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Droit des femmes et discrimination

Encore un sujet polémique et à propos duquel on ne se fait que des amis et des amies. Le problème de la « soumission » de la femme à l’homme est un problème récurrent dans toutes les sociétés depuis des siècles et des siècles, dans toutes les civilisations, et sur tous les continents. Cela interroge. Si j’étais Éric Seymour je dirais que : « si c’est tant universel, c’est sans doute que c’est normal ». Heureusement je ne suis pas ce pervers narcissique et j’ai essayé de réfléchir sainement  à la question.

Pour débuter en beauté disons que je n’aime pas beaucoup le terme de droit. Nos sociétés se sont fondées sur un principe de solidarité réciproque. Tous les membres d’une société doivent soutenir l’un des leurs en difficulté, et chaque membre peut attendre de tous les autres leur solidarité. La société est basée sur des devoirs et non sur des droits. Évidemment pour remplir leur devoir les individus sont en attente de recevoir les droits nécessaires à l’accomplissement de leurs devoirs. Par exemple, les parents ont le devoir de faire vivre et éduquer leurs enfants, et en contre partie ils ont le droit de choisir le mode d’éducation, de religions, de nourriture qu’ils imposent à leur progéniture.

La notion de « droit des femmes » s’efface donc devant la notion des devoirs des hommes vis à vis d’elles.

A l’origine de l’espèce la survie était essentiellement corrélée à la notion de force physique. Dans les sociétés primitives l’homme a donc reçu le devoir, la fonction d’être le protecteur de la femme. Ce devoir lui a donné certains droits évident comme de choisir le lieu de résidence, une certaine supervision de la sécurité du foyer. Jusque là rien d’anormal. Cependant au fil des temps l’homme a outre passé ces droits liés à ses devoirs et il s’est octroyé toutes sortes de droits sans rapport avec ses devoirs. C’est malheureusement un fait récurant que tout individu acquérant un pouvoir en use et  en abuse. Quand on a le pouvoir on fixe les règles et, bien sûr, on les définies à son avantage. La domination des hommes c’est donc installée, presque naturellement. Les garçons ont été élevés dans le culte de leur domination et les femmes de leur soumission.

Les temps ont bien changé, la force physique n’est plus une nécessité et le système devient obsolète (depuis déjà un certain temps). De nos jours, heureusement les femmes peuvent très bien se débrouiller seules et n’ont en rien besoin de la tutelle des hommes. Et pourtant le système « machiste » demeure.

En ce qui concerne la notion Française de droit on peut dire que, en tous cas sur le papier, les droits des femmes sont égaux à ceux des hommes. Il doit y avoir un minimum de lois, règlements, dans lesquels les femmes sont discriminées. Bien sûr les réglementation sur la maternité ou le remboursement des opérations de la prostate restent soumises « au genre », mais c’est inévitable.

Le problème n’est donc pas de nature législative mais bien dans les mentalités. Or il est beaucoup plus facile modifier les lois que de changer la culture et les mentalités, et ce pour plusieurs raisons :

  1. Parce que, s’il est possible d’atteindre l’égalité entre deux être strictement identiques cela est beaucoup plus difficile quand ceux-ci présentent quelques différences. La réponse à leurs besoins sera forcément différente (légèrement) et la comparaison des avantages et inconvénients pour chacun difficile à faire. Comparer les avantages que présentent pour les hommes  leur force et leur taille à ceux attribué au charme et la séduction des femmes est « mission impossible ». Comparer la domination « machiste » de certains hommes à la « tyrannie domestique » de certaines femmes n’est pas chose facile. Chaque partie se pose en victime et re nie tous ses torts. On ne sait comparer que des grandeurs quantifiables dans la même unité.
  2. Parce que la discrimination des femmes n’est pas un cas unique. Sont également discriminé indépendamment de leur genre les gros, les moches, les petits, les juifs, les arabes, les noirs, les marginaux … bref tous ceux qui présentent un caractère minoritaire identifié dans un groupe, tous ceux qui sont un tant soit peu différents. Cela commence très tôt, dès la cour de récréation à l’école.
  3. Ce refus de la différence est lié à la tendance narcissique présente en chacun de nous. La différence nous inquiète, elle est génératrice d’angoisse car elle remet inévitablement en cause nos positionnements péniblement acquis. Nos références sont établies et toute vision nouvelle les remets en cause. Il n’est pas étonnant qu’on retrouve chez les mêmes individus la discrimination systématique des femmes, des minorités ethniques, ou des religions (voir Donald Trump si vous avez besoin d’un exemple !). Plus l’individu à une structure de conscience rigide et plus il aura tendance à avoir des visions discriminatoires des autres.
  4.  En ce qui concerne la discrimination homme/femme, tous les hommes ne sont pas fondamentalement « discriminant » mais la position de dominant est tellement confortable qu’ils usent et abusent facilement de la situation. C’est tellement plus facile de négocier avec quelqu’un en lui disant « ferme ta gueule ! » qu’en argumentant !
  5. La situation se fige très tôt, notamment à l’école. Chez les enfants la conscience cognitive est encore peu développée et le raisonnement logique faible. C’est donc, comme chez Cro-Magnon la force physique qui fait la loi. Les garçons « fichent des gnons » et les filles « tirent les cheveux », on n’est pas à égalité.
  6. La capacité discriminatoire est inversement proportionnelle à la capacité de tolérance, et sur ce point les femmes ne sont pas mieux que les hommes ! De plus notre société ne semble pas évoluer vers plus de tolérance, bien au contraire. Nous vivons dans un monde qui devient de plus en plus complexe, ou nous recevons de plus en plus d’informations contradictoires et dans lequel il nous est de plus en plus difficile de nous situer, de nous positionner. Or une difficulté de positionnement, un manque de référence, c’est un manque de confiance en soi et en contrepartie la peur des autres. La société, que nous avons voulu, développe en nous des tendances « paranoïde » qui ne facilitent pas le vivre ensemble. Je crains que les visions discriminantes aient de beaux jours devant elles, et que régler les unes en fera naitre d’autres.   

La discrimination homme/femme est un phénomène navrant qui s’inscrit dans un panel plus large de discriminations. Il est le reflet de notre incapacité à vivre dans l’incertitude. Dans sa polémique avec Niels Bohr, Albert Einstein (pourtant loin d’être un con !) Soutenait, déjà, que puisque la mécanique quantique retenait le « principe d’incertitude » elle ne pouvait être une théorie aboutie. Seule la certitude est vérité. Lorsque nous auront, un jour peut-être, compris que l’on ne peut pas tout comprendre, pas tout savoir, pas tout contrôler t que la force véritable réside dans la capacité d’adaptation le monde ira sans doute mieux.

PS : on retrouve cette même dualité dans l’écologie entre ceux (les plus nombreux) qui veulent lutter contre le réchauffement climatique et contrôler la planète et ceux qui proposent de s’adapter au plus vite à ce réchauffement.

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