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C’est ce que l’on qualifie de question complexe, ou plutôt devrait-on parler de question simple dont la réponse est complexe.

Les enfants, surtout les plus jeunes ont une conscience cognitive peu développée. Ils vivent moins de raison que d’émotions et leur vécu s’appuie principalement sur leur conscience émotionnelle.  Ils ressentent plus qu’ils ne comprennent. Les adultes ont tendance à penser, avec juste raison, que certaines choses ne leurs sont pas accessibles dans la mesure où ils ne possèdent pas les clés pour les intégrer. A l’enfant qui pose une question un peu trop pointue, l’adulte répond généralement par « Tu comprendras cela quand tu seras plus grand ! »

A cette approche sensée on peut en opposer une autre. Si les enfants ne comprennent pas, ils ressentent. Pour tout événement vécu ils intègrent dans leur conscience émotionnelle le ressenti de l’événement et dans la mesure où ils n’ont pas les clés de formalisation pour assurer l’intégration du ressenti dans une conscience cognitive trop faible, ils n’expriment pas (de façon directe) et donnent l’impression d’avoir été imperméable à la situation. C’est bien sur une erreur. Non seulement les enfants ressentent profondément les événement, mais malgré le faible développement de leur conscience cognitive, ils commencent avec les faibles éléments qu’ils possèdent à élaborer des représentations mentales, dans les couches les plus archaïques de leur conscience qui seront les premières pierres de leur conscience cognitive. Ces représentations, faites de bric et de broc, inscrites dans leur conscience émotionnelle et leur maigre conscience cognitive en formation risquent d’être erronées et formeront un support « bancal » pour les constructions ultérieures. Sous cet aspect, tout aussi sensé, on devrait toujours expliquer le « pourquoi du comment » aux enfants pour éviter de donner à leur conscience des bases viciées.

 

Rappelons encore que l’absence de relation logique et cohérente entre un ressenti et la représentation que l’on peut en avoir (soit parce qu’on l’a mal construite, soit parce que on l’a reçu par l’observation des autres, de l’extérieure) est un facteur d’insécurité, d’angoisse ou d’anxiété. Les enfants sont donc le terrain anxiogène par excellence, il ne le supportent que grâce à leur capacité à se réfugier dans la fusion aux adultes qui leur donne des références provisoires.

 

Nous voilà plongé dans une « triangulation » infernale. L’enfant ne peut pas comprendre car il ne possède pas toutes les clés nécessaires, cependant il a besoin de comprendre pour éviter le décalage anxiogène entre ses ressentis et les représentations que lui en propose son environnement, et enfin – heureusement – la référence sécurisante que lui offre le refuge dans sa fusion parentale (Cette référence est stable et sécurisante dans la mesure ou l’équilibre entre émotionnel et cognitif du milieu parental est stable). Ce n’est pas facile d’être parent, ce n’est pas facile non plus d’être enfant !

 

Comment ne pas sombrer dans ce « triangle des Bermudes » ?

 

Tout dépend de la situation précise dans laquelle peut se dérouler le dialogue. Si le milieu familial est suffisamment équilibré pour que l’enfant puisse se référencer sans difficulté dans sa relation fusionnelle, même dans l’incertitude de sa compréhension il ne développera pas réellement de vécu anxiogène, vivant « par procuration » en symbiose avec son milieu familial. Ceci ne l’empêchera sans doutes pas de construire des images erronées de la réalité, mais leur donnera une importance secondaire par rapport à ses références parentales. Il aura loisir de s’en échapper lorsqu’il commencera à construire réellement sa conscience cognitive.

