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La conscience animale

Nous prêtons tous aux animaux un état anthropomorphique qui ne reflète pas leur nature réelle. C’est un penchant très humain. Que ce soit avec nos animaux de compagnies avec lesquels nous entretenons des dialogues insensés : « Oh ! il est gentil le petit toutou à sa maman … » ou avec les animaux sauvage pour lesquels dans les documentaires animalier on se croit obligé de leur donner un prénom et de leur prêter des sentiments humain (amour, colère, tristesse …).

L’anthropomorphisme n’est pas une tare mais le reflet de notre incapacité à imaginer autre chose que ce que nous connaissons. Nous analysons les situations, les formalisons ou les représentons en fonction de ce que nous avons acquis au cours de nos expériences. Cette incapacité n’est pas limitée à la vision des animaux, mais également à celle de nos semblables que nous voyons à travers le filtre de ce que nous sommes. Une sorte « d’Ego morphisme.»

Pour aborder la conscience animale, dans l’incapacité ou nous sommes de la percevoir, essayons d’en percer le mystère au travers du modèle de représentation de la conscience que nous propose la psychologie relativiste.

Comment se forme la conscience chez les êtres vivants

Disons qu’elle se construit par strates successives, chaque acquisition servant de support aux acquisitions ultérieures. On ne peut acquérir la notion de montagne sans avoir la connaissance d’une plaine, ou réciproquement. Chaque nouvel acquis se bâtit à partir de connaissances déjà intégrées.

Lorsque nous percevons une situation ou un objet, à travers nos sens, nos récepteurs (visuel, auditifs,  gustatif, olfactifs, ou tactiles) envoient des signaux électriques à notre cerveau. Celui-ci est alors activé et réagit en organisant des connexions neuronales qui forment une image mentale. A ce stade cette image mentale n’a aucun sens et n’est qu’une configuration neuronale, une typologie du cerveau. En comparent cette image à des images déjà acquises, en termes d’analogies, de différences, de valeur, de déni, la nouvelle image établie des liens logiques de dépendance qui vont lui donner un sens relatif aux connaissances déjà acquise. L’image est alors intégrée à notre réseau de conscience, notre réseau mémoriel.

Plus une image forme de liens avec le contenu de la mémoire et plus elle est formalisée dans une représentation définie, précise, descriptible, échangeable, c’est à dire du domaine du cognitif. Par exemple le concept de voiture peut être relié aux concepts de transport, mécanique, vitesse, routes, pneus, moteur, famille …etc. etc. des éléments qui vont permettre de donner une représentation, de décrire ce concept dans le domaine du cognitif

A l’encontre le concept d’odeur de lavande sera peu formalisé, relié simplement au nom lavande, à l’image de la plante, mais rien qui puisse décrire l’odeur, en donner une représentation échangeable. Le concept reste dans le domaine de l’émotion, du  ressenti, de l’indescriptible.

L’humain peu jouer sur ces deux tableaux. Il est capable de formuler des concepts, mais aussi de vivre par des conceptions purement émotionnelles.

L’animal, par contre, n’a pas cette capacité de formalisation (ou du moins extrêmement réduite), il vit uniquement de ses ressentis, de ses perceptions, de ses émotions. Il réagit à l’instinct, sans analyse.

L’animal a des émotions mais pas de sentiments. En effet le sentiment se développe quand l’image mentale formée par la perception d’une situation se confronte aux images mentales dans le domaine des valeurs. L’image acquière alors une valeur morale qui détermine le sentiment de colère, de  joie, d’approbation, de déni etc. etc. se sentiment va engendrer des comportement adaptés.

L’animal n’ayant pas cette capacité de formulation ne peut  développer de sentiments. Par contre il pourra vivre de ses émotions et pourra pressentir le danger, la récompense, le besoin de protection …tout cela sans faire appel à la notion

d’analyse ou de prévision

L’animal n’a pas la notion du temps que nous même êtres humains n’apprenons que vers l’âge de 6 ou 8 ans. Il n’organise pas son vécu dans un récit chronologique et donc ne vit ni de passé, ni de future. Il ne connaît que le présent pour sa vie ou sa mémoire (comme un enfant jusqu’à 4 ou 5 ans). Dans les documentaires animaliers on voit bien le lion s’approcher des antilopes qui continuent à brouter tranquillement. Ce n’est qu’au moment où le lion s’élance qu’elles envisagent le danger et détalent. Elles n’envisagent pas le futur, mais réagissent au présent.

Les humains ont inventés le temps, comme une organisation chronologique et causale de nos souvenirs et prévisions. C’est un apprentissage qui nécessite une certaine capacité e formalisation que n’ont ni les petits enfants, ni les animaux.

Ne prêtons pas aux animaux des sentiments qui leurs sont etrangés.

Il nous est très difficile de concevoir le vécu animal, même s’il est une composante importante de nos comportements. Par principe nous prenons conscience des choses quand nous réussissons à les formaliser, à leur procurer une représentation. Ce vécu émotionnel est par définition irreprésentable, donc inconscient et inaccessible  notre entendement.

Pour les animaux, nous ne pouvons que répondre à leur comportements sans leurs ajouter une vision sentimentale. C’est le respect que nous leurs devons. Ne cherchons pas à leurs imposer notre mode de vie de citadin embourgeoisé, nos réactions et nos sentiments, ils ne sont pas, dans la nature, conçus pour cela.

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Patrick Rouillier

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