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doute

L’hésitation est une incapacité à faire son choix entre diverses options

Le doute est la remise en cause critique de diverses options qui permet de choisir l’option la plus probable, mais sans totalement exclure les autres;

La certitude est le choix définitif d’une option en éliminant les autres

Nous avons déjà parlé de l’évolution de la conscience humaine. Elle évolue d’une structure de relation fusionnelle, donc stable, sécurisante, sans surprise, vers une structure de relation empathiques, saut vers l’inconnu, incertaine, anxiogène. C’est le chemin que doit parcourir tout individu pour atteindre la maturité. Il s’agit donc de passer d’une situation de certitude à une situation de doute, prix à payer pour arriver à sa maturité.

Ce doute peut être une porte fermée ou une porte ouverte

Généralement le doute fait peur, il est anxiogène. Ne pas savoir, ne pas comprendre, est le générateur type de la vision religieuse du monde. Ce qui n’est pas certain, avéré, et difficile à représenter et à intégrer dans la conscience cognitive. Par sécurisation on en donne une représentation magique dans le domaine du religieux

Pour la plupart d’entre nous le doute est un obstacle et se traduit par un recul. Pour moi c’est une ouverture sur le monde.

Cette notion de doute ou de certitude est bien illustré par le débat qui, au siècle denier, a opposé Albert Einstein et Niels Bohr à propos de la mécanique quantique. Eisenberg avait développé le concept de « principe d’incertitude » Il exprimait que l’électron n’étant pas une particule totalement identifié, il pouvait coexister dans plusieurs états énergétiques, sa vitesse ou sa position ne pouvait être clairement mesurée puisque toute mesure le figeait dans un état donné en excluant tous les autres états qui devraient coexister. La mesure, en elle même, faussait la mesure !

Pour Einstein, cette incertitude était la preuve que la mécanique quantique était un modèle non abouti. L’univers étant forcément complètement logique, (vision divine au sens de Spinoza)il ne peut supporter de part d’incertitude. La théorie quantique qui doit représenter la réalité de la matière ne peut pas porter d’incertitude. Pour Niels Bohr, l’incertitude peut faire partie de la représentation de l’univers, et la mécanique quantique est un système abouti. La théorie quantique n’est une modélisation de la matière, elle a donc sa propre autonomie dont fait partie l’incertitude

L’incertitude d’Eisenberg était une porte fermée pour Einstein et une porte ouverte pour Bohr.

Les certitudes nous enferment dans des structures mentales figées, elles ne nous permettent aucune créativité (excepté dans le cadre strict de notre mode de pensé déjà établi). Les certitudes sont sclérosantes, elles rigidifient notre conscience cognitive, elles donnent à notre psyché une composante paranoïde. C’est un mode de sécurisation, mais d’appauvrissement.

L’incertitude, au contraire, laisse toute la plasticité requise, à notre conscience cognitive, pour intégrer les idées nouvelles, faire face aux situations nouvelles, nous enrichir. C’est un mode de prise de risque et d’enrichissement.

Disons qu’il faut douter de tout, c’est la seule certitude. Voilà un intéressant paradoxe !

Certain pensent que l’on ne peut rien construire sur l’incertitude, sur le doute. Ce n’est qu’un blocage du à l’anxiété et non pas une réalité. Douter n’empêche pas de décider. Il ne faut pas confondre hésitation et doute. L’hésitation est stérile, elle ne permet pas de choisir une voie, de tracer sa vie. Le doute, tout au contraire, permet d’avancer dans la vie et de choisir sa voie.

Il suffit d’énoncer les deux règles suivantes, et de s’y tenir  :

1) Il vaut mieux une mauvaise décision que l’absence de décision

2) Si on hésite vraiment entre deux propositions, deux solutions, deux hypothèses ; c’est qu’elles ont une valeur sensiblement équivalente. Il est donc inutile d’hésiter. Choisissons l’une ou l’autre de façon arbitraire, ce qui ne nous empêche pas de douter de la solution choisie et de garder en mémoire les autres.

De toutes façon nous vivons de représentations. Celles ci sont toujours imparfaites, provisoires, donc par essence fausses. Douter d’une représentation ne veux pas dire ne pas s’en servir. Au contraire cela signifie l’utiliser avec recul en attendant qu’une meilleure représentation vienne la remplacer.

Il faut appendre à vivre dans le doute, sans certitude. Ce n’est pas facile (comme d’apprendre à skier sur la glace ou rouler en moto sur le sable) . Dieu existe t-il, oui ! Non ! Peut-être ! Qu’importe ! Est ce que cela change quelque chose dans notre vécu ? (pas dans l’image que nous avons de notre vécu, mais dans sa réalité) je ne crois pas !

Le doute est la liberté, de penser, d’entreprendre, d’accepter, d’oser. La certitude est une prison, le blocage de toute initiative, la peur du nouveau. Le doute est la tolérance, la certitude le sectarisme !

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