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Autopsie du viol

Je ne suis sans doute pas le plus autorisé à parler du viol, car je n’ai été ni violé, ni je n’ai violé personne. Pourtant j’en prends la responsabilité.

Les personnes qui  écrivent sur le viol sont généralement des femmes violées, plus rarement les violeurs, et leurs récits sont toujours alimenté par leur émotionnel, par le traumatismes qu’ils (elles) ont vécu. Il s’agit plus de raconter ce qu’ils (elles) ont ressenti de cet événement douloureux.

C’est pourquoi, hors de ce contexte affectif (mais non pas sans empathie) je souhaiterais apporter quelques réflexions.

Notre émotionnel est une gigantesque caisse de résonnance qui amplifie nos ressentis … mais sans respecter leurs s relatives. Nos émotions sont toutes magnifiées sans qu’aucune ne se détache. Ce magma émotionnel sans repères et sans hiérarchie est ce que l’on qualifie généralement de « choc post traumatique » dans lequel notre raison perd tout contrôle.

Pour atténuer, corriger ce trauma il est bien de dédramatiser ce qui peut l’être, c’est un servie à rendre aux victimes. En effet guérir d’un choc émotionnel c’est sortir la victime de son « maelstrom » affectif, et lui redonner les repères nécessaires à la reprise en main de sa raison.

Le viol est qualifié « d’agression sexuelle » et ces deux mots résument bien le phénomène

L’agression

Le mot désigne d’une manière générale tout comportement d’attaque ou d’opposition, non provoqué qui s’exprime avec violence et brutalité.  En ce sens elle représente pour la plus part d’entre nous un choc émotionnel important. Notons que pour les « habitués de la castagne » l’agression est vue comme une péripétie dans les luttes de territoires ou de pouvoir et ne développe aucun syndrome post traumatique.

Par contre pour les autres il est évident que toute agression provoque un profond traumatisme. Une attaque soudaine et brutale fait ressurgir en nous, dans la sidération, les fantasme d’infériorisation, de mésestime de soi, de dévalorisation. Le sentiment d‘impuissance devant l’agresseur, de l’incapacité à cerner la situation, qui nous submerge durant l’agression nous paralyse. Alors que nous aurions souvent des capacités de réagir, de résister, le sentiment d’impuissance qui nous a envahi fait de nous une victime passive.

Sexuelle

La c’est la double peine car non seulement on subit une agression mais on supporte en plus tout le poids des tabous sociaux sur la sexualité. On tombe dans le marasme du monde sans repères de la sexualité. C’est un univers du non-dit. Personne ne sait ce qui se passe dans la chambre du voisin, tout en ayant conscience qu’il doit s’y passer exactement la même chose que dans la sienne ! La sexualité, tout en  étant le fondement de l’espèce, le fondement de la vie au lieu d’être célébré comme l’élément fondateur de l’espèce humaine pend une connotation négative dans notre émotionnel.  La preuve en  est que les femmes violée se ressentent salies, irrémédiablement dévalorisées dans leur corps de femme et impures

Notre société, en compensation leur propose le statut de victime, c’est à dire celui de celle qui n’a pas pu résister, le statut de faible, de vulnérable, de proie.

Non une femme victime d’une agression n’est pas « une victime », comme une personne victime d’un accident de la route causé par un chauffard ivre de doit pas avoir le statut de victime, mais celui d’accidentée. Rendons au femmes victimes d’agression sexuelles le statut d’accidenté de la vie et retirons leurs  le statut de victime qui leurs confère, malheureusement un inévitable sentiment de culpabilité. C’est me direz-vous un peu jouer sur les mots. Oui ! mais les mots sont porteurs de concepts et le mot de victime véhicule (malgré lui) une notion de participation à l’action et donc une part de responsabilité. C’est pourquoi je préfère le terme d’accidenté dépourvu  de toute implication.

Conclusion

Guérir d’un traumatisme violent, qu’il soit agression sexuelle, attentat, accident suppose une dédramatisation et une déresponsabilisation vis à vis de ce qui s’est passé. Cela implique une re formalisation des événements pour « remettre l’église au milieu du village » et redonner une juste valorisation à chacun des événements vécus.

Bien sûr dire à une femme violée, « ce n’est pas grave, c’est juste un accident » ou comme elles s’entendent dire dans les commissariats «  vous avez de la chance, vous vous en  sortez bien ! » ne serait en aucun cas audible. Par contre, les aider à dédramatiser, et arriver, par elles-mêmes » à cette conclusion me paraît préférable à les enfoncer dans leur statut de victimes.

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