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Adieux de Jean Amic au çocktail de départ de François Weymuller, le 30 septembre 1996 à 16 heures au Restaurant d’Entreprise

Mon cher François,

25 ans ne se résument pas en 5 minutes, ni même en une demie heure. Donc je vous épargnerai un panégyrique détaillé de votre parcours chez Roure et ensuite chez Givaudan-Roure. Je choisis donc l’alternative du survol rapide et vous voyez que j’utilise ce mot dans son sens exact que nous sommes les deux rares à bien connaître, comme nous l’avons si souvent remarqué.

Trois grandes étapes

La Préhistoire :
Ce sont vos 10 premières années à Grasse. Lorrain/Marseillais, mélange intéressant, vous voilà débarquant à Grasse en 71, en provenance de Marseille et de la mécanique, travaillant pour un Directeur à tendance paranoïaque. Ceux qui l’ont connu le reconnaîtront sans qu’il me soit besoin de le nommer. Ces 10 années vous ont permis d’acquérir une connaissance intime de l’ensemble des différentes facettes de notre métier et de contribuer déjà à la progression de Roure.

Deuxième grande étape l’Histoire
Elle recouvre votre deuxième décennie d’activité chez Roure de 81 à 91. En effet, nommé en 81 à la tête de Roure, je vous ai demandé de venir me rejoindre à Paris, pour qu’ensemble nous sortions Roure de l’immobilisme dans lequel mon cher et respectable prédécesseur l’avait doucettement installé. Vous vous souvenez certainement que la première offre que je vous avais articulée dans votre bureau à Grasse était un peu limitative quant à l’étendue de vos responsabilités et heureusement votre sens des réalités nous a remis sur le droit chemin. Durant ces 10 années, nous avons ensemble fait de Roure une société très performante, sans tomber dans le travers qui consiste tout naturellement à enjoliver les souvenirs et éventuellement noircir le présent et le futur. Ce furent 10 années de beaucoup d’efforts, mais de beaucoup de plaisirs partagés. Nous avions des terrains de chasse bien séparés, vous ayant la responsabilité de la finance, de l’administration et des opérations et portiez un intérêt particulier à l’Amérique latine. C’est vraiment au cours de ces 10 années que nous avons appris à nous connaître et, en ce qui me concerne, à vous apprécier. D’abord un sentiment de confiance absolue. Ensuite, une grande transparence et simplicité dans les rapports de travail. Il nous suffisait souvent de discuter le matin d’un problème et de convenir de comment l’aborder pour ne plus avoir à y revenir. Vous êtes, François, un homme de parole. «Chose dite, chose faite» prend avec vous toute sa valeur. En très résumé, vous connaissez à. fond le métier, vous êtes d’une grande efficacité, d’une grande rectitude et en plus, j’apprécie votre culture et votre sens de l’humour. Donc, il n’est pas étonnant que ces 10 années resteront pour moi 10 belles années.

Troisième épisode que je qualifierai d’ Histoire contemporaine de 91 à nos jours. Quand la fusion Givaudan-Roure est arrivée, si nos actionnaires, dans leur grande sagesse, ont dévolu à Roure un rôle plus important que sa taille ne le laissait présager, on le doit, pour une part non négligeable, à votre contribution à l’essor de Roure au cours des années 80, et je tiens ici à vous en remercier. C’est sans doute au cours des années qui viennent de s’écouler que vos qualités humaines sont le plus apparues sans contestation aucune. Dans le contexte difficile d’une fusion, vous avez pris la responsabilité de toute une série de dossiers extrêmement complexes, délicats et humainement éprouvants, qu’il s’agisse de I’Euroconcept, au niveau des salles de mélanges ou encore plus de l’usine d’Argenteuil, de Grasse et de Lyon. Je dirai simplement, François, que la question qui nous était posée n’était pas de savoir s’il convenait de faire ce qui a été fait, mais plus de le faire tout en maintenant un équilibre combien délicat entre les intérêts économiques de Givaudan- Roure et les intérêts individuels des personnes affectées. Je sais, et je ne suis pas le seul à le savoir, combien tout ceci a été pour vous une expérience difficile et parfois traumatisante. Avec le recul maintenant du temps, je me rends compte encore mieux qu’alors que vous étiez le seul à même d’effectuer ces changements indispensables tout en respectant, comme cela l’a été fait, cet équilibre que j’évoquais, il y a quelques instants.

Pour conclure et pour englober le sous-ensemble de votre vie professionnelle dans l’ensemble beaucoup plus vaste de la vie d’un homme, je vais vous raconter une histoire de Père Noël. On commence par croire au Père Noël, ensuite on ne croit plus au Père Noël, puis enfin on joue au Père Noël. Quand je vois certains des posters qui décorent la salle de vous avec vos petits-enfants, je crois que vous êtes entré dans cette troisième phase.

François, je sais que je perdrai un collaborateur de choix, mais je sais que je garde un ami. Merci pour toute votre contribution.

F.W

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