Malgré tout se pose le problème de parler aux enfants, que leur dire, que leur taire ? Si on n’explique pas aux enfants les événements qu’ils ressentent, ils chercheront et trouverons en eux même les explications qu’on leur refuse. Evidemment ces représentations imparfaites seront loin d’être en cohérence avec ce qu’ils découvriront plus tard de la vie et fournirons une mauvaise assise à leur conscience cognitive. Si au contraire on les abreuve d’un flot d’explications, de justifications qu’ils sont incapables, intellectuellement, d’assimiler ils seront perdus et là encore chercherons à se raccrocher aux quelques bribes de raisonnement qu’ils pourraient interpréter. Cette fois ci ce ne seront plus les bases émotionnelles de la conscience cognitive qui seront perturbée, mais la représentation symbolique cognitive des événement qui sera perturbée

La vérité est souvent dans le juste milieu. Offrir aux enfants un milieu parental équilibré dans lequel ils peuvent se positionner facilement (plus facile à dire qu’ à faire), essayer d’expliquer simplement aux enfants les situations, sans évitements ou pirouettes, en s’efforçant de rester à leur portée, prendre le temps de répondre à leurs interrogations, accepter le dialogue (même si on est pas très  l’aise comme pour parler des problématiques de la sexualité) … mettre l’enfant au cœur des débats, mais avant tout conserver son rôle d’adulte référent qui sera la « béquille » de l’enfant dans ses difficultés

 

Toujours accepter d’être des parents imparfaits qui font de leur mieux pour l’amour de leurs enfants, qui peuvent se tromper, faire les mauvais choix, se remettre en cause. Il n’y a pas d’erreur irréparable et de toutes façons, un jour, l’enfant deviendra adulte, autonome, et il lui appartiendra de prendre en main sa destinée, de ne plus être l’enfant de ses parents mais un être indépendant libre de ses choix. Tant qu’un être peut se sentir dépendant de son éducation, de son histoire, il ne peut se considérer comme un adulte autonome !

 

Sur le plan thérapeutique, et à cours termes un certain nombre de données sont fixées, déterminées.

Le milieu familial est son équilibre est une donnée fixée par l’environnement de l’enfant. Les parents s’entendent ou non, se querellent ou non, offrent une référence stable ou non. Cette donnée peut évidemment être modifiée dans le temps par un travail thérapeutique – si nécessaire – sur les parents. Rééquilibrer un milieu familial est certainement un bien pour les enfants qui ont besoin, dans leur univers flottant et anxiogène, de se réfugier par fusion dans un monde sécurisant. Ce n’est pas toujours facile de faire comprendre aux parents qu’une partie du problème de leur enfant vient de leur relation de couple. C’est d’autre part un processus long.

Il paraît nécessaire d’évaluer l’environnement familial de l’enfant et sa capacité à être un système référent pour lui.

 

Autre donnée fixée par la situation est le degré de maturité de l’enfant, c’est à dire sa capacité à intégrer dans sa conscience cognitive par des liens logiquement construits le ressenti émotionnel des situations qu’il vit. Plus cette capacité est grande, plus la maturité est forte et plus l’enfant pourra intégrer ses émotions à son vécu et moins il devra faire appel aux références parentales pour se construire.

Il paraît nécessaire d’évaluer le degré de maturité de l’enfant et son degré de dépendance du milieu familial, son autonomie.

 

Avant de réparer une voiture en panne, il faut déceler les causes du dysfonctionnement. Pour une thérapie, le processus est similaire. Avant de définir une stratégie de reconquête du bien-être il faut faire une évaluation globale de la situation de l’enfant dans son environnement et de l’ensemble de ses système référents (en quelque sorte de son positionnement et de son identité propre ou fusionnelle)

 

Evidemment, comme rien n’est jamais simple (sinon les problèmes seraient déjà résolus) cette évaluation devra être faites à travers des symptômes qui seront les manifestations cryptées des difficultés et parentales et de l’enfant. L’important sera de conduire les entretiens sans s’écarter de l’objectif final qui est d’évaluer le degré de maturité de l’enfant et sa dépendance au milieu familial. C’est à partir de cette évaluation que les thérapeutes, chacun, bien sûr, avec la technique qui lui est propre pourront définir une stratégie adaptée à la problématique à traiter

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