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Les réseaux sociaux, une illusion de démocratie

Il existe, dans nos civilisations plusieurs freins à l’expression des classes populaires et les moins cultivées

  1. L’expression orale dans notre univers complexe suppose un certain niveau de connaissances, un capacité d’analyse et de synthèse, une gymnastique dialectique que l’on ne peut acquérir que par l’éducation, l’instruction. Ce n’est pas un hasard si dans notre monde politique ou la dialectique règne en maitre les représentants de la nation sont généralement issus des grandes écoles (ENA, Science-po, magistrature…). C’est un univers dans lequel les classes populaires ne peuvent trouver leur place faute d’arguments structurés pour faire valoir leur point de vue.
  2. Le « bien-pensant », le « politiquement correct », la peur du jugement des autres, la crainte de se sentir ridicule ou impuissant, bloquent l’expression de ceux qui ne se sentent pas à l’aise dans le discours.

Les réseaux sociaux ont fait sauter tous ces verrous et libérés la parole commune

  1. Parce que l’on peut s’y exprimer sans craindre la contradiction et donc sans crainte de voir démolir ses arguments par un interlocuteur plus habile ou mieux informé.
  2. Parce que l’anonymat protège du ridicule et que chacun peut s’y exprimer sans crainte de voir écorner son image.

Voilà les points positifs que l’on peut attribuer aux réseaux sociaux. Malheureusement tout bonheur à son revers et nos réseaux ne font pas exception à la règle.

  1. L’absence de débat contradictoire permet d’exprimer n’importe qu’elle opinion, de diffuser n’importe qu’elle information sans qu’elle puisse être discutée, tempérée, ou réfutée. C’est donc le terrain de prédilection pour la diffusion de fausses nouvelles, d’opinions extrêmes qui seraient censurées dans les média classiques. C’est donc le moyen de communication des « lanceurs d’alertes » mais aussi de tous les recalés de la société dont la rage destructrice trouve ici un écho sans obstacle.
  2. Ces réseaux paraissent être un vaste forum ouvert dans lequel les opinions diverses peuvent se télescoper, se confronter. Il devrai s’en dégager une opinion, plus ou moins, consensuelle et respectueuse de notre démocratie

En fait il n’en est rien. La structure même de ces réseaux basés sur la notion virtuelle « d’amis » fait que les informations vont circuler dans un cercle fermé (si large soit-il) d’amis présentant des caractéristiques culturelles, des affinités voisines. L’information contradictoire circulera dans un autre cercle « d’amis » tout aussi homogène en affinités et culture. De ce fait la confrontation des idées n’aura jamais lieu et ce qui devrait-être un forum ouvert ne sert qu’à conforter chacun dans ses idées. Les réseaux ne sont pas une zone de débats mais une zone de propagande (information ans contradiction) pour des groupes fermés.Compte tenu des ce qui précède les réseaux sociaux sont le point de rencontre de tous ceux en recherche d’absolu, les jeunes ouverts, influençables et donc facile à manipuler, les radicaux de tous poils (Extrêmes droite et gauche, radicaux islamistes, propagande internationale). Les « recruteurs » y trouvent à la fois le public (proie) qu’ils recherchent et le terrain sur lequel ils peuvent avancer leur argumentation sans contradiction dans un univers déjà acquis.

Les réseaux sociaux qui auraient dut être le lieu de convergence des opinions, de confrontation des idées dans un vaste forum ouvert sont devenus un ensemble de sous-réseaux fermés, sans communication les uns avec les autres. Chacun de ces petits réseaux fonctionne en vase clos, limités à des abonnés de même couleur idéologique. Chacun peut y conforter ses opinions aux contact de ses « amis » qui pensent comme lui et ainsi renforcer les certitudes qu’il avait initialement. Qu’il s’agisse de réseaux à visées politique, religieuse, culturelle, sportive, éducative, d’échange de banalités par les jeunes, ou autres ils sont un lieu de renforcement des certitudes.

Loin du forum ouvert, ces réseaux deviennent un lieu de sclérose des opinions, de renforcement des certitudes absolues, de radicalisation, d’uniformisation dans un cercle.

On ne progresse dans la « sagesse » qu’en se confrontant aux opinions différentes. On ne progresse que par la remise en cause de ses certitudes.

PS : J’ai connu une expérience analogue dans un autre cercle fermé en relation, la communauté scientifique. Un chercheur avait dans ses recherches démontré une certaine propriété. D’autres avaient utilisé ce résultat pour s’en servir dans leurs propres travaux, si bien que dans de nombreuses publications ce résultat était validé. Il était devenu, par le fait, un sorte de vérité avérée par sa notoriété dans la littérature scientifique. Il s’est, par la suite, révélé que ce chercheur avait fait une erreur (ce qui est fréquent dans la recherche !) et que cette apparente vérité n’était qu’une sorte de « fake news ». Il faut toujours se méfier et la notoriété n’est bien souvent pas un critère de vérité.

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