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Avant de détailler le programme fixé par mon patron:
1. Finances
2. Administration
3. Opérations
4. À quoi j’ajouterai, couvrant le tout, Informatique
5. En attendant l’Amérique Latine,

quelques précisions sur:
-le cadre
– l’ambiance
dans lesquels vont se dérouler mes aventures.
Le Cadre
Je dois préciser que jusqu’alors mes responsabilités étaient limitées à l’Etablissement de Grasse. Ce qui n’était, quand même, pas rien! Mais je n’avais qu’un rapport lointain avec «le Dépôt de Paris» et, en dehors de la filiale italienne et Floriberia en Espagne, aucune relation, sauf très épisodique, avec les autres filiales: U.S.A., U.K., Japon, Mexique, Brésil, Argentine. Maintenant, la dimension est différente. Il s’agit du «groupe» ROURE tel que défini par nos actionnaires ROCHE (mais il ne faut pas en parler … )
Alors, élargissons notre Horizon.
En fait «d’Horizon», il s’agit surtout, pour le moment de :
– rejoindre, depuis le Club Med de Neuilly où m’avait royalement logé la Compagnie,
– les Bureaux d’Argenteuil où m’attendait, au petit matin, Jacqueline Giabicani, fille d’un riche pétrolier et…tante de notre sympathique médecin traitant à Grasse, Laurette. Elle m’apportait de délicieux croissants (la tante, pas la nièce).
Jacqueline Giabicani est en charge de la revue «Recherches» qui doit, une fois par an, faire le point des résultats du Centre de Recherches de Grasse.
Recherche, vous dites: «What do you mean?»
Des résultats, utiles mais parfois contestables. Exemple: le «Norpatchoulenol» dont le moindre gramme valait dix fois plus qu’un gramme d’Essence de Patchouly d’Indonésie.
La formule du «Norpatchoulenol» a terminé en décoration d’un carreau de sol.
Pour en terminer avec ma «mutation» à Paris, il a bien fallu trouver une autre solution que le Club Med de Neuilly.
Alors, c’est Agnès qui s’y est collée. Elle a bien dû visiter plus d’une dizaine d’appartements avant de trouver celui où nous allions vivre. Quinze ans (enfin ! 1/2 à Paris, 1/2 à Grasse) dans le 17e arrondissement. 17e arrondissement que j’avais en horreur quand j’étais étudiant:
– Arrondissement lointain (en tout cas éloigné des 5e,6e,7e où je vivais, étudiais et «dansais» le Samedi soir)
– Triste le Dimanche avec ses grandes avenues vides
– Bref, un arrondissement de vieux.
Mais la rue Philibert Delorme est à proximité de la Porte d’Asnières par laquelle je peux m’échapper facilement, sans encombrements, pour rejoindre Argenteuil, après une bonne tasse de thé et la première pipe de la journée (suivie de combien d’autres ?)

Quand je me rappelle, des années plus tard, le sort réservé aux «Expats» en termes d’accueil, d’appartements, de clubs de golf ou autre, je me dis que j’ai dû, quand même, être un peu exploité (un peu ou beaucoup ?).
Pour compléter la description du cadre dans lequel se dérouleront ces années, je n’aurai garde d’oublier «le Parc de la Gare» à Argenteuil.
Le siège avait été transféré de la rue Legendre à Argenteuil, à proximité de l’usine, à la fin des années 70, dans un bâtiment flambant neuf qui accueillait la Direction Générale, les Services Financiers, Administratifs, Commerciaux, Généraux, les Parfumeurs, le labo Cosmeto, l’Ecole de Parfumerie, etc.
Assez rapidement, il apparaît qu’avec le développement de la Société, ces locaux vont s’avérer insuffisants.
On se lance dans de vastes projets d’agrandissement qui n’aboutissent pas en raison d’un prévisible coût élevé. Tout à côté du Siège et de l’Usine, rue de la Voie des Bans, se construisent des bâtiments à usage industriel et commercial, mis en location.
Un beau matin, arrivant au bureau, je me dis qu’une partie de ces locaux pourraient peut-être nous convenir.
Enquête faite auprès du promoteur, l’affaire se conclut assez vite : nous louons environ la moitié du bâtiment qui se présente comme «brut de fonderie», si je puis dire.
Grâce à la collaboration précieuse de notre architecte, Eloi du Rivau, ces «hangars», comme disaient certains, se transforment en un Centre de création très opérationnel pour, plusieurs années plus tard, devenir «le Centre de création Européen, véritable poumon de la Division Parfumerie pour les Produits fonctionnels».
Givaudan Roure va, d’après ce que je sais, occuper peu à peu tout le «Parc de la Gare», avant, pour finir, de l’acheter.

