skip to Main Content
1-800-987-654 admin@totalwptheme.com

Florilège grassois et autres origines
Quelques souvenirs réjouissants glanés au cours de ces 10 années.

Appréciation d’ensemble par un «ami» très grassois.

À peu près une année après notre installation à Grasse, nous organisons, au Mas d’Evolène, un dîner regroupant quelques notabilités de la bourgeoisie locale. Un de nos commensaux, curieux de l’importance de Roure, me questionne: «Combien de cadres, d’employés et d’ouvriers travaillent-ils chez Roure ?» Sans me laisser le temps de développer ma réponse, l’ «ami» en question (par ailleurs, cadre responsable d’un important fournisseur de la Société, rétorque immédiatement:

« À peu près la moitié»

Sans commentaires !

Standardiste, Aristocratie et Histoire de la Renaissance italienne

Trônant dans le hall d’entrée des bureaux, une Standardiste / Réceptionniste du cru. Elle appelle Michel Demarest, responsable du Service Achats :

« Mr Demarest, le Duc d’Halluin est là et demande si vous pouvez le recevoir». Stupéfaction de Michel qui n’a jamais eu de Duc dans ses relations grassoises, pourtant de qualité. Il s’agissait, en fait, de Luc d’Halluin, collaborateur du Syndicat des Parfumeurs.

Les mêmes, quelque temps après.

« Mr Demarest, Monsieur Bergia(courtier de la place), voudrait vous voir » et Michel de demander : « Est-il accompagné de Lucrèce ? »

Mais non, il est tout seul, sans sa femme. » L’honorable standardiste n’avait probablement jamais entendu parler de la célèbre famille des Borgia.

L’employée aux multiples maux

Le Chef du Personnel de l’époque (Bernaid Girard ? Henri Sacoccini ?) vient me consulter sur le cas, très délicat, de Mme X…

Depuis de nombreux mois, son état de santé semble se dégrader régulièrement. Ouvrière dans un atelier de production, son activité l’oblige à la station debout. Elle arrive un jour au Service du Personnel, certificat médical à l’appui : « L’état de santé de Mme X…exige une activité en position assise ». On lui trouve donc un poste en position assise qui consiste à remplir et à bouchonner des flacons d’Eau de Cologne.

Nouveau certificat médical.

« L’état de santé de Mme X…, en particulier, en raison de fortes douleurs rhumatismales aux mains, ne lui permet pas d’assurer ses fonctions actuelles ».

De plus, sans doute en raison de son état de santé, très délabré, la dame accumulait les arrêts de travail, à la vérité chacun de courte durée. À une demande du Chef du Personnel, concernant ses nombreux arrêts de travail, elle fait remarquer, Convention Collective en mains : ,,Qu’en fonction de son ancienneté, elle a droit, par année à cinq mois de maladie payés à plein tarif et à cinq mois 1/2 à demi-tarif. Et qu’elle est donc bien loin du compte. » Que faire ? Je suggère au Chef du Personnel de lui procurer un job en position couchée, ne demandant que l’usage des pieds, jusqu’alors hors d’atteinte de tout certificat médical.

2 solutions :

– couchée sur un divan, dévolue à l’accueil des clients,

– toujours couchée, mais pédalant pour entraîner un petit groupe électrogène.

Aucune de ces solutions n’ayant reçu l’agrément de l’intéressée, nous avons fini par la remercier, avec une forte indemnité.

Prix de revient ? Prix de vente ?

Dans les premières semaines qui suivent mon arrivée à « l’Usine Roure », on m’organise une visite complète de tous les Services et Ateliers.

Au programme de ce jour : Service des Prix de Revient. Je m’achemine donc, le long de deux couloirs, vers le dit Service. J’y suis accueilli par la Chef de Service, Mme G. (évoquée dans la rubrique : « Celui à qui je dois beaucoup ».

Vaste bureau occupé par 5 / 6 dames très appliquées à faire des opérations, à l’aide de petites machines à calculer mécaniques, que nous avons connues dans notre jeunesse, bien avant l’ère du numérique.

Je me présente :

– « Je suis le nouveau Directeur Adjoint ».

–  » Je sais », me rétorque, d’un ton assez rogue, la Chef.

