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85 ans, il est temps de parler de la mort

C’est une événement de la vie très étrange. On ne le choisit pas, on le subit, on ne sait pas de quoi il s’agit, on se le représente difficilement, il est hors du champ de la raison et laisse le terrain à toutes les spéculations affectives.

C’est pourtant un événement d’une banalité totale (2000 morts par jour rien qu’en France) mais comme toutes les situations  que l’on ne comprends pas il nous angoisse.

Tenter d’en donner une interprétation raisonnée peut aider à le dédramatiser.

C’est quoi la mort, on n’en sait rien et c’est bien là le problème. Chacun s’en donne une représentation

  1.  La vision religieuse : Dans toutes les croyances religieuses, après la mort, la vie éternelle. Notons bien que l’on dit après la mort et non après la vie ! ce qui donne à la faucheuse un rôle charnière capital alors que si l’on passe de la vie à la vie éternelle la mort n’est ni un temps, ni un fait. C’est à mon avis une représentation néfaste qui donne à « la camarde » un rôle qu’elle ne mérite pas. De plus elle promet une vie éternelle, notion transcendantale, irréelle, non définie qui lui donne un coté sans repère et pleine d’angoisse
  2. La vision semi religieuse : Elle concerne les individus non croyants mais enclin à une vision religieuse et transcendantale de la vie. Ils ne croient pas, théoriquement, à la vie éternelle mais pratiquent tous les rites qui s’y rapportent comme enterrer dignement les morts en les traitants comme si ils étaient encore vivants, fleurir les tombes ou les urnes, et aller les visiter
  3. Les véritables athées n’existent pas. Quoi qu’ils puissent affirmer, nul ne peut se départir d’une certaine vision religieuse de la vie. Même les scientifiques purs font appel à des notions transcendantales comme l’infini ou le zéro. Parlons plutôt des agnostiques de tous poils qui sans nier l’existence non affirmée d’une transcendance, ont délibérément choisis une vision de la vie limitée à ce qui nous est accessibles, la vision humaine. Pour eux la vision est naturaliste. Les plantes naissent d’une graine, s’épanouissent, fleurissent, engendre des graines, meurent, et se décompose. Il en est de même pour les animaux, et les humains. La vie est un simple « artefact » de la nature. Sous cet aspect naturaliste la mort est le geste le plus écologique qui soit. Sans elle, plantes, insectes, animaux, humains, se développeraient à l’infini et la planète serai très rapidement invivable. Mourrons pour sauver la planète comme d’autres sont mort pour sauver leur patrie !

C’est cette dernière vision que je développerai. La mort comme un inévitable, un incontournable, une partie intégrante de la vie.

Et pourtant même si la mort est acceptée, nous restons « accro » à la vie. Dans « la voie royale » Malraux faisait dire à Perken, l’aventurier de la jungle : « Ce qui  est difficile dans la mort c’est d’arrêter d’écrire sa biographie ! ». Mourir c’est un peu arrêter de conter son histoire, comme si dans une conversation dans laquelle vous vous exprimez avec passion quelqu’un vous coupe brutalement la parole. Vous vous sentez immédiatement écarté, mis de côté. La vie, c’est une chambre d’hôtel que l’on a réservé pour 80 ans et qu’il faut libérer un jour, ou les vacances qui se terminent !

En psychologie relativiste l’essence d’un être, sa définition, vient de sa conscience qu’elle soit cognitive, émotionnelle, ou organique. La disparition de cette conscience signifie la disparition de l’être. La mort joue ce rôle de nous transporter dans un néant difficilement représentable, pour l’accepter, il faut savoir accepter que ce néant, quel qu’il soit, ne nous concerne pas puisque, alors, nous n’existerons plus. Ce n’est évidemment pas facile de renier quelque chose que l’on ne peut même pas imaginer… mais c’est la sagesse que de vivre dans un monde que l’on ne comprend pas totalement.

Les meilleures histoire ont une fin, la notre ne fait pas exception ! Nous étions matière et nous retournons en matière.

P.S. Pour mettre un peu de dérision dans ce propos, parlons de mes obsèques car :

J’en suis désolé pour ceux qui voudraient y participer, mais je serai malheureusement absent, retenu ailleurs  par d’autres projets indépendant de ma volonté.

Comme j’ai toujours aimé la viande rouge, pour mon incinération, de grâce, pas trop cuit et en ce qui concerne mes cendres, je ne suis pas un Phoenix qui renait de ses cendres, alors elles n’ont aucune valeur ne serait-ce que symbolique. Elles sont composées  de tanins, de sels de calcium et de potassium, de carbonates et de phosphates. Rien qui justifie un élan affectif. Plutôt que « d’honorer » les morts qui ne sont plus, portons notre affection sur les vivants.et notre respect sur les vivants, et s’il faut « fleurir », fleurissons les vivants plutôt que les morts.

Et surtout pas de regrets, genre « il va nous manquer, quel peine de l’avoir perdu » … je préfèrerais : « Quelle chance de l’avoir connu »

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