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Peut-on définir l’art ?

C’est un problème ou je me suis déjà frotté, je crois sans grand succès. L’art semble une « fille difficile à dompter » et rebelle  à toute définition. C’est peut-être là que réside sa liberté.

Pourtant il est bien difficile de parler de choses que l’on a pas défini. Seul les véritables politiciens peuvent gloser à l’infini sur des concepts qu’ils ne maitrisent pas.

Les paramètres de l’art

L’art comme moyen d’expression. Dans ce cas c’est le média choisi qui ferai d’une œuvre une œuvre d’art ou non. Seraient donc de l’art les productions artistiques de la peinture, la musique, la sculpture, la photographie, le théâtre, la danse, la littérature ou l’architecture. Mais cette définition par le média a ses limites. Sont exclues de l’art du peintre les « croutes notoires » de la musique les « rengaines et ritournelles », de la photographie les photos de famille, de la danse les danses de salon, de la littérature les romans de gare, et de l’architecture les « pavillons de banlieue » par exemple. Le média n’est donc pas suffisant pour définir l’art de plus que certaines productions comme les discours, la philosophie, ou certaines productions scientifique en seraient exclues. Le média serait donc une condition nécessaire mais pas suffisante pour définir l’art. Cependant on voit là pointer un critère de qualité, de sophistication, d’esthétique dans la définition recherchée.

On peut alors penser au critère de qualité de la production pour trancher. Bien sûr que le plafond de la chapelle Sixtine, le château de Versailles, la vénus de Milo, sont universellement reconnus comment étant de l’art et du  grand art. Mais les coups de pinceaux de van Gogh, les délires de Mathieu, les graffitis de Basquiat ou le carré blanc sur fond blanc de Malevitch ne seraient pas de l’art. Impensable ! D’autant plus que juger de la qualité d’une œuvre est éminemment subjectif en l’absence de critères objectifs établis. Une mécanique d’horlogerie serait alors considérée comme une œuvre d’art, et pourtant on ne peut confondre art et technologie si sophistiquée soit-elle.

La qualité serait donc une condition nécessaire mais pas suffisante pour définir l’art.

L’originalité. C’est un vecteur que l’on peut explorer. En effet dans la notion d’art se profile la notion de créativité. Les grands artiste innovent, développent des voies nouvelles, créent. Les peintres de la Renaissance, Les impressionnistes, Picasso ont inventé de nouvelles façons de concevoir la peinture. Après-eux tout a changé. L’art serait-il défini par le critère de créativité. Certainement pas car il y a bien des manières d’innover. La médecine, les sciences, les technologies ont apportés bien pus de nouveautés que nos plus fameux artistes, et pourtant on ne considère pas ces disciplines comme artistiques.

L’originalité serait donc une condition nécessaire mais pas suffisante pour définir l’art.

La démarche. J’avais essayé de définir l’art comme une recherche du beau, comme un cheminement vers l’idéal … une sorte de quête permanente d’un Graal inaccessible. Les recherches de Kandinsky, de Malevitch posaient la démarche comme supérieure à l’œuvre produite. Une vision quasi Bouddhiste du chemin vers une lumière jamais atteinte … Trop intellectuel ! cela confine l’art à une sorte d’abstraction ou même le média serait absent. Ou passerait alors la sensibilité, l‘intuition non consciente, … et faudrait-il abandonner l’œuvre pour le discours ?

La démarche serait donc une condition nécessaire mais pas suffisante pour définir l’art.

Résultat. L’art est donc difficile à définir. C’est un peu tout ce que j’ai avancé, qui peuvent être des conditions « nécessaire mais pas suffisantes », voire « pas nécessaires mais suffisantes ».

Tout vient en fait d’une erreur lexicale. On n’aurait jamais dû inventer ce mot « art ».

Jusqu’au moyen âge ont avait des représentations religieuses, statues, icônes, vitraux, non pas considérées comme des œuvres d’art mais comme des objets de culte à la gloire du ou des dieux. Le créateur en étant généralement inconnu, car sans importance par rapport à l’œuvre. A partir de la Renaissance on a inventé les artistes en associant l’œuvre à son créateur. Les artistes étaient ces artisans qui savaient peindre un portrait, réaliser une statue à la gloire des richissimes de l’époque. Par extension ce qu’ils produisaient était forcément devenu de l’art. On n’a pas inventé l’art qui aurait été pratiqué par les artistes, mais plutôt ce que produisaient ces artistes et devenu l’art. L’art est un mot, représentant une catégorie taxonomique qui n’a aucun critère d’appartenance, une catégorie indéfinie sauf le fait qu‘il s’agit de la production d’un artiste, catégorie d’ailleurs  également non définie. Cette absence de définition factuelle fait que l’art peut être tout ou rien, tout et son contraire, un gigantesque « open bar’ ou une « auberge espagnole » ou chacun apporte ce qu’il vient consommer.