– » Madame, pouvez-vous m’expliquer la fonction de votre Service

–  » C’est marqué sur la porte,»

Effectivement, elle avait parpaitement raison, puisque la porte équipée d’un écriteau sans ambiguïté :

 » SERVICE DES PRIX DE REVIENT »
Mais encore ?!

Toutes ces fidèles employées étaient chargées : – de la mise à jour du Cardex
– du calcul des Prix de Revient

Cardex : Dossier à couverture en bois (donc assez lourd à transporter), composé d’une centaine de pages où ces dames informaient le prix au kg de tous les composants aromatiques (presque un millier) rentrant dans les formules. Sans oublier, bien sûr, la sacro-sainte mise à jour, chaque fois que, par exemple, le prix du Néroli, dit de Grasse, variait. L’informatisation de cette tâche était encore assez loin.

Calcul des Prix de Revient

Pour chaque formule, ligne par ligne, il fallait calculer, selon le rapport quantité / prix au kilo, récupéré dans le fameux Cardex, le coût Matières de la formule. Là encore, l’informatique se faisait attendre, puisque les employées utilisaient les petites machines à calculer mécaniques que j’évoque plus haut.

Mais la Chef, complétant mon training, précise que le Service peut aussi fixer le Prix de Vente.

Curieux, je lui demande :
– « Vous calculez les Prix de Revient ou les Prix de Vente ? » –  » Prix de Revient, Prix de Vente, c’est la même chose »
Où étais-je tombé ?

En fait, il s’agissait, simplement, d’appliquer un coefficient multiplicateur au Prix de Revient pour obtenir un Prix de Vente indicatif.

Mais quand même !

La résidence secondaire du peintre Fragonard

J’avais pour habitude le Vendredi, en début d’après-midi, de faire un tour complet de l’usine.

Un jour, m’aventurant vers le bas de ce site assez vaste, je découvre une petite maisonnette que je n’avais pas encore repérée. .Curieux, je m’approche, ouvre la porte et découvre un«cafouche», bien équipé, en particulier d’un lit confortable où dort paisiblement le peintre de l’usine, Alexandre (Fragonard).

Un chef de service dans le Pélangron
De nouveau, un Vendredi après-midi, en tournée d’inspection.

Depuis plusieurs semaines, j’étais intrigué par les absences systématiques du Chef du Service Transport. À chacune de mes visites, c’était : « Il est en arrêt maladie,,, .,il est à la Douane, il est en congé» etc. Voulant en avoir le cœur net, j’interroge un des employés principaux du Service qui, après beaucoup d’hésitation, finit par m’avouer :

.,On I’a mis au pélangron ! » What do you mean ?

En fait, le Chef de Service en question, grand copain de Bacchus, forçait beaucoup sur la bouteille à la veille du week-end. Ses employés, attentionnés, pour lui éviter l’ire patronale, n’avaient rien trouvé de mieux que de le planquer au grenier…

Chirurgie esthétique

Une tradition semble être, dans cette Maison, de solliciter du Patron une entrevue après les heures de bureau.

Je comprends vite que ces entrevues sont généralement source d’emmerdes. Cà ne manque pas.

Une employée des Services Commerciaux souhaite, un jour, me voir après les inévitables heures de bureau.

Le dialogue s’engage.
– « Asseyez-vous, comment allez-vous ? »
– « Bien, mais j’aurais besoin d’un conseil.

– « De quoi s’agit-il ? »

Tout à trac :

– « Pensez-vous que je doive me faire remonter les seins ? »

Le brillant diplômé des Sciences Po reste coi.

–  » Bof..enfin..peut-être etc.  »

Et puis il se reprend.

–  » Oui, faites-vous refaire les seins, mais à une condition, c’est que vous veniez me montrer le résultat de l’opération. »

Je ne l’ai pas revue, en tout cas pour raisons personnelles, sinon professionnelles.

La Dame à la daube

Petite visite au Labo parfumerie, en fin de matinée.

J’aperçois une préparatrice, apparemment peu occupée à peser la formule dont, en principe, elle a !a charge. En fait, elle est surtout attentive à surveiller la cuisson d’une mystérieuse mixture sur un bain- marie, normalement utilisé, dans ce laboratoire, à d’autres fins.

