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La notion de modèle, ou le piège de la vérité

C’est une notion plutôt familière aux scientifiques mais assez mal comprise ou acceptée du grand public. Elle consiste à substituer à un phénomène observé une image fabriquée de ce phénomène. Par exemple, une photographie est la représentation d’une personne ou d’un site, mais elle n’est en aucun cas cette personne ou ce site. Elle en est un modèle de représentation extrêmement pratique à utiliser (on peut l’emporter dans sa poche, la regarder autant de fois que l’on veut, la découper, la maquiller, la dupliquer, ce qui ne serai pas possible avec l’original).

La psychologie relativiste est fondée sur le principe de la représentation mentale constitutive de la conscience cognitive. On a du mal, si l’on n’a pas une solide culture scientifique, à comprendre le principe des modèles et de la représentation. Il est toujours difficile de différencier entre l’objet et son image. De plus certains modèles sont si anciens qu’ils finissent à s’imposer à nous comme la réalité qu’ils représentent. Pourtant dans de nombreux cas plusieurs représentations d’un même objet coexistent sans que nous n’en soyons le moins du monde gêné.

Prenons l’exemple de la matière.

  • Elle peut être décrite à l’échelle macroscopique par la théorie de la relativité générale d’Einstein.
  • Elle peut être décrite à l’échelle microscopique par la mécanique quantique ou la chimie théorique.
  • A l’échelle humaine elle peut être décrite par diverses théories : Mécanique des fluide, résistance des matériaux, ou encore définie par des propriétés relatives à ses divers états (solide, liquide, gazeux) ou par les propriétés de certains matériaux (métaux, bois pierre, …)

On voit donc que l’on dispose d’une grande variété de descriptions de la matière qui constituent autant de modèles (absolument incompatibles entre eux), autant de représentations que nécessaires, chacune d’elle étant utilisée dans son domaine particulier. Aucune de ces descriptions ne peut se targuer d’être plus valable que les autres et aucune ne représente la réalité de la matière. A ce jour, la matière n’existe pas en tant que telle mais à travers les modèles de représentation qui en sont donnés.

Un autre exemple intéressant et celui du cerveau humain. On lui connaît de nombreuses représentations

  • La représentation médical-biologique issue d’autopsies ou l’on décrit le cerveau comme une matière vivante avec ses lobes, sont irrigation, son innervation …
  • La représentation physico-chimique dans laquelle les neurotransmetteurs (Endorphine, Adrénaline, Dopamine, Sérotonine, Acétylcholine, …) sont responsables de nos émotions et nos comportements. C’est le domaine de la psychiatrie de gérer et réguler la production de ces substances.
  • La psychologie (sous toutes ses formes) qui envisage le cerveau comme un contenant de messages formalisés qui par leur logique (ou illogisme) gouvernent nos émotions et nos comportements. La psychologie gère nos émotions en modifiant ces contenus logiques.
  • Les neurosciences qui étudient nos émotions et ressentis à travers l’activation de certaines zones du cerveau.

Donc autant de modèles (tous aussi performant, chacun dans leur domaine, les uns que les autres) qui décrivent la même réalité dans des univers, des schémas totalement différents.

On pourrait décliner à l’infini de tels exemples. Pour beaucoup de gens « non croyants » la religion, le dieu, les dieux, sont un simple modèle de représentation de l’inconnu qui nous entoure. En quelque sorte un modèle !

Il est, évidemment, difficile d’admettre notre incapacité à accéder à la vérité. Difficile d’admettre que nous ne vivons que de représentations de ce que nous cherchons à comprendre, que nous vivons dans un monde virtuel que nous nous sommes fabriqués depuis toujours. Nous ne pouvons vivre un événement ou un phénomène observé qu’au travers de la représentation mentale que nous nous en faisons. Difficile de vivre dans un univers incertain ou nos références ne sont pas accrochées à un « absolu » mais uniquement relatives à l’univers que chacun de nous s’est fabriqué. Nous cherchons à travers des « pseudos » certitudes à nous sécuriser (religions, idéologies, théories …) sans nous rendre compte que ces certitudes sont la base même de notre intolérance, de nos difficultés à vivre ensemble, de nos éternels conflits. Faire la guerre pour se sécuriser ne me paraît pas une très bonne solution !

Apprendre à vivre pour soi, par rapport à ses propres références, si virtuelles soient-elles, accepter que les autres aient un référenciel différent tout aussi virtuel et factice que le nôtre, est le propre de la psychologie relativiste.

De grâce, cessons de confondre l’objet avec son image !

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