Définir une entité c’est la faire entrer dans une catégorie d’une classification. Par exemple, le labrador est un mammifère de l’espèce des canidés et de la race labrador. Chacune de ces ordres, famille, espèce, race ayant ses critères taxonomique d’appartenance. Pour l’art c’est différent car aucun critère associé à la catégorie art n’est spécifiée

On peut alors définir ce qui n’est pas de l’art, c’est ce qui ne rempli pas les conditions nécessaires à qualifier l’art, c’est à dire qui n’utilise pas les moyens traditionnels de l’art, qui manque de qualité, qui manque d’originalité ou qui ne répond pas à la notion de démarche vers le beau !

Peu d’œuvre d’art correspondent à tous ces critères. En cherchant à définir l’art j’en viens à dire que l’art n’existe pas … n’import na wouak !

Art est un mot qui à force de trop embrasser devient vide de sens. Art désigne en fait une grande famille avec toutes sortes d’espèces pour lesquelles Il faudrait inventer de nouveaux mots pour les qualifier :

Les œuvres utilisant un média agréé, de qualité et originales

Les œuvres utilisant un média agréé, originales et basées sur une démarche intellectuelles

Les œuvres …

Les approches de l’art

Il y a en fait deux façon de définir l’art

  1. L’approche sociétale, plutôt empreinte des critère précédents. Elle est influencée par les événements, l’histoire, le marché de l’art, entre les mains d’une petite élite qualifiée de « sachants », constituée de critiques, de conservateurs de musée, de galeristes, de certains intellectuels, d’artistes, de petits et grands bourgeois, collectionneur qui, souvent sans se consulter déterminent un consensus sur certaines œuvres pour décider qu’elles ont valeur artistique. C’est un courant qui suit une certaine mode fait autorité dans un petit milieux. Il définit les contours de la création artistique. C’est le petit monde de l’art qui fait et défait les réputations, une sorte de « tribunal de l’art » mais qui juge au noms de critères non établis, non écris. Une sorte de jury comme il en existe dans les prix littéraires.
    Leur rôle est certes important, dans la mesure où ils séparent « le bon grain de l’ivraie ». Mais très souvent l’histoire leur donne tort et de nombreux courants artistiques ont été éreintés avant d’être adorés. Leurs jugements parfois lapidaires mériteraient plus de réserve
    Notons que devant cet obstacle le petit monde de l’art a réagit en donnant plus d’ouverture à ses choix en prenant le contre-pied de sa tradition et en encensant, au contraire, tout ce qui peut se produire d’iconoclaste, de provocant, voire de farfelu
  2. Les propos ci-dessus avancent un développement plutôt technocratique. Classifier l’art comme on range des livres dans une bibliothèque ne me parai pas une bonne approche. L’art c’est avant tout un ressenti, une émotion qui confronté au vécu de chacun détermine le sentiment vis à vis de l’œuvre. Ce ressenti, donc le sentiment qui en résulte, est éminemment personnel et très difficile à prendre en compte. L’expérience de chacun devant une œuvre dépend non seulement d l’œuvre en elle-même mais aussi de l’analyse que chacun peut en faire. Cette analyse (positionnement) varie énormément avec le vécu affectif et culturel de l’observateur. La notion d’art est fortement subjective, en fait ce n’est pas l’œuvre qui est art ou pas mais le regard que l’on porte sur lui qui lui donne sa valeur artistique.

Il y a donc une définition personnelle de l’œuvre d’art mais également une définition collective, plus ou moins statistique ou consensuelle. C’est cette dernière qui aujourd’hui est reconnue. Sur le plan collectif, sociétal tout dépend d’un consensus qui peut être guidé par une histoire, des groupes de pression, le marché de l’art, les événements… c’est un consensus plus ou moins orchestrée par les « sachants » une petite élite qui s’arroge le droit de décider ce qui est art et ce qui ne l’est pas

C’est pourquoi des œuvres universellement reconnue bénéficient toujours d’un préjugé favorable. Difficile de dire la Joconde c’est nul ou j’aime pas le travail de Renoir ou Monet. C’est pour cela que l’art a tendance à être réservé à ce qui est déjà institutionnalisé. Les nouveaux média, les nouvelles écoles ont du mal, dans un premier temps, à être acceptées.

Conclusion

Une fois encore je n’ai pas réussi à trouver une définition satisfaisante de l’art. Ni la notion sociétale, et encore moins la vision personnelle ne supportent une possible définition. Sans doute faudrait-il chercher autour du concept de « l’émotion » pour aller plus loin. Mais la notion d’émotion est en elle-même difficilement formalisable, et peut-être que la grande force de l’art est justement l’incapacité à le définir.

Dans ce cas les critiques d’art qui décortiquent les œuvres pour en donner une représentation intellectuelle seraient dans l’erreur. L’art ne s’explique pas, ne se comprend pas, il se vit tout simplement comme une brise du matin, l’odeur d’une rose, ou le murmure d’un ruisseau.

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