– « Que faites-vous ? »
–  » Eh! comme vous le voyez, je fais réchauffer la daube,.
– « La daube ? mais nous ne sommes pas au Labo Arômes ou à la cantine., – Et la brave femme d’argumenter :

– « Peut-être bien. Mais, moi, la daube je l’ai préparée chez moi, hier soir. Alors je la fais réchauffer à l’usine où j’ai du temps et où ça me coûte moins cher qu’â la maison. Et puis, c’est bien meilleur qu’à la cantine.. »

La population mondiale vu par Mr Honoré.

Monsieur Honoré, fin connaisseur du métier (et de ses chausse-trapes) plein d’expérience et d’un bon sens que je qualifierais de terrien, avait de la population mondiale une vue assez simple:

– Au Centre du monde : GRASSE
– au Nord : des Lyonnais, des parisiens et de fourbes fils d’Albion – à l’Ouest : des Peaux-Rouges et des Cowboys
– au Sud : des Bougnoules et des Bamboulas – à l’Est : des Bachibouzouks et des Canaques.

Les dangers de la journée continue vue par le même Mr Honoré

Une fois encore l’inévitable :  » Monsieur, je voudrais vous voir après les heures de bureau ».

Ce qui n’était pas très difficile, nos bureaux étant pratiquement contigus, simplement séparés par celui de nos secrétaires. Mr Honoré, rond de façons et de physique, genre Panisse, sur un ton quasiment dramatique commence :

– « vous faites une grave erreur avec votre journée continue…

Quelques explications : nous sommes au milieu des années 1970. Les habitudes ont changé. De plus en plus, on prend son repas sur le lieu du travail. Avec le plein accord des instances représentatives du Personnel (Délégués du Personnel – Comité d’Entreprise – Comité d’Hygiène et de Sécurité), nous décidons donc de mettre en place la Journée Continue, soit :

– de 8h00 à 16h00, avec arrêt de 40′ pour le déjeuner (Lundi, Mardi, Mercredi, Jeudi) – de 8h00 à 15h00, avec arrêt de 40′ pour le déjeuner (vendredi)
Dialogue
Moi : – « Monsieur Honoré, je vous écoute.,

Lui : –  » Eh bien ! cette journée continue que vous voulez mettre en place, c’est une catastrophe ! »

Moi : – « Ah oui ! Et pourquoi ? »

Lui : « Pourquoi ? C’est bien simple. Aujourd’hui, le travail commence à 8h00 jusqu’à midi.

Alors, la femme, le matin, elle s’occupe à faire le ménage, les courses et à préparer la repas.

À midi, l’homme, il rentre chez lui pour un bon déjeuner (et pas la ragougnasse que va nous proposer la cantine).

Et puis, après, pourquoi pas une petite sieste avec Madame, l’occasion aidant.

Enfin, vous me comprenez. Le soir, le mari, il rentre tranquillement chez lui, après 6h00 du soir.

Mais avec VOTRE journée continue, qu’est-ce qui va se passer ?

– Le matin, la femme n’a plus de repas à préparer. Alors, le facteur, le plombier etc. (la chair est faible). Enfin, vous me comprenez…

– Le soir, l’homme, il va sortir de l’usine à 4h00 (et même!, le Vendredi à 3h00). Alors !

Eh bien ! il ne rentrera pas à la maison. Il ira au bistrot, se saouler avec des copains ou pire encore. (Vous me comprenez…) »

Nous sommes restés fermes sur nos positions et malgré les craintes de Mr Honoré, nous avons mis en place l’horrible journée continue.

À la satisfaction générale.

Mais l’histoire n’est pas finie.

Le Vendredi précédent le démarrage de la fameuse journée continue le Lundi suivant, Mr Honoré me présente un certificat médical dont le contenu était à peu près le suivant :

 » L’état de santé de Monsieur Honoré … exige qu’il puisse respecter un arrêt de travail, en milieu de journée, d’au moins deux heures et qu’il ait la possibilité de prendre ses repas à son domicile. »

Monsieur Honoré a scrupuleusement respecté ces prescriptions médicales jusqu’à son départ en retraite (en garantie de ressources – Heureux temps !)

Il faut savoir que Mr Honoré habitait à cinquante mètres de l’usine.

