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Julien, ranges ta chambre ! … oui, demain !

Voilà l’un des « gros dilemmes » entre nous et nos ados. Il touche tout particulièrement les mamans qui tentent désespérément de passer l’aspirateur entre les chaussettes qui trainent, les blousons, les magazines et les cendriers. Il est clair que la vison de l’ordre varie avec les générations.

C’est tout naturel puisque la structure de la conscience est largement différente entre un ado et un adulte. Pour un ado qui sort de sa période de fusion totale, basée sur le contact émotionnel sans avoir encore acquis la structure cognitive structurée socialement des adultes (ou du moins de la plus part d’entre eux) la structure mentale est encore un peu « en vrac » et n’a pas encore intégré l’ordre social établi.

Pour ranger un objet plusieurs conditions sont nécessaires

  1.  Avoir clairement défini une taxonomie des objets pour assigner à chacun d’entre eux une catégorie
  2. Pour chaque catégorie fixer une position géographique dans la chambre
  3. Avoir le besoin d’assigner à chaque objet sa place.
  4.  Faire l’effort de différer sa passion suivante pour prendre le temps de ranger

Autant de notion qui sont étrangères à nos ados. Dans notre pensée structurée le désordre nous met mal à l’aise. Il traduit un sentiment que les objets échappent à notre contrôle (remarquons que les gens « en contrôle » sont les plus maniaques du rangement). Pour l’ado, le désordre correspond bien à sa structure mentale en vrac et qui est sans doute plus sécurisante que l’ordre. N’oublions jamais que sortant d’une période de fusion l’ado vit encore dans un immédiat assez court, les logiques à termes ne sont pas son truc, hors sans notion de logique pas de notion de rangement. Pour quoi ranger, quand on aura besoin de l’objet on l’aura directement sous la main. Rappelons que le petit enfant n’a pas cette notion de rangement. Il vit dans l’instant et l’objet qu’il vient de quitter ne l’intéresse plus, il n’existe plus.

Bien sûr cette notion de rangement peut s’apprendre par l’éducation, comme une contrainte nécessaire. Certain enfants sont en contrôle, par contrainte familiale ils peuvent devenir des enfants modèles avec des chambres bien ordonnées. D’autres peuvent trouver le désordre trop angoissant et se sécuriser en évitant tout chaos, il peuvent même devenir des « pathologiques du rangement », des maniaques de l’ordre. Cela peut être le fait de certains autistes qui ne supportent pas qu’un objet ne soit pas à la place assignée.

Normalement, c’est une période à passer, le temps de structurer sa conscience et de l’adapter aux réalités sociales :

  1. Les maniaques du rangement resterons des maniaques du rangement. Le besoin de contrôle est trop impérieux pour eux
  2. Normalement, avec la sociabilisation, la structuration logique de la conscience la notion de rangement s’impose. On comprend que c’est plus simple pour retrouver les choses et que dans le « bilans de l’effort » le rangement est positif.
  3. Certains auront du mal à structurer logiquement leur pensée et continuerons à vivre dans la pagaille dans leur tête comme dans leur habitat.
  4. D’autres encore auront une structuration, un sens de la logique suffisamment développé, pour vivre une relation organisée à un environnement « bordélique »

Conclusion

On retrouve là le dilemme éternel entre le besoin de sécurisation et le besoin d’autonomie qui nous suit tout au long de notre vie. Le rangement c’est la sécurisation, « chaque chose à sa juste place », c’est une manière de contrôler les événements, d’éviter les changements et les débordements. Le désordre c’est une sorte de liberté, on évite tous les cadres, tout ce qui fait barrière, on laisse court à la créativité et à l’aléa. C’est évidemment une situation anxiogène car pleine d’imprévu.

C’est l’éternel débat entre Descartes et Épicure, entre technocrates et artistes, entre centres de recherche et production, évolution ou contrôle. Chacun le gère selon sa structure mentale. Évidemment le problème reste toujours celui de la cohabitation entre individu de nature différente. C’est là qu’intervient la tolérance !

De toutes façons : « Ti range ou ti range pas, ti crève quand même ! »

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