L’Ambiance
Une totale confiance
Cela concerne essentiellement mes rapports avec Jean Amic.
Il dit beaucoup de bien à mon sujet dans son speech d’adieu et je l’en remercie ici. Je tiens à confirmer que nos rapports ont toujours été d’une franchise totale.
Je revenais de loin avec mes déboires grassois !
Dès le début, je lui ai dit:
«Jean, croyez-moi, je n’ai ni l’intention, ni la capacité de prendre votre place. Soyez tranquille. Les responsabilités que vous me confiez me conviennent parfaitement et j’espère que votre confiance ne sera pas «déçue.»
Si, d’aventure, il lit ces lignes, je suis sûr qu’il sera d’accord avec ce que j’écris. J’ai toujours apprécié ses qualités, de «Vendeur», comme l’était son père et son art, oh combien difficile, de «manager» les Parfumeurs.
Parfaite collaboration

Avec mes «collègues», comme on dit à Marseille. Oh! Collègue!
J’ai nommé:
– Geoff Webster, en charge des Ventes et du Marketing
– Plus tard, Roger Schmidt quand Geoff prend la Direction de ROURE U.S.A.
– Pierre Pesnelle, responsable de la Production
– Martin Peterzilka et Bernard Corbier, responsables du Centre de Recherche de Grasse, après le départ en retraite de Paul Teisseire.
Mais enfin, j’étais quand même «le Primus inter Pares».

Une équipe compétente et motivée

Une réelle amitié
Je liste ici le nom des collaborateurs et amis directs ou indirects dont je garde le souvenir et avec lesquels, pour certains, j’ai gardé un contact amical.
Que ceux que je ne nomme pas veuillent bien me pardonner. Mais il y en avait tant!
Les méfaits d’une mémoire octogénaire …

Siège Social Argenteuil,Mes secrétaires
Gilles Andrier
Patrick Boulenger
Michel Combe
Adrien Gonckel
Olivier de Lisle
Magali Martres
Philippe Massé
Martin de Neuville
Roland Penhoat
Michel Tertrais
Philippe Trouillet
Nicole Crignola
Chantal Richard

U.S.A, Germany
Chuck Hendricks
Jean-Pierre Decosterd
Gary Zak
Gerd Sperendiano
Udo Schneekloth

U.K, Italy
Jean Poucher
Bob Harris
René Roux
Piero Fenaroli
Jérome Massei

Brazil, Argentina, Mexico;
José Paulo Martins
Ricardo de Albuquerque Mayer
Puis Herman Vaisman
Enrique Pelliza
Herman Vaisman
Enrique Chastelain
Claudio Weisz
Ricardo Roble

Hong-Kong/Singapour, Japan
Michael Carlos
Elisa Lam
Errol Stafford
Olivier De Lisle
Philippe Massé
(ensuite à Argenteuil)
Martin de Neuville
(ensuite à Argenteuil)

Sans oublier, bien sûr, Charlie Anastasio, mon fidèle chauffeur … de taxi, qui, niçois d’origine, avait cueilli, dans son enfance, les fleurs de genêt dans les collines des Alpes-Maritimes pour les vendre aux parfumeries grassoises…

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