Une vieille demoiselle effarouchée et pudibonde

Sortie de l’usine, sous une pluie torrentielle, comme il peut y en avoir sur la Côte d’Azur.

Mademoiselle R., très ancienne employée du Service du Prix de Revient (ou du Prix de Vente, c’est la même chose…) chargée, en particulier, du transport d’un bureau à l’autre, pour mise à jour, des fameux Cardex,15 remonte à pied, sous son parapluie l’Avenue Pierre Sémard, pour rejoindre le foyer pour Jeunes Travailleuses et Jeunes Filles prolongées où elle demeure.

Au même moment, mais en voiture, le parfumeur Jean Martin, suit Melle R., s’arrête à sa hauteur et lui propose de l’accompagner jusque chez elle, bien à l’abride la voiture. Il pleut toujours… Melle R. presque choquée par la proposition plus qu’honnête de J.Martin de susurrer: Oh non! Merci bien, Monsieur Martin, on pourrait causer.,

Le baisemain polonais
Il est d’usage, en Pologne, que les Messieurs saluent tes Dames, en leur faisant le baisemain.

Il y avait, à l’usine, dans les Services Techniques, une dame, secrétaire, d’un certain âge, pas très grande et assez ronde, Mme S.. Elle était généralement habillée de jupes amples et assez longues, genre « Le petit Ro ».

Robert Cassio doit recevoir un important client / parfumeur polonais et prévoit de lui faire faire un tour complet de l’usine, y compris le bureau de Mme S. Robert informe ladite dame de cette visite, programmée pour le lendemain et la prévient de la marotte du baisemain chez les polonais.

Au jour dit, le client polonais, jeune type très sympa, arrive dans le bureau occupé par Mme S. et s’apprête à la saluer. Mais, avant même qu’il ait eu le temps d’amorcer son baisemain, la gente dame disparaît quasiment dans une profonde révérence (Je rappelle qu’elle n’est pas très grande).

Les délicatesses du protocole polono-grassois !

Candidats à l’école de parfumerie

J’ai déjà parlé de !’Ecole de Parfumerie. Les candidats à l’entrée à l’Ecole sont nombreux, mais les places sont limitées.

Je garde le souvenir de deux candidatures assez originales.

1) Des parents, d’origine grassoise, par ailleurs sans vergogne :

Le petit, il a loupé le bac deux fois. On vous serait bien reconnaissants si vous pouviez l’embaucher à l’Ecole de parfumerie.,,

2) Des parents autoritaires.

Je reçois, bien entendu, après les sacro-saintes heures de bureau, un couple (lui est médecin) accompagné de leur fille.

– les parents:
 » Nous venons vous présenter notre fille qui souhaite intégrer l’Ecole de Parfumerie.

Nous sommes persuadés que notre fille a toutes les qualités pour réussir dans ce métier et que vous voudrez bien examiner sa candidature avec bienveillance.»

-moi :

Me tournant vers la jeune fille, visiblement pas très concernée et, jusqu’alors, muette :

 » Mademoiselle, quelle est votre motivation ?,

– elle :

« Oh, moi, vous savez, c’est pas vraiment mon idée. C’est mon Papa qui veut que je rentre dans la parfumerie. »

Je n’ai pas cru de mon devoir d’encourager une vocation aussi vacillante…

Un parfumeur indélicat

Je prends un pot avec un client au bar d’un Hôtel de Grasse, bien sûr, « après les heures de bureau. »

Ce bar présente une particularité originale : il est, en effet, divisé en petites stalles style « Ecurie de cheval ».

Devisant tranquillement avec notre client, je crois reconnaître la voix d’un de nos parfumeurs, installé dans la stalle voisine.

Tendant l’oreille, j’ai la surprise de comprendre que ce sympathique garçon est en train de négocier la vente de formules de !a Maison avec un client pakistanais, amateur de formules « ouvertes » (ceci, pour les spécialistes). Le lendemain matin, je convoque le parfumeur concerné :

– « Où étiez-vous, hier, en fin de journée ?,
– « Bien sûr, chez moi !,,
– « Alors, pourquoi vous a-t-on entendu et reconnu à l’Hôtel des Roches Grises ?,, – « Euh !,
Faible défense.

