Skip to content
[font_awesome icon="phone" margin_right="5px" color="#000"] 01 42 59 15 27 [font_awesome icon="envelope" margin_right="5px" margin_left="20px" color="#000"] patrick@rouillier.com [font_awesome icon="user" margin_right="5px" margin_left="20px" color="#000"] [wp_login_url text="User Login" logout_text="Logout"]

Abaya … promis aprés j’en parle plus

La polémique sur le port de l’Abaya est le type même des discussions stériles par essence. Les querelles portent « à coup de mots » dont on ne cerne pas la définition. C’est un bon exemple pour en parler.

Avant de « balancer » des mots dans un débat, encore faudrait-il se mettre d’accords sur ce qu’ils veulent dire … et ce n’est que trop rarement le cas. Je ne suis pas trop pour la technocratie et le triomphe de la raison, mais lorsque que l’’on veut polémiquer, argumenter par la raison et pour avoir raison il faut bien mettre son affect en veilleuse et parler précis.

Prenons quelques exemples.

ABAYA : Il s’agit d’un vêtement traditionnel de très vieille origine Bédouine (pense-t-on). Ce vêtement féminin, long, ample est le BA BA du costume primitif. Toutes les civilisations ont commencer par porter ce type de vêtement car c’est le plus intuitif dans la création et la confection d’une protection contre le froid, le chaud … ou le regard. En ce sens il s’agit d’un banal attribut féminin. Mais la polémique s’ouvre. L’extrême droite veut y voir un costume religieux (dans son désir de « casser de l’arabe ») l’extrême gauche veut y voir un costume civile (pour satisfaire son élan wokiste). Dans les fait, dans le strict cas de notre polémique, il s’agit d’un vêtement civil porté à fin d’identification religieuse. Comme il y a des armes par nature et des armes par destination, il y a des vêtement civil par nature et religieux par destination.

La difficulté est que pour parler de « par destination » il faudrait plonger dans le cerveau de celle qui l’affiche ! on n’est donc plus dans la certitude mais dans l’estimation. Certains vont y voir un désir de grand remplacement islamique, d’autres une recherche d’identité d’adolescent en recherche de repères, un réaction à un environnement, pourquoi pas une mode d’adolescents ! Bref on ne peut que spéculer sur les intentions réelles de ces jeunes filles. Conclure à leur place me paraît intellectuellement malhonnête.

VETEMENT RELIGIEUX : Qui sait précisément ce qu’est un vêtement religieux. Pour moi cela reste très flou. On peut considérer que les vêtements liturgiques portés par les prêtres, moines, des diverse religions sont de nature religieuse. Ce genre de « déguisement » est présent dans quasi toutes les religions. De super kitsch chez les orthodoxes à très minimalistes chez les musulmans et les protestants. Il s’agit de sorte d’uniformes religieux puisque réservés aux religieux.

Parlons maintenant de vêtement religieux portés par des laïcs (pris ici non dans le sens commun mais comme désignant les fidèles non ordonnés ou assumés prêtres). Chez les Juifs on retrouve le « Talith » (pour faire très court un écharpe à franges) assurément de nature religieuse et d’autres attributs qui sont plus signe d’appartenance (Chapeau noir, papillotes et Kipa). C’est une communauté ou le religieux et le civil sont encore très imbriqués. Dans les autres religions ces types de vêtement sont rares. L’Abaya n’est, stricto sensu pas un vêtement religieux. Pourtant pour raisons diverses et divergentes il est considéré par l’extrême droite, et, peut-être, par les jeunes filles qui veulent le porter comme  l’affirmation d’une appartenance religieuse. Pour l’extrême gauche il est symbole de liberté et d’émancipation. Pour les féministes c’est le symbole de la femme esclave !  Allez vous faire une idée. Quand on commence, à des fins politiques, de tenter d’objectiver un ressenti subjectif on n’est plus dans le domaine de la raison  

LAICITE : Une notion assez floue puisque l’on est obligé de parler de « laïcité à la Française » différente des laïcités Anglaises, Américaines ou autres. Le consensus dans notre pays est, non la tolérance, mais l’acceptation de la pratique toutes les religions sur le territoire dans la mesure où elles respectent les lois de la république. Liberté chérie, liberté religieuse. Là encore quelques nuances. En France la presse et l’expression sont dites libres. Ce n’est pas tout à fait vrai, elles sont plutôt régulées, certes de façon très libérale, mais pas totalement libre. Interdiction des paroles antisémites, raciste, homophobes, pédophiles, obscènes, ou pouvant troubler l’ordre public. Il en est de même pour les religions, libres mais régulées, de façon sensiblement analogue et pour les même raison que la presse.

La France se veut une république laïc Elle doit se comporter comme telle et en assumer toutes les conséquences !

ECOLE LAIQUE : L’école, issue et gérée par la république ne peut être que laïques. L’école républicaine est par nature même, laïque. En France il n’y a, de fait, que l’école et les écoles confessionnelles, non gérées mais régulées par la République. Pourtant notre école est moins laïque que la république dont elle est issue. Les signes qui pourraient rappeler une appartenance religieuse sont acceptés dans la cité mais interdite à l’école. Vous pouvez porter Kipa, Croix, Croissant, dans la rue, au cinéma, au stade, dans une foule … mais pas à l’école. Professeurs et élèves, bien que représentant de l’élite intellectuels de la nation, sont-ils des sous citoyens avec moins de liberté que les autres ?

L’ENSEIGNEMENT LAIC : Le contenu  de notre enseignement est assez largement ouvert à tout. On n’exclu pas un théorème par qu’il a été émis par Einstein ou Averroès. L’enseignement de la littérature étant essentiellement axé sur les classiques Français, donc d’obédience catholique. Il ne s’agit en aucun cas d’atteinte à la laïcité mais d’un simple état de fait. Notre littérature ne s’est vraiment dégagée de la culture catholique qu’à partir du XVI ème avec Voltaire, Montesquieu, Rousseau, D’Alembert, Zola, Balzac, Hugo … jusqu’à Sartre et Camus. Un point faible reste la philosophie qui ne peut s’envisager sans la notion basique de religions. Il y a là un gros efforts à faire. la métaphysique reste le fondement de toute philosophie, et de toutes religions. Apprendre à connaître les croyances des autres serait un grand pas pour les accepter.

CONCLUSION : Cette polémique sur l’Abaya certes stérile et surtout mal emmanchée doit nous servir de réflexion. On voit bien comment ces notions sont floues et les discours sans assises. Comment voulez vous vous mettre d’accord alors que vous ne parlez pas la même langue. Nos politiques sont les rois pour parler pour ne rien dire dans des dialogues de sourd sans rime ni raison. Ne nous laissons pas berner par ces diarrhées verbales, ces débats du café du commerce. Parler de religions sans les connaitre et surtout sans les respecter pour ce qu’elles sont n’est pas digne. Avant de « dégoiser » sur les éventuelles dérives de telle ou telle religion apprenons à les évaluer.

Print Friendly, PDF & Email

Cet article comporte 0 commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Back To Top