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 La psychologie relativiste : La base philosophique et l’être humain communicant

Définir l’être humain est évidemment une tâche quasi impossible dans la mesure ou une entité n’a guère la possibilité de” s’auto-définir ». Pourtant il nous faut bien ces bases référentes pour mener à bien notre propos.

Dans l’incapacité d’obtenir la vérité sur l’être humain nous devrons en donner une représentation, un modèle. C’est une démarche scientifique des plus classique. Faute d’accéder à la vérité de la nature, on en développe des modèles (appelés Théories) qui permettent de travailler et de progresser. Évidemment ces modèles sont toujours imparfaits et doivent sans cesse être améliorés, voire remplacés par des modèles plus performants et mieux adaptés aux nouvelles connaissances. C’est le lot de toutes théories que de permettre le progrès des connaissances, lesquelles viendront mettre en défaut la théorie qui les a générés. Ainsi va le monde des sciences, construire pour détruire et rebâtir !

 Il existe de très nombreuses représentations possible de l’être humain et du vivant. Dans les religions l’être humain est une créature de Dieu dont l’objectif sur terre est d’acquérir une sorte de divinité qui lui ouvrira les portes de la vie éternelle. Pour Darwin l’être humain sera le produit d’une évolution, définit par son vécu, par un hasard et des nécessité. Les définition de l’être humain sont innombrables et nous choisirons pour modèle celui de « l’être humain communicant »

Dans ce modèle l’être humain est défini comme une capacité de percevoir et une nécessité d’exprimer. Il se défini donc dans, et uniquement dans, le cadre de sa relation à son environnement. L’être humain par ses cinq sens perçoit, intègre, et réagit à ce qui l’entoure. Ce modèle n’exclut nullement la genèse de l’être humain, qu’il soit une créature de Dieu, ou le simple fruit d’une évolution. C’est par ce mécanisme d’échange que l’être humain existe, dans un processus permanent d’analyse et d’évaluation de sa relation à son environnement. La notion de positionnement devient donc, dans ce modèle, le fondement même de l’existence et la « colonne vertébrale » de la psychologie relativiste.

Contrairement à la croyance générale, l’être humain n’est pas un être agissant mais un être réagissant. Sans les multiples sollicitations de son environnement, l’humain n’a aucune raison de bouger. En termes de vision « thermodynamique », il faut fournir à l’humain de l’énergie qu’il dispensera dans sa réaction. C’est le passage de la réception au comportements.

La psychologie relativiste : La vie

La notion de vie est extrêmement variable selon la vision que chacun de nous en A. Personnellement je décrirais la vie comme toute modification de l’espace et du temps (l’un n’allant pas sans l’autre). C’est modification se produisent chez chaque être en fonction des sollicitations qu’il reçoit de l’ extérieur. Le vivant réagit à toute modification du vivant qui l’entoure. Une sorte « d’effet papillon » ou le battement d’ailes d’un papillon en Australie peut engendrer  un séisme en Europe. C’est pourquoi la vie est un biotope total ou tout n’est que relations. Chaque être vivant n’existe que dans les relations qu’il entretien avec son entourage. Mais ces relations peuvent être de nature  assez différentes comme nous e verrons pus loin. Ne confondons pas, comme certains le font, la relation entre deux arbres ou entre deux humains.

 La psychologie relativiste : Le sens de la vie

Tout être vivant a une vie biologique qui le maintien en vie et le pousse à se reproduire. Ce vécu peut être pensé comme une finalité biologique, un projet, mais il n’en est rien. Toute espèce sans « instinct de conservation » et « instinct de reproduction » ne pourrait pas exister car elle disparaitrait avant même de pouvoir exister. Ces instincts ne sont donc pas une finalité mais une évidente nécessité (lire « le hasard et la nécessité » de Jacques Monod 1970). Seules les espèces qui en sont dotées peuvent exister.

 Les animaux supérieurs ont en plus des émotions. Je ne parlerais que des espèces évolués, en tout cas dans la hiérarchisation que nous utilisons, car l’étude des émotions chez la bactérie, le cancrelat, ou le ver solitaire dépasse largement mes capacités d’analyse. Tous les mammifères, les oiseaux, les poissons, sont à des degrés divers capable de ressentir les modification de leur environnement et d’y réagir. Leur conscience émotionnelle est développée et sans doute leur capacité sensible est supérieure à la nôtre. Ce sont généralement des sujets très émotifs. Ils ont, notamment, un odorat largement évolué et un sens de l’espace qui leur est particulier. En termes de psychologie relativiste on peut dire que leur conscience émotionnelle est très riche.

