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Ce sont les deux notions fondatrices de la vision de notre environnement. Elles sont de natures très différentes et constituent l’un des points de divergence entre le monde animal et le monde des humains.

L’espace se découvre alors que le temps s’apprend

Dès les premiers instants de la vie l’animal découvre son espace. Pour le nourrisson c’est un peu plus tardif. Découvrir l’espace est fondamental pour évoluer dans son environnement, se repérer, pour définir son équilibre, apprécier les distances, l’accessibilité des objets, la présence des obstacles. Le concept d’espace fait partie du concept de mouvement. L’animal a un sens de l’espace plus précoce que l’humain et avec une acuité bien supérieure. Par contre, plus tardivement, l’humain apprendra la notion de distance et son évaluation cognitive.

Pour le temps c’est bien différent. Ce n’est que vers l’âge de 5 à 8 ans que l’enfant apprendra la notion de temps. Il apprendra d’abord la notion d’avant/après, puis hier, aujourd’hui, demain, enfin celle de chronologie, pour affiner ses connaissance avec l’apprentissage de l’heure. Tout ceci le conduira à la notion de durée qui est pour nous l’évaluation quantitative du temps. C’est la formation de la conscience cognitive qui est le terreau de cet apprentissage.

L’animal, à la conscience cognitive très primaire ne pourra acquérir la notion de temps. Pour comprendre la vision de l’animal prenons un petit exemple. Lorsque nous pensons à un événement passé, un souvenir nous y pensons toujours dans le temps présent, au moment même où nous y pensons. C’est un exercice cognitif de chronologie qui resitue cet événement dans un passé construit sur l’organisation chronologique de notre vie, dans notre biographie. Il joue alors le rôle d’une cause. Il en est de même lorsque nous pensons à un événement futur. Nous y pensons dans le temps présent. C’est encore une organisation chronologique qui lui donne sons sens de futur. Il joue le rôle d’un effet. C’est cette capacité d’organisation cause/effet qui donne son sens au temps. On peut alors imaginer la vision de l’animal. Il peut se souvenir, anticiper, vivre son présent, mais ces images ne sont pas organisées dans le temps mais coexistent dans l’instant présent. Il n’a pas d’avant, d’après, mais seulement du maintenant. Il vit sur sa conscience émotionnelle, alors que l’humain vit à la fois sur sa conscience émotionnelle et sur sa conscience cognitive.

L’espace est du domaine de l’émotion, le temps de celui de la cognition.

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