmer en tant être unique.

J’ai longuement expliqué le mécanisme de la formation de l’identité à partir des expériences vécues par un individu. Les événement sont intégré sous formes d’émotions dans la conscience émotionnelle puis, par analyse critique en relation avec le vécu historique, ils sont intégrés sous formes de représentations mentales liés entre elles par des liens logiques dans le réseau de la conscience cognitive. C’est ainsi que par le positionnement de chacun devant les expériences qu’il vit que se forme l’identité des individus.

Le nourrisson a une conscience cognitive très peu développée et vit une relation fusionnelle, généralement dans la cellule familiale et il est totalement gouverné par la partie émotionnelle de sa conscience. Vers 4 à 6 ans, il va élargir son périmètre de fusion aux proches qu’il côtoie (maitre d’école, nounou …), tout en continuant à développer lentement sa conscience cognitive. Adolescent il va encore élargir son champ de fusion vers des entité plus abstraites (idéologies, religions, groupes de musiques engagés …) tout en adoptant une attitude plus critique gouvernée par le développement de sa conscience cognitive. Il commence alors à véritablement construire sa personnalité, son identité. Celle-ci se forgera à l’âge adulte et continuera d’évoluer tout au long de sa vie. Le degré de maturité de l’individu définira son niveau d’autonomie, son niveau d’identité.

Dans le monde moderne l’intégration des expériences vécues devient de plus en plus difficile, car nous sommes envahis, bousculé, quotidiennement par des centaines et des centaines d’informations souvent hors de notre champ de compréhension, d’événements variés. Leur intégration dans notre conscience cognitive devient de plus en plus difficile, et surtout il devient impossible, devant cette foule d’éléments à intégrer, de garder la cohérence de notre conscience cognitive. Dans ce monde si riche en informations en perpétuel changement notre conscience cognitive à tendance à se fragmenter, à perdre son unité. La psyché comporte une composante schizoïde, voire autistique, selon la plasticité ou la rigidité de la conscience.

 

Devant cette difficulté à « devenir soi-même », de plus en plus les gens cherchent leur identité dans des groupes constitués (Religions, communautés, idéologies). La mondialisation avec ses points positifs et négatifs crée une certaine uniformité des valeurs et des idées et les références collectives prennent le pas sur les références individuelles. Plongé dans un univers qu’il a du mal à appréhender, l’individu à tendance à se tourner vers des référents externes plus stables et accessibles. L’identité ne se feras pas, naturellement, par échanges et relations entre individus, mais au travers de groupes constitué. L’identité, c’est à dire l’autonomie, ne se recherchera plus à titre individuel mais comme appartenance à un groupe lui-même positionné. L’individu accepte, pour se sécuriser, de devenir un pion dans un groupe qui fera le travail de positionnement pour lui, plutôt que de galérer à la recherche d’une identité insaisissable. C’est bien-sûr un processus d’aliénation contraire à la création d’une identité propre.  C’est une attitude de repli régressif, une recherche de relation fusionnelle dans un groupe, tout le contraire d’une prise d’autonomie, d’une prise d’identité.

Le problème devient très grave dans la mesure ou la « mondialisation » crée une uniformité des cultures et ou les groupes que, souvent, nous devons combattre prennent une dimension universelle, transnationale, et n’en sont que plus fort et difficile à éliminer.

 Nous avons voulu mondialiser les marchés et nous avons en même temps mondialisé l’asservissement, la délinquance et le terrorisme !

C’est un mécanisme qui touche surtout les plus jeunes, les adolescents et les tous jeunes adultes (les plus anciens ont déjà vécu ce processus d’aliénation et avec l’âge et l’expérience ils en sont sortis, souvent meurtri et désillusionnés).

On peut facilement comprendre le problème de la radicalisation de notre jeunesse, surtout quand elle évolue dans un système référant instable. Dans ce monde si complexe les jeunes en recherche de références et d’identité se tournent, et c’est bien naturel, vers des groupes référents qui leur offrent un cadre dans lequel ils peuvent enfin exister. Les recruteurs de ces groupes ont bien compris le système et leur premier travail et de couper la jeune recrue des quelques références externes qu’il a pu garde (famille, amis, …)

Tant que nous traiterons ces jeunes comme des délinquants (même si nous devons, inévitablement, nous en protéger) nous jouons le jeu dangereux de les mettre en marge de notre société et de couper tous les liens sociaux qu’ils auraient pu conserver, nous faisons le jeu des recruteurs et les aidons dans leur sinistre travail.

Notre justice devrait comprendre que l’on peut punir, même sévèrement, sans haïr, que le droit inaliénable d’une société à se protéger n’implique pas d’oublier le respect humain, le respect de l’autre.

 

Print Friendly, PDF & Email
Back To Top