 Si on passe maintenant à l’être humain on va trouver un étage supérieur de la conscience dites « conscience cognitive ». L’être humain est capable de ressentir des émotions, mais en plus il est capable de les formaliser, d’en produire des représentations mentales, de les organiser et de les structurer dans des relations de dépendance, de cause à effet, de précèdent et suivant, d’important ou de futile. Bref, de ses émotion l’être humain fait un récit qui s’inscrit dans le temps (puisqu’il a la notion d’avant/après). Pour nous, grandir, murir, c’est développer notre conscience cognitive, aller vers de plus en plus de formalisme dans notre pensée, vers un jeu de représentations de plus en plus riches, structurées et codifiées. Vivre, pour l’être humain, c’est constamment écrire sa biographie. Nous sommes tous historien, romancier, biographe de notre vie.

André Malraux disais que dans la perspective de la mort le plus difficile était d’admettre que l’on allait cesser d’écrire notre biographie !

 Pour reprendre le distinguo entre l’être humain et l’animal disons que :

L’animal vit ses émotions dans le temps présent, il réagit aux sollicitations, il se souvient, mais il n’organise pas son vécu, ne représente pas ses émotions. Il n’a que la notion du temps et de l’espace que peut avoir un nourrisson.

Évidemment, les animaux peuvent avoir un embryon de conscience cognitive, mais elle est très peu développée et ils réagissent à l’émotion et pas à la raison. Chez les animaux en contact étroit avec l’être humain (comme les animaux de compagnie) cette conscience peut, par l’éducation, le dressage, la confrontation, se développer quelque peu. Cependant elle restera toujours embryonnaire. Dans ses relations avec son maitre l’animal ne répond pas aux sollicitations, il y réagit. Bien sûr, le maitre, avec son anthropomorphisme naturel, analyse cette réaction comme une réponse mais il n’en est rien.

 Nous voilà, maintenant, décrit comme des êtres sans but, sans finalité, sans perspective. Des sortes de « No futur », en train d’écrire un récit sans objectif, de dérouler une vie sans savoir où l’on va. Vivre comme cela, sans but ni références serai l’angoisse totale. C’est bien lot de notre condition humaine, que notre vie se déroule sur un fond d’angoisse. C’est ce qui va motiver nos comportements.

 Il est très important d’accepter ce fait que le vécu de l’être humain se construit sur ce fond d’incertitude, sans références à priori, sans direction ni but. Tout comportements humains, toutes pathologies, seront toujours sous-tendus par un sentiment d’angoisse et de doute, et conçus pour résorber le chaos fondamental de notre psyché.

 Le développement de l’être humain ira toujours vers la recherche de références, le positionnement, et la quête d’un objectif qui peut organiser ces références dans un projet. La vie n’a pas, en soi, de sens et l’être humain va chercher, pour atténuer son angoisse, à lui en donner un.

Chacun pourra choisir son but. Pour l’un se sera la réussite sociale, pour d’autres la vie de famille, ou une collection d’objets, un parcours guerrier, une cause à défendre, un chemin spirituel, la recherche des plaisirs, l’aventure, etc. etc. C’est autour de ce projet, pour le servir que chacun va élaborer sa conscience cognitive, ses références, son identité. Le projet servira de « colonne vertébrale » aux positionnements de chacun.

Il n’y a pas objectifs meilleur que d’autres, tous sont arbitraires et vains, il faut en être conscient. Détruire une société ou construire un monde idéal sont, pour un individu, deux projets aussi valable l’un que l’autre s’il peuvent meubler une vie et forger un destin stabilisé. Évidemment tous n’ont pas la même acceptabilité sociale et certains destins doivent être contrariés par les sociétés !

 Dans la construction de la conscience cognitive chaque émotion, chaque ressenti est évalué par la conscience déjà acquise pour en définir « l’intégrabilité » au réseau mémoire. Cette analyse sera conduite pour resituer l’événement par rapport aux références, à la structure déjà acquise, et par référence à l’objectif choisit (but de la vie). La conscience se développe, alors, dans une direction bien déterminée, dans le sens qu’on a voulu donner à sa vie.

 La vie, en tant que telle, n’a aucun sens, ni aucune finalité. C’est nous qui lui donnons un sens afin que toutes nos références, nos positionnements, s’organisent autour de ce fil rouge. Ce sens de la vie sera la colonne vertébrale de notre conscience cognitive, c’est à dire de notre identité. La perte du sens de la vie conduit à l’effondrement de l’identité et à la dépression.

Se fabriquer une identité est pour nous le moyen d’échapper au chaos, de lutter contre l’angoisse primitive. On peut dire que ce chaos originel serai l’équivalent du péché originel des religions monothéistes occidentales (chaos sur lequel on construit un être humain).

Si les références explosent (comme dans le cas d’une dépression) les valeurs qui constituent les paramètres de notre vie se perdent. Sans références (ou du moins sans toutes ses références) l’individu se retrouve confronté à l’angoisse fondamentale qui caractérise tout être humain. Dans la dépression, sans valeurs et références, la vie n’a plus de sens, les événements et les êtres n’ont plus d’importance. Il n’y a plus aucune raison pour agir dans un sens ou un autre.

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