J’appelle un des responsables du Laboratoire Parfumerie et lui demande d’accompagner l’intéressé (si je puis dire) jusqu’à la porte de l’Usine, non sans lui avoir auparavant permis de vider les tiroirs de son bureau, sous contrôle, bien entendu.

Le peintre, veilleur de nuit. Hommage à André Torre Notre rencontre

Voici ce que j’écris pour accompagner l’inventaire des tableaux, aquarelles, dessins que nous possédons.

« Au milieu des années 1970, Directeur de l’Etablissement de Grasse de Roure, un soir « après les heures de bureau,, je reçois une employée commerciale du Service « Espagne », Aveline Torre, épouse d’André. Elle me parle de son mari, de ses activités de peintre, à l’époque peu rémunératrices et me demande si je peux l’embaucher à l’Usine.  »

Il se trouvait qu’à l’époque, nous devions recruter un gardien de nuit pour le Centre de Recherche. Nous proposons ce poste à André Torre, qui l’accepte bien volontiers’ En effet, cette activité nocturne lui permettait de bénéficier des heures diurnes ensoleillées et donc, de continuer à exercer ses activités artistiques.

Nous avons pu ainsi apprécier le talent de peintre d’André Torre16l6 et constituer une petite collection de ses toiles et dessins. Le succès venant, André Torre abandonna ses fonctions de gardien de nuit, après quelques années.

Il expose alors à la Galerie de la Colombe (Cannes – Vallauris).

– en Italie : Terremoto à Venezia

Nous sommes à Venise, invités par les Vidal, à déguster un délicieux poisson, sur une île de la lagune.

Mme Lino Vidal raconte à Agnès qu’à l’occasion récente d’un tremblement de terre dans la région vénitienne, son seul réflexe, quittant le Palazzo en toute hâte, avait été de prendre dans ses bras une lampe, alors que, bien sûr, il y aurait eu biend’autres richesses à sauver.

– en Roumanie : Leçon de linguistique

À Bucarest, en compagnie de Robert Cassio, en rendez-vous avec la Directrice de la Centrale d’Achat, une Roumaine de belle allure, s’exprimant dans un français parfait, et à qui nous servions un abonnement à Point de Vue – Images du Monde !

Un peu flagorneur, je la félicite pour sa maîtrise de notre langue maternelle.

«Mais, mon cher», me dit-elle, « il faut savoir qu’en Roumanie, avant les évènements18, dans les bonnes familles de Bucarest, nous ne parlions entre nous que le français, pour éviter que les domestiques ne nous comprennent.,

Toujours en Roumanie : les Anciens Fournisseurs

L’habitude était que les négociations avec la Gente Dame ci-dessus présentée commençaient le Vendredi et se concluaient, en principe, le Samedi matin.

Vendredi soir, Robert et moi sommes assis dans le hall de l’Hôtel, avant d’aller dîner. Mme la Directrice de la Centrale d’Achat arrive en compagnie d’amis roumains à qui elle nous présente : « D’anciens fournisseurs de la Roumanie », ce qui laissait entendre que nous n’avions aucun espoir de concrétiser un accord le lendemain matin.

En fait, il s’agissait d’action psychologique de bas niveau.
En effet, le lendemain matin, un très acceptable contrat nous attendait.

En Hongrie: Histoire de Tramway

Dans les rues de Budapest, nous allons déjeuner en compagnie de Mme S. notre interlocutrice pour la négociation Achat / Vente.

Nous voyons arriver un tramway.

« Oh, nous dit-elle, mon tramway ! »

Bêtement, je lui demande s’il s’agit du tram qu’elle utilise pour aller au bureau.

 » Pas du tout, me répond-elle, c’est le tramway que je conduisais, au début des « Evènements » (voir infra, la signification de cette expression).

Elle était Diplômée d’Economie et polyglotte !

Les clients yougoslaves .chœur folklorique et bris de verre

Dîner très sympathique au Mas d’Evolène, avec des clients yougoslaves (Entreprise Merirna à Krusevac, Serbie) et d’un de nos amis serbe (ancien joueur amateur à l’O.M.). En compagnie de Robert et Lilette Cassio.

Bonne chère, bons vins, super ambiance.

Nous passons au salon et j’offre de la mirabelle de Lorraine, en lieu et place de leur slivovic national.

