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Il y a dans la conscience des hommes d’incroyables contradictions que l’on a bien du mal à expliquer. Par exemple comment concilier dans une même pensée la foi catholique et le libéralisme économique ? C’est pourtant un trait commun à bien des catholiques convaincus que de professer une idéologie économique ultra libérale.

La pensée économique, de nos jours, se divise très schématiquement entre :

Le libéralisme qui propose de laisser chacun libre de ses actes, avec le minimum d’intervention d’un pouvoir central, et comptant sur l’autorégulation des marchés et des comportements pour générer une société dynamique et encourageant le progrès. Dans cette société ou chacun doit faire sa place, les plus forts dominent les plus faibles et « tirent la société vers le haut » favorisant les initiatives individuelles, voire les rendant indispensables pour survivre. La société est en perpétuelle compétition (puisque les meilleures places sont pour ceux qui savent les conquérir). C’est une société de progrès continu, mais profondément inégalitaire. Elle récompense les meilleurs et laisse de côtés les plus faibles … malheur aux vaincus !

A cette vision libérale, s’oppose une vision, disons sociale ou socialisante, qui choisit l’égalitarisme, accordant les mêmes droits aux plus forts comme aux plus faibles. Cette forme de société ne pousse pas au progrès puisque les efforts ne sont pas récompensés et qu’indolence ou activisme conduisent au même résultats. Pourquoi faire des efforts pour obtenir la même chose que ceux qui se laissent porter ? Elle met cependant en avant la solidarité entre les hommes.

Ces deux options ne devraient pas être en opposition frontale. Elles sont, en fait, complémentaires

La première : le libéralisme, correspond au vécu naturel des espèces animales (dont nous faisons partie). Elle est reconnue dans ce que l’on appelle couramment : « La loi de la jungle ». Les plus forts mangent les plus faibles qui sont éliminés pour améliorer la race.

La seconde, le socialisme correspond aux systèmes développés par les sociétés dans lesquels, c’est à la collectivité de protéger les individus. Elle régule la « loi de la jungle » pour assurer la sécurité des citoyens et la vie en commun.

Pour en venir au problème posé plus haut, c’est à dire la compatibilité entre une conviction Catholique forte et le libéralisme, il reste entier.

De mes vieilles années de catéchisme il me reste le souvenir d’un « Jésus christ » prêchant l’égalité entre les hommes, la solidarité, son mépris des riches (bien heureux les pauvres, le royaume de Dieu est à eux – Il est plus facile à un chameau de passer par le chas d’une aiguille que pour un riche d’entrer au royaume de Dieu), prêchant la redistribution, le don de soi pour son prochain. Cette vision me paraît plus proche de la vision socialisante de la société que du libéralisme. Comment un supposé Catholique peut-il vanter les mérites du chacun pour soi et que « le meilleur gagne », que les plus forts s’accaparent les biens et laissent les plus faibles dans le dénuement.

Ce n’est bien-sûr, pas un problème nouveau, il est posé depuis que les religions existent, on le retrouve dans l’Islam, dans le Judaïsme, le protestantisme, le Bouddhisme.  Depuis des siècles les religions n’ont proposées à ce dilemme aucunes solutions autres que l’hypocrisie, le détour du regard, la feinte ignorance, le déni.

Aujourd’hui, nous sommes directement confrontés au problème quand on nous propose François Fillon comme président de la république. Le voilà, Catholique tendance « calotin », proposant de redresser la France en écornant largement tous les mécanismes de redistribution pour accorder des avantages aux entreprises au dépend des plus défavorisés. Je ne dis pas que cette politique est sotte ou inefficace (dans le contexte économique international je la crois, à mon grand regret, plus ou moins nécessaire) … mais elle me paraît totalement en désaccord avec les messages évangéliques. Alors, de grâce, pas de tartufferie, Jésus christ devrait faire des bonds dans sa tombe s’il n’avait  eu l’idée lumineuse de ne pas y rester.

Le fameux (et fumeux) débat sur : l’Islam est-il compatible avec la république ? fait place à celui sur la compatibilité d’une foi chrétienne avec une vision économique libérale ? Depuis des siècles ce débat est posé sans que personne n’ose y apporter une réponse, pourtant évidente : La loi de Dieu ne devrait en aucun cas être supplantée par la loi des hommes.

Ce qui nous permet, quand même le « vivre ensemble » c’est que les lois divines reposent sur des traditions transmises au fil des siècles. Elles sont donc malléables et adaptables. Les Dieux ont été assez intelligents pour ne rien écrire de définitif … remercions-les de leur sagesse.

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