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On a longtemps considéré la pathologie mentale comme l’oeuvre d’un démon ( Satan ou tout autre figure démoniaque ) qui s’emparerait du corps, de l’âme, ou de l’esprit d’un individu possédé. Le traitement était de l’ordre du fait religieux (Exorcisme ou désenvoutement)

psychopatologieAvec l’apparition de la psychologie moderne (les travaux de Charcot, Freud, et autres …) on a plus ou moins modélisé la pathologie mentale comme des troubles de l’inconscient, comme l’incapacité d’émotions profondes à s’actualiser dans le vécu quotidien. Le traitement consistant, de façon générale, à plonger dans l’inconscient du malade pour en réparer les traumatismes inexprimés.

Dans le modèle que je propose, la notion d’inconscient n’existe pas, car ce qui ne peut se conceptualiser ne peut exister, l’existence étant par hypothèse la conceptualisation, la formation des représentations mentales. Pas d’inconscient donc pas de psycho-pathologie dans l’inconscient.

Nous considérerons la psycho-pathologie comme un désordre dans la construction des représentations mentales, des relations anarchiques dans la pensée, des hiatus dans notre logique, des incohérence dans la conscience.

Nous avons défini chez l’homme trois niveaux de contrôle de la vie.

1) Le niveau neuro-végétatif qui gouverne les fonctions organiques de l’être (respiration, Digestion, Circulation sanguine, …) et ce n’est pas à ce niveau que l’on peut trouver de psycho-pathologie, même si les désordres à d’autres niveaux peuvent engendrer des dysfonctionnement des fonctions de base.

2) Le niveau de la conscience émotionnelle qui gouverne les ressentis. Nous l’avons dit, c’est le réceptacle des émotions vécues, mémorisées mais non organisées. Etant un niveau ou l’ordre n’a pas sa place, les désordres non plus. C’est en fait un niveau psycho-pathologique par essence, le désordre y est roi.

3) Le niveau de la conscience cognitive qui gouverne nos comportements et donne une structure externe au niveau émotionnel. Il est formé par la représentation de nos émotions, organisées dans une structure historique et culturelle. Toute émotion enregistrée sera transmise à la conscience cognitive qui aura charge de l’adapter pour l’intégrer à notre vécu historique construit. C’est à ce niveau que peuvent apparaître les psycho-pathologies. Le registre des émotions ressenties est si vaste, notre conscience cognitive si complexe, que l’intégrations des nouveaux ressentis ne se fait pas sans incohérences. C’est, au fond, la norme pour tout individu d’être un « psychopathe » !

Bien sur, la plus part de ces incohérences n’ont pas d’impact douloureux sur nos comportements et chacun les vis sans problèmes. Les incohérences de pensées sont monnaie courante et ne perturbent pas nos relations. Certaines d’entre elles, au contraire, peuvent nous mettre dans des situations difficiles, en contradiction effective vis à vis de nous même ou de nos proches ? Nos comportements sont alors gravement perturbés et nous mettent en « porte à faux » entre nos pensées et nos désirs d’agir. Ces mauvais chemins ne sont pas plus graves en soi que toutes les autres incohérence de notre pensée cognitive mais ils ont des conséquences plus dévastatrices pour notre vécu. On les considère alors comme des psycho-pathologies.

Par exemple, durant la seconde guerre mondiale de nombreux SS étaient de fervents catholiques. Comment peut on durant la semaine pousser des « fournées » d’individus vers la chambre à gaz et le dimanche aller prier pour le salut de son âme ? C’est que les chemins de la construction des représentations mentales qui les ont conduit au Nazisme et ceux qui les ont conduits au catholicisme ont des racines différentes dans la psyché. Ces chemins ne se sont jamais croisés, confrontés. Ils constituent un schisme dans la psyché, une incohérence notoire. Les terroristes radicaux de l’état islamique, ont résolut ce problème en ré-interpretant leur culture de l’islam (Djihad pour le bien de Dieu) et ainsi rendu compatible ce qui ne l’était pas.

Ce qui est proposé plus haut n’est qu’un cadre général dans lequel devraient s’inscrire les pathologies spécifiques telle que nous les connaissons. Il reste un important travail de ré-écriture de ces pathologies pour les décrire non plus en terme de dialectique conscient/inconscient, mais d’incohérence de la pensée cognitive, en terme de logique/non logique, cohérence/incohérence.

Ceci peut conduire le therapeute à rechercher d’autres voies de guérison des psycho-pathologies. Ne plus chercher à fouiller dans un inconcscient qui nous échappe, mais dans une pensée succeptible de s’exprimer et qui nous est plus familière. Ceci remet en cause la « sacro-sainte » neutralité du thérapeute (qui écoute le patient sans paraître participer), lui donne un rôle d’investigateur, d’inspecteur de conscience, de pédagogue. Il va travailler avec les patient, en « grand frère » pour débrouiller ensemble les fils d’une pensée emmêlée. Il va mettre son expérience au service de son patient, Il devient actif, … et par la même responsable !

Tout ceci est “un poil” iconoclaste, balayer d’un revers de main l’inconscient de Freud, la neutralité du thérapeute, oublier le transfert, et très présomptueux … mais il faut bien essayer d’innover, de rénover. Je suis sur que les “anciens” seraient fier que l’on tente d’ajouter un étage à la maison qu’ils ont batis … et puis rassurez vous, je ne touche pas au sacro-saint chèque de fin de séance !

Précisons que les propos précédents ne se veulent pas une description d’une réalité qui nous échappe, mais une tentative de modélisation de la conscience humaine afin de mieux gérer ses problématiques.

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