Mirabelle servie dans des verres à dégustation en cristal (de Baccarat, bien sûr).

Alors, nos amis yougoslaves (1 dame et 3 messieurs) entonnent des airs folkloriques de leur Serbie natale. Un concert superbe !

Dans l’émotion de l’évocation de leur pays natal, l’un de nos invités broie, avec une énergie toute slave, son verre à dégustation. Agnès se précipite pour arrêter l’hémorragie révisible…Eh bien ! que vous le croyiez ou non, l’homme n’avait aucune blessure ! Par contre, la mirabelle était perdue…Nous lui en avons resservie dans un nouveau verre.

Mais l’histoire n’est pas finie.

Nos invités nous demandent (à nous, Français) de leur interpréter, en retour, un chant folklorique de notre pays.

Roberl, Lilette, Agnès et moi, nous n’avons su chantonner lamentablement que :

 » Derrière chez nous, y a un étang. trois beaux canards s’en vont nageant. »

La honte !

Le client espagnol : une histoire de bouchons

Nous sommes au restaurant  » La Maillanne » à Plascassier. Client peu sympathique. J’organise le menu et commande probablement (ma mémoire défaille) un Rouge de Provence.

Le sommelier apporte une bouteille.
Mon « ami » espagnol de dire : « Je suis un spécialiste du vin ;je vais le goûter. »
Bouteille refusée. Vin bouchonné.
Il y a 6-bouteilles. Toutes refusées.
Je me vois donc contraint de proposer à ce sympathique individu :  » De l’eau minérale ». La commande enregistrée fut plus que modeste.

Le Client turc et le gardien de l’Usine Grasse, Mas d’Evolène, un Dimanche soir,

Le téléphone sonne.
– Allo, Mr Weymuller ? » »
– oui, bien sûr., .,
– Ici, le gardien de l’usine. ll y a un Monsieur qui vous demande. – Oui, qui est-ce ?

Je ne sais pas, parce qu’il parle une langue que je ne comprends pas. Of course, le brave gardien ne parlait que le français.

Il s’agissait d’un client turc qui parlait parfaitement l’allemand et l’anglais. Et, bien sûr, le turc!!

J’ai dû descendre « récupérer » le client qui avait de très beaux yeux bleus et qui nous approvisionnait en tapis de qualité.

Le Client yéménite

Grasse, dans mon «superbe » bureau Directorial. La réceptionniste / standardiste (une perle, voir supra) introduit un client dans mon bureau.

Il s’agit d’un riche négociant de Sanaa. Anglais folklorique, palabres diverses chikayas habituelles.

En plein milieu de la discussion, il me demande de lui indiquer la direction de la Mecque. Je lui montre la direction de Magagnosc. Alors, il sort de son sac, un tapis de prière, s’agenouille et implore Allah. J’ai été à la fois étonné, mais surtout impressionné.

Une Dame égyptienne :

Nous recevons la famille du Président d’une importante Société égyptienne, un de nos principaux clients de ce pays.

Papa, Maman et Fifille,

Le père s’installe dans un fauteuil confortable, la fille sur le sofa. Madame aperçoit un petit fauteuil (ayant appartenu à Agnès, enfant) et entreprend d’y introduire un arrière-train conséquent. Son mari intervient alors : « Il me semble, ma chère, que ce n’est pas une très bonne idée, respectez !e mobilier de Mme Weymuller ». Et se tournant vers Agnès : « J’espère, Madame, que vous êtes bien assurée ! »

Et la brave dame de se diriger vers un siège plus en harmonie avec son format.

La fille se propose d’aider pour le service. Pleine de bonne volonté, elle met néanmoins un souk terrible à la cuisine et à la salle à manger.

Sa mère, admirative, précise à Agnès : « Elle a l’habitude ; quand nous recevons à la maison,19 elle aide les boys à préparer le plateau de fruits. »

À la fin du repas, la jeune fille insistant pour préparer le café, Agnès eut bien du mal à l’en dissuader…

Une autre dame égyptienne:

Son régime au Moulin de Mougins, chez Verger.

