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L’art et son évolution entropique

L’Entropie

Le second principe de la thermodynamique stipule que dans un système isolé en évolution, l’entropie ne peut que croitre et l’énergie du système diminuer. L’entropie étant la mesure du niveau de désordre dans le système. Cette hypothèse est étayé par le fait suivant :

Tout système est composé d’un certain nombre d’éléments réunis en configurations. Les configurations organisées représentent une toute infime partie des configurations possibles. Toute évolution du système l’entrainera donc inévitablement vers des configurations sans organisation, vers le chaos, donc vers une entropie maximum.

Dans un système non isolé, en interaction avec l’extérieur, tout apport d’énergie peut contribuer, au contraire à l’entrainer vers ses formes les plus énergétiquement favorisées, donc les plus structurées. Cette entropie négative ou néguentropie a été théorisée par Brillouin et Schrödinger.

L’Art et L’Entropie

Lorsque l’on regarde l’histoire de l’art avec un certain recul on aperçois une nette évolution vers la déstructuration des œuvres réalisées par les créateurs.

L’art antique (gréco-romain) était très « canonique » régit par des règles incontournables tant dans les sujets représenté que par la forme des réalisations.

Après une période un peu en retrait au moyen âge ou la rigueur de l’iconographie religieuse était de mise, la renaissance à libéré l’art d’une partie de ses carcans. Les sujets étaient plus libre (tout en restant confinés à certains sujets bien particuliers) et l’expression se voulait très figurative bien qu’encore allégorique, raffinées dans les détails, et attachée à représenter un monde tel que l’on voulait qu’il soit. Le portrait représente d’avantage l’institution que l’homme, le costume plus que la personne. Les enfants sont le plus souvent négligés et horribles, les mains des personnages archétypales (fine aux doigts pointus pour les femmes, carré aux doigts forts pour les homme)

Avec l’apparition de l’impressionnisme l’art évolue encore vers moins de structuration. Les sujets son plus libre (paysages, sujets naturalistes, portraits de l’âme). La représentation picturale « explose » en touches discontinues, la lumière, l’atmosphère compte plus que le sujet lui-même.

Avec les « fauves », le cubisme, les constructivistes, le sujet disparaît devant l’impression graphique, oubliés la lumière et l’ambiance et place aux rythmes, à l’équilibre/déséquilibre des masses et des couleurs.

Avec l’art contemporain plus de freins n’existent. Tout peut être Art. La réalisation, l’œuvre comptent moins que la démarche. Je fais de l’art parce que je veux faire de l’art, c’est mon intention qui importe et non ce qui en résulte. Je ne fais plus appel à la raison, le visuel ne me suffit plus, il me faut m’exprimer par le son (audio) la matière, le mouvement (vidéo, art cinétique).

Progressivement on est passé de la raison vers des ressentis de plus en plus archaïques, la vie, l’ouïe, le toucher. On est passé du raisonné à l’émotion, du cognitif au sensible, du structuré au chaos. L’entropie n’a cessé de croitre Voilà une belle représentation du second principe de la thermodynamique.

Conclusion

Comment se fait-il qu’au cours de son histoire l’art est suivit les lois de la thermodynamique, comme tout système isolé ? Question qui mérite débat.

On ne peut dissocier l’art de l’artiste, et l’on s’aperçois que celui-ci à suivit une évolution parallèle à ses œuvres. Bien qu’ayant été, de tout temps, plutôt en marge de la société traditionnelle, un « poil » individualiste, l’artiste n’a pas toujours eu le statut qu’on lui connais aujourd’hui.

Je ne parlerai pas des artistes de l’antiquité car, personnellement, je ne connais rien sur leur statut et que je préfère me taire !

A la renaissance les artistes dépendaient de leur mécènes (Rois, Princes, Nobles) qui les nourrissaient en commandant leurs toiles. Cette dépendance empêche de les considérer comme un système isolé (puisqu’en relation avec leur environnement). Ils travaillaient souvent en « atelier » et ce n’est pas toujours « le maitre » qui exécutait l’ensemble de l’œuvre. Ceci n’avait pas d’importance car ni « la patte », ni « la pâte » du maitre n’avait à l’époque d’importance. L’art vivait donc, à cette époque, dans un univers assez structuré dans des règles, une structure sociale, organisées.

