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C’est notre vision de la vie qui conditionne notre vision de la mort !

Traditionnellement on voit la mort comme la fin de la vie, ce qui est parfaitement raisonnable. Malheureusement la vie est plutôt difficile à définir. Elle peut avoir tant de définitions qu’elle n’en a aucune. La mort,  fin d’une chose non définie, reste donc un concept des plus vague.

Dans nos représentations, la vie vient du monde minéral. Par exemple, les plantes tirent des minéraux de la terre les éléments qui leurs servent à fabriquer de la matière organique végétale vivante. Les herbivores mangent les plantes pour fabriquer de la matière animale vivante, les carnivores mangent cette matière animale vivante. Cette matière vivante fini toujours par mourir pour donner de la matière organique non vivante. Par décomposition cette matière organique finit par donner de la matière minérale. C’est le cycle de la vie. Comme nous l’a dit Jésus Christ (pas si bête le petit Jésus !), tu es poussière et tu retourneras en poussière !

Mais ceci ne définit pas la vie, le mystère du passage de la matière morte à la matière vivante et de la matière vivante à la matière morte, reste un mystère, mais a le mérite de mieux cerner le problème.

Dans la psychologie relativiste la vie est la capacité d’échanges (de relations) avec son environnement pour y réagir et trouver matière à enrichir et structurer sa conscience. Cette définition s’applique aux plantes, aux animaux, et aux humain (avec des niveaux de conscience très différents). L’existence même réside dans la conscience, qu’elle soit organique, émotionnelle, ou cognitive. Dans la matière vivante comme dans la matière morte les éléments constitutifs (Atomes et molécules) sont identiques, mais dans la vie ils réagissent entre eux et dans la mort non ! (*)

La psychologie relativiste nous propose donc une définition de la vie et donc, par voie de conséquences, de la mort. Bien sûr ce n’est pas la seule possible, mais dans le cadre de notre philosophie c’est celle qui s’impose.

Ce qui est intéressant c’est que la vision de la vie entraine « de facto » la vision de la mort et va régir nos comportements et, tout particulièrement dans ce paragraphe, notre attitude vis à vis de cette dernière.

Nous n’avons aucun scrupules lorsqu’une plante est fanée (morte) pour la bruler ou la jeter aux ordures. C’était de la matière vivante, elle est maintenant morte et a perdu  toute valeur à nos yeux. C’est tout à fait la position de la psychologie relativiste.

Pour un animal, c’est un peu différent. Pendant longtemps la mort d’un animal a été vécue comme la mort d’une plante. On a pu regretter la perte de son usage (un bon cheval,  une bonne vache) mais on se souciait peu de la perte de l’être, l’animal n’avait pas d’âme ! (comme c’était le cas pour les indiens d’Amérique, les peuples primitifs, et les esclaves)

Avec l’apparition des animaux de compagnie les projections anthropomorphiques ont donné à l’animal un statut qui les rapproche des humains et progressivement on les a traité comme tels. On se soucie du bien-être animal, on choie son chat ou son chien, on s’inquiète pour eux, on choisit avec soin leurs croquettes bio, on les soigne, on les assure, …. Bref on est très loin de la vision de l’animal d’il y a seulement un siècle. De nos jours l’animal a pris sa place au milieu des humains. On peut trouver cela souhaitable ou excessif, mais c’est un fait que l’animal s’éloigne des plantes pour se rapprocher des humains.

Pour nous, les humains, c’est bien complexe. Notre haut niveau de conscience nous a amené à développer un fort niveau de représentations, pas toujours cohérentes, et qui perturbent notre approche de la mort.

Une des grandes utopie est la notion de « vie éternelle » , c’est elle qui a embrouillé notre vision de la mort.