Déjeuner avec des amis et clients égyptiens.  On définit le menu. Une des convives déclare d’un ton assez autoritaire :

« Foie gras – Tournedos Rossini – Tarte Tatin »
Elle ajoute :
« Maître d’Hôtel ! Le tout sans sel. Je suis au régime. »

L’Agent de Calcutta : Problème d’homonymie Aéroport de Calcutta, arrivée de New Delhi.

Nous devons être accueillis par notre agent à Calcutta : Mister Dash.

Formalités de police, récupération des bagages, etc. Nous sommes au « meeting point », espérant voir quelqu’un avec une pancarte « ROURE ». Nobody.

Le temps passe. Je repère un Monsieur visiblement en attente de passagers. Je m’approche :
-Are you Mister Dash ?
-Yes, I am Mr Dash.

Are you ROURE agent ?
-No.
-But are you really Mr Dash ?
-Yes, but I am not your Mr Dash !
Il faut savoir que le patronyme Dash est très commun en Inde, à tout le moins au Bengale.

Heureusement, nous avons les coordonnées de notre hôtel que nous rejoignons sans trop de difficulté, grâce aux services d’un taxi pittoresque dont le chauffeur agrémente le trajet de prières à l’adresse de l’image d’une déesse hindoue qui trône sur son tableau de bord…(Cf. St Christophe chez nous).

Quelques heures après notre installation à l’Hôtel, la réception nous annonce qu’un certain Mr Dash nous dernande.

Nous rencontrons, enfin, our Mr Dash qui pensait, en fait, que nous arrivions de Bombay ! Il Notaio e l’impaziente francese

– Acquisition de BPS sarl par Roure

Extrait du journal d’Entreprise de ROURE, Avril 1990

– La scène

Fin Juillet 1990, à Milan, chaleur étouffante et humide, comme on peut en connaître en Lornbardie, en été.

Sont réunis, chez le notaire, il Signor Giovanelli, pour un temps encore propriétaire de B.P.S. et Mr Weymuller, représentant de ROURE, acquéreur, accompagné de quelques comparses. Interminables palabres en italien que je comprends un peu, mais enfin pas vraiment. Le temps me dure, car j’ai un avion à reprendre en fin de journée. Enfin il notaio se lève, se saisit de mon passeport et disparaît dans les arrières-cuisines de l’officine.

Et moi, bêtement, d’annoncer à haute et intelligible voix :  » E finita la commedia ! »
Le notaire, entendant ces malheureuses paroles, ricane :

 » Ah! ah! E finita la commedia ? Eh beh ! Caro Signore, aspetti a lungo il suo passaporto ! La commedia non è finita ! »

J’ai quand même pu m’échapper des griffes de cet abominable personnage à temps pour prendre mon avion.

En définitive, l’acte d’Achat / Vente a été homologué I

Lutte des classes sur le marché aux fleurs de la place aux Aires Grasse,

un Samedi ensoleillé de Juin, place aux Aires. Je suis très occupé à charger dans le coffre de ma voiture des plants de géranium destinés au jardin du Mas d’Evolène.

J’entends, tout à coup, une voix forte et claire : « Tiens, un patron qui travaille ! »

Levant la tête, je reconnais le maire de l’époque, politiquement très marqué à gauche, en grande tenue (il devait aller à quelque inauguration) et d’un ton moqueur:

« Tiens, un communiste en cravate! »

Ceci étant, j’ai toujours eu des rapports très corrects avec Mr Vassalo, en tout cas bien meilleurs que ceux que j’ai pu établir avec H. de F. (« ancien » élève de Sc Po.)

Mauvaise habitude prise au Portugal

La tradition, au moins durant la dictature Salazariste, est qu’on apporte, au dessert, des poires pelées et préparées.

Paresseux et macho comme je suis, j’introduis cette agréable coutume à mon foyer. Et donc, depuis des décennies, c’est ma tendre épouse qui me prépare mes poires. Heureux homme !

Un Parmigiano ubriaco

A Parme, nous invitons au restaurant le jeune propriétaire d’une importante Maison de Parfumerie de la ville et sa charmante épouse.

Excellent repas (la région est réputée pour sa gastronomie), arrosé de vins italiens de qualité, très, très, très appréciés par le parfumeur.

A tel point que Madame intervient sur un ton suppliant et larmoyant : « Caro mio, il tuo fegatino !»
sans grand succès apparent.

Back To Top