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J’ai eu l’occasion d’assister à des débats de linguistes sur la défense de la langue (Française bien sur!), comment toute atteinte à cette belle langue pouvait nuire à sa précision,  … quasiment à la pureté de sa race !

Ces querelles « byzanthines » m’ont plutôt amusées, ou plutôt peut être peinées

Les mots sont imprécis. On les utilise allègrement, sans se poser de questions, comme si leur sens allait de soi. Pourtant, si on s’arrête sur un mot et que l’on en explore le sens on tombe sur un abime d’imprécision.

1) Les grande notion abstraite on autant de sens, de définitions que d’école de philosophie qui s’y sont intéressées

La liberté, La laïcité, La vérité, … n’ont aucun sens défini (même si le dictionnaire de l’académie pense leur en donner un). On trouve autant de sens pour ces mots que de penseur qui s’y sont intéressés, … et de futurs philosophes leurs en fournirons de nouveaux

2) Des notions encore plus générales qui touchent à la philosophie ou aux sciences

Le temps, L’espace, sont en philosophie des mots au contours flous, en sciences, le temps et l’espace de Newton sont à « cent lieues » de l’espace temps d’Einstein et l’usage de ces termes sans définition précise préalable n’a aucun sens.

3) Des notions apparement concrètes mais qui recouvrent un multitudes de représentations

Table, bateau, cheville, apparement semblent plutôt précis. Mais combien de tables peut on imaginer sous ce vocable ? Table de travail, de salon, de jardin, d’école, Louis XV, Empire, Ikea, monopode, tétrapode, sans parler des tables de la loi, ou des tables de multiplications ! Le terme bateau définit du porte container de 300 mètres de long jusqu’à à la petite « barcasse » du pêcheur Marseillais. La cheville est une articulation trop complexe pour être résumé en un seul mot qui de plus à d’autres sens.

4) Des notions qui touchent à la sphère affective

aimer, regretter,   … faut il en concevoir le sens à travers les « soap séries » de la télévision ou au travers de nombreux récits littéraires, ou encore des études des philosophes ou des psychologues … qui ne sont jamais d’accord entre eux

Les mots ont, en fait,  un sens donné par notre expérience, notre vécu personnel et historique. Ils ont un sens différent pour chacun d’entre nous. Mais sommes nous vraiment conscient du sens qu’ont pour nous les mots que nous utilisons. Faites l’expérience prenez quelques mots au hasard et tentez d’en proposer votre définition précise … bonne chance !

Il faudrait ajouter à chaque mot une foule d’adjectifs, de description, ou d’explications pour leur donner un contour, un sens précis. Chaque mot deviendraient un récit, cela deviendrait trop long et on ne le fait pas (on est pas tous des Proust)

On utilise donc les mots dans toute leur imprécision et chacun les exprime ou les reçoit selon sa propre conscience du mot

On conçoit bien toute l’imprécision du langage et que ce qui nous paraît une communication verbale précise, n’est que la juxtaposition, l’échanges de notions imprécises, floues. Le discours paraît clair, son analyse révèle toujours une foule d’interprétations possibles (rappelez vous les dissertations sur « la pensée de l’auteur » ). Notre communication verbale est fondées sur notre acceptation de ne pas pousser l’analyse trop loin, d’accepter son imprécision, et de savoir, d’être capable d’ interpréter les discours chacun à notre sauce.

Nous faisons nôtre cette imprécision du langage, car sans elle pas de communication possible. Comme chacun à une définition, ou tout du moins une vision différente pour chaque mot, ceux ci ne devraient pas être commun. Il faudrait que chacun ait son mot pour chaque concept et le langage de chacun, dans une même langue officielle, deviendraient différent. La communication serait alors impossible. Notre besoin de communiquer (pour nous positionner, nous définir, exister ) nous amène à gérer l’ingérable. Nous avons une telle habitude de ce genre d’échanges qu’il ne nous apparaissent même plus comme insatisfaisant.

En conclusion, deux remarques :

1) La communication verbale ou écrite n’est pas le « nec plus ultra » de l’échange. C’est un pis aller mis en place pour communiquer coûte que coûte. Le niveau de conscience cognitif le plus structuré (qui conduit aux représentations verbales et écrites) n’est pas la panacée de la représentation. Sans doutes, mais cela reste à prouver, existe t-il des modes de communication moins formalisés qui pourraient permettre des échanges plus précis, ou du moins plus riches, entre les êtres.

2) Cette imprécision a aussi ses avantages. A l’heure ou l’on parle énormément d’intelligence artificielle, ou beaucoup craignent qu’un jour les robots, les ordinateurs remplacent l’homme, réjouissons nous,  l’homme garde son avantage sur la machine. En effet, l’ordinateur ne peut utiliser que ce que l’homme lui a proposé, ce que l’homme a logiquement conceptualisé. Rappelons que la grande faiblesse d’un ordinateur et qu’il ne peut pas se tromper. Il peut faire des erreurs, mais pas se tromper. Quand un ordinateur fait une erreur, il ne se trompe pas, c’est le programmeur qui se trompe. L’ordinateur est enfermé dans la conception logiquement structurée que l’homme lui a proposé, et même s’il peut apprendre, il ne sortira jamais de ce contexte qui est la base de son mécanisme. Il reste enfermé dans un système construit et structuré, donc imprécis, imparfait.

L’homme ne peut transmettre à la machine que ce qu’il a lui même formalisé dans les couches les plus structurées de sa conscience cognitive. Mais la richesse de l’homme est peut être cachée dans ce qu’il n’a pas encore compris, le niveau de conscience encore non formulé, ce magma entre sentiment et conscience qu’il appauvri en le formalisant.

Il faudra s’inquiéter quand un ordinateur sera capable de se tromper de lui même, de faire des choix irrationnels (pas des choix irrationnels rationnellement programmés par le développeur), quand il sera capable de n’être plus capable de se gérer.

Mais peut être qu’à ce moment l’ordinateur se retournera, suppliant, vers l’homme en lui demandant de l’aide !

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