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Les mots ont un sens souvent imprécis ; voir mon article voir mon article COMMUNICATION VERBALE ET IMPRECISION DU LANGAGE dans lequel j’essaye de montrer comment la communication verbale ou écrite fortement codifiée (sens des mots, syntaxe, grammaire et orthographe) bien que résultant d’un niveau de sophistication très élevé (codification et structuration élaborée ) est bien souvent moins riche dans son contenu que des modes de communication plus immédiats.

Prenons par exemple la phrase banale :

L’auteur aimait s’asseoir à sa table de travail

et voyons ce qu’elle peut exprimer

Chacun va la recevoir de façon personnelle. L’un y verra Hemingway s’attablant à une table de café à Nairobi ou Barcelone, d’autres y verrons Voltaire écrivant dans un cabinet sombre orné de meubles anciens, d’autres encore Victor Hugo noircissant fébrilement des pages et des pages ! Bref chacun pourra projeter son imaginaire sur la phrase et lui donner un sens plus riche que n’apportent les mots, Chacun imagine un auteur différent s’asseyant à une table différente pour faire un travail différent

Cherchons maintenant le sens littéral de cette phrase

Auteur : Créateur, réalisateur d’une chose, responsable

Aimer : Eprouver un profond attachement

Asseoir : Installer sur un siège

Table : Meuble composé d’un plateau posé sur un ou plusieurs pieds

Travail : Activité de l’homme appliquée à la production, la création, l’entretien

Si on construit littéralement la phrase, on obtient quelque chose comme :

Le Créateur, réalisateur d’une chose, le responsable, éprouvait un profond attachement à s’installer sur un siège devant un meuble composé d’un plateau posé sur un ou plusieurs pieds pour entreprendre une activité de l’homme appliquée à la production, la création, l’entretien

ce qui bien sur n’évoque plus rien et ne fait pas rêver. J’ai évidement un peu triché, les mots peuvent avoir des sens moins rigides et prendre des sens différent selon la phrase, les phrases des sens différent selon le texte (le contexte, phrase tirée de son contexte) et même le texte prend un sens différent selon les situations et la personne qui le reçoit.

La communication verbale (ou écrite) et donc un média précis mais pauvre (à cause de la modèlisation qu’elle suppoce, la rigidité de sa précision ). L’exemple de la phrase citée plus haut montre qu’au delà du sens des mots existe un média infiniment plus riche, mais qui puise sa richesse dans le flou qui l’entoure, dans la liberté qu’il laisse à l’auteur et au lecteur de projeter leurs imaginaires sur les mots.

La poésie, la chanson, sont des médias qui passent au-delà du sens des mots. Ils disent en peu de mots ce qui demanderait de longs paragraphes à exprimer littéralement. Dans ces médias les mots ne disent pas, ils évoquent, et chacun enrichit le message de sa propre expérience, de tout son vécu. Toute littérature comporte sa part de poésie, sa part de liberté. Seul le langage scientifique s’efforce, de refuser toute part interprétative dans les messages (par souci de précision et parce qu’il s’exprime dans le cadre de modèles bien codifiés). On retrouve cette même sécheresse dans les approches technocratiques des situations.

Pour digresser sur le sujet, cherchons des exemples simples ou communication verbale et affective s’entrechoquent

Dans un film, le doublage n’est ni la voix, ni la diction d’un acteur. Quand on récompense un acteur, cela à t il du sens dans un film doublé puisque l’on entendra pas sa voix ? Oui car un bon acteur, même doublé par un comédien de deuxième plan reste un bon acteur

Le texte, la voix, ses intonations, son rythme ont ils moins d’importance que l’image qu’il véhicule ?

Au contraire, au théâtre un bon comédien occupe toute la scène, à l’encontre d’un comédien moyen qui paraît terne et petit. Son espace dépasse la scène et il vous envahi, vous englobe. Pourtant, dans ce cas le visuel est faible (le comédien est loin et son image mal définie). Le verbe aurait-il plus d’importance que le visuel ? La communication verbale plus de sens que la communication affective ?

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