Progressivement l’art et les artistes s’individualisent. Ils conservent une certaines structure en se regroupant en chapelles, mouvements, équipes (Impressionnistes, Nabis, Fauvistes, Cubistes, Surréalistes, Constructivistes, Pop art, Street arts …). Mais ces chapelles sont de moins en moins soudées et petit à petit l’art et les artistes deviennent indépendant (on pourrai dire « Ubérisés ».

L’art doit sans cesse se montrer créatif, toujours innover, faire du neuf. La répétition, le « à la manière de » sont considérés comme une forme de plagiat. Pour continuer d’être créatif l’art et l’artiste doivent sans cesse se détacher des normes et règles existantes pour apporter du nouveau dans la création. Il leur faut donc renier les organisations existantes. Les artistes étant avant tout des individualistes, ils le feront sans s’orienter vers de nouvelles structures, sans vouloir de nouveau s’aliéner, dépendre des autres. Inévitablement l’art dérive vers le chaos (en suivant les lois de la thermodynamique !).

Nous sommes à une époque où l’art arrive « au bout du chemin ». Il a littéralement explosé toutes les structures, renié toutes les règles, il arrive au terminus de la trajectoire. Beaucoup d’artistes, à titre individuels on suivit le même parcours. Quand on a minimalisé son expression jusqu’à peindre un « carré blanc sur fond blanc » que reste-t-il devant soi sinon un mur ? … un mur blanc évidemment.

Les plasticiens on, malheureusement, oubliés un point essentiel. Dans l’art, les codes et le règles sont non seulement un support à l’élaboration d’une œuvre mais également le vecteur de la communication avec le public. C’est à travers eux que le spectateur va pénétrer dans l’expression de l’artiste, comprendre, apprécier et vivre l’œuvre. Pour échanger, communiquer, il faut de codes, un langage. A force de se dégager des règles, de refuser toute structuration, les artistes contemporains ont, sinon vidés leur production de sens, en tout cas coupés les éléments de langage qui permettaient la transmission d’une pensée ou d’une émotion. L’art est devenu stérile faute de moyens d’échange.

Il existe encore un public pour ce genre de travail. Quelques « bobos branchés » qui apprécient ce travail parce que d’autres l’on apprécié, sans ceux rendre compte que ces autres l’on appréciés parce qu’il pensaient qu’eux même l’avaient gouté. « J’aime ce que tu aimes parce que je pense que tu aimes ce que j’aime »

Tous les arts n’ont pas suivi cette évolution suicidaire. La musique par exemple. On ne peut nier que de Mozart au rappeur de banlieue il s’est  passé quelque chose. La musique a su évoluer en trouvant une nouvelle forme pour un nouveau public. Jazz, Rock, Pop, Folk, techno, rap, on trouvé leur forme populaire, pour un public populaire et par des artistes populaires. La musique a su se diversifier de l’expression la plus sophistiqué à la plus simple, de Schonberg, Boulez, à Dalida, Claude François, MC Solar, Maître Gims et autres.

La littérature a su avoir une approche similaire. La grande et belle littérature n’a pas occulté la collection Arlequin, Marc Levy, les « romans de gare » . Place à été faite à une littérature « intermédiaire » dont la saga Harry Potter en est l’exemple type.

Le théâtre c’est également diversifié depuis les grandes œuvres classiques, les pièces débat intellectuelle, jusqu’au comédies de boulevard

Les arts plastique se sont toujours voulut élitiste. L’œuvre doit être  unique, haro sur les reproduction ou les multiples, donc chère et réservé à une petite frange de la population, à un public restreint. Être fier d’avoir une pauvre « repro » d’un peintre célèbre dans son salon et le type même de la « beaufitude ».

Le street-art est bien une tentative de démocratiser l’art plastique. Elle est œuvre issue des milieux populaires, mais malheureusement appréciée des élites et non des classes populaires. Bien qu’issu du « peuple » elle n’intéresse guère le « peuple ». Quel employé des postes, quel petit artisan décorerait sa maison avec un Basquiat ?

Être créatif nécessite de s’affranchir des règles, mais s’affranchir des règles ne signifie pas forcément devenir créatif

Être un artiste isolé dans sa tour d’ivoire ne signifie ni être un artiste, ni être supérieur.

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