De tout temps les hommes ont eu peur de mourir, c’est pourquoi toutes les religions, toutes les croyances ont développé une notion de « vie après la mort ». Dans le Christianisme, le Judaïsme, et l’Islam on retrouve les notions plus ou moins similaires de Paradis. Dans la civilisation Gréco Romaine ce sont les enfers ou les champs Élyséens, Dans le Bouddhisme et l’Hindouisme on a la notion de réincarnation, de Nirvana. On retrouve souvent dans les religions primitives le culte des ancêtres et de la protection qu’ils assurent aux vivants. Bref toute l’humanité veut croire à une vie « post mortem ».

Le paradoxe qui surgit c’est que chacun croit à une vie plus ou moins idyllique après la mort, mais que chacun craint cette même mort.

Alors, on y croit ou on n’y croit pas ?

Il est certain que les adeptes de la vie éternelle y croient « avec modération » et c’est bien là tout le problème. Croire pour se sécuriser à une vie après la mort, associé à une totale incertitude, une absence totale de représentation  de ce « paradis » et générateur d’angoisse. Savoir que quelque chose va se produire (même un événement positif) sans savoir ce qui va se passer, comment cela va se passer, ne permet pas un positionnement clair vis à vis de la situation. L’absence de positionnement, le manque de repères, crée incertitude et donc angoisse. On n’arrive pas à croire à la « vie éternelle » sans en  avoir peur. On l’espère mais on la craint !

La position de la psychologie relativiste est plus claire. L’être étant défini comme la capacité à vivre de sa conscience, la mort éradiquant toute conscience, Il devient un non être. Il est plus facile de se voir non exister qu’exister dans un univers indéfini, improbable, incertain.

Cette croyance de la disparition de « l’être » avec la mort, cette vision, entraine une modification totale des comportement vis à vis de notre fin.

Un certain nombre de pratiques impliquent une croyance à une « vie éternelle » ou du moins à une sorte de survivance de « l’être » après la mort :

Respect des dernières volontés du défunt
Visite sur les tombes
Cérémonies mortuaires
Célébration des anniversaires
Culte des ancêtres
Fidélité aux engagement pris

Dans la vision de la psychologie relativiste elles perdent tout leur sens. Le défunt a existé, on en garde le souvenir, il fait partie de ce que nous sommes par la relation que nous avons eu avec lui, mais il n’existe plus en tant qu’ « être » et toute tentative de renouer avec lui n’a aucun sens. On ne relationne pas avec le néant

Citons-ici quelques propos d’Épicure qui conçoit la vie comme la capacité à percevoir des sensations (ce qui n’est pas loin de la psychologie relativiste :

« Familiarise-toi avec l’idée que la mort n’est rien pour nous, car tout bien et tout mal résident dans la sensation : or, la mort est la privation complète de cette dernière. Ainsi, celui des maux qui fait le plus frémir n’est rien pour nous, puisque tant que nous existons, la mort n’est pas, et que la mort est là où nous ne sommes plus. »

 La vie et la mort s’excluent réciproquement l’une l’autre : « Quand nous existons la mort n’est pas là, et lorsque la mort est là, nous n’existons pas ».

La mort n’existe ni pour les vivants, ni pour les morts. En bref, elle n’est pas un sujet de préoccupation.

Malgré tous ces beaux discours il n’en reste pas moins que l’idée de la mort reste pour nous une perspective plus que désagréable. Notre vie est basée sur le principe d’une fuite en avant, nous vivons tous dans l’idée d’une perspective future. Passée l’angoisse métaphysique de la mort, reste la fin de cette fuite en avant, la fin de toute projection dans le futur… c’est à dire : la fin

Dans la psychologie relativiste la construction de notre conscience est la structuration de nos vécus en un récit de notre vie organisé selon la logique d’une cause entraine un effet, d’un avant suggère un après. La mort est la fin de la conscience, la fin de l’écriture de ce récit, … l’apparition d’une cause sans effets, d’un avant sans son après !

Malraux faisait dire à Perken, un de ses personnages du roman « la voie royale »

Ce qui est difficile dans la mort c’est d’arrêter d’écrire sa biographie

(*) C’est le principe de la datation au  carbone 1

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