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Condition humaine : L’angoisse originelle

Comme toute construction, la pensée humaine se bâti sur un socle universel que l’on pourrait appeler « la condition humaine ». Ce socle est plus ou moins étoffé selon les divers règnes : Végétal, Animal, Humain.

  1. Il existe dans ces trois règnes des fonctions absolument nécessaires à la vie comme la reproduction, l’alimentation par des constituants extérieurs, la production et la reproduction cellulaire. Sans elles l’espèce ne pourrait exister. Elles constituent d’absolues nécessités inhérentes à l’espèce et comme telles font partie de l’inné. C’est ce que l’on peut définir comme « la conscience organique ».
  2. Dans le règne animal et humain ces fonctions sont un peu plus élaborées et l’on distingue la reproduction, la fonction digestive, la fonction respiratoire, la circulation sanguine, et malheureusement la dégénérescence. Sans elles pas d’espèce viable. Dans ces deux règnes les individus sont en outre doté des cinq sens (Vue, Ouïe, Odorat,  Goût, Toucher). Non pas que les plantes puissent en être totalement dépourvues (La sensitive, par exemple, réagit au toucher) mais leur importance est, à ce jour, apparemment minoritaire. Les animaux et l’humain ont, à travers ces sens, la capacité d’échanger avec leur environnement et d’en recevoir des messages. A travers les récepteurs sensoriels ils perçoivent des informations qui transmises au cerveau sous formes de signaux électriques engendre des réactions que l’on peut appeler comportements. C’est ce que l’on défini comme le principe de l’émotion. Humains et animaux ont la capacité de mémoriser ces émotions pour former ce que l’on peut appeler « la conscience émotionnelle ».  
  3. Chez les humains apparaît une capacité supplémentaire qui est de représenter ces émotions sous formes codifiées et de les relier entre-elles par des liens logiques de causalité. Ceci permet à chacun d’organiser, de structurer ces émotions en une sorte de récit, de ce constituer une histoire. La mise en relation de ces émotions par ces liens logiques met chacune d’entre-elles en perspective par rapport aux autres et constitue un grand réseau logique  que l’on peut appeler « la conscience cognitive ».C’est cette relation entre les émotions qui leur donne un sens (les émotions seules sont de simples ressentis, dépourvus de sens), qui va définir le positionnement de chacun vis à vis de ses expériences c’est à dire son identité
    Cette capacité de l’humain à donner une représentation organisée de ses émotions va lui donner capacité d’échanger sous forme normalisée, codifiée, comme, le dessin le langage, l’écriture. Cette capacité de mise en communs des expériences ouvre la porte à la créativité collective, au progrès, à la vie sociale et sociétale

La sectorisation des trois  règnes est évidemment très schématique. A la fois des « overlap » peuvent se produire selon les espèces, mais au sein d’un même règnes des différences très marquées peuvent se produire. Par exemple chez les animaux le chimpanzé sera plus proche de l’humain que le ragondin, alors que les coraux pourraient se rapprocher des plantes.

Nous avons défini une certaine supériorité des humains vis à vis des autres règnes (si on définit la capacité de prédation comme critère principale de la hiérarchisation) mais nous allons voir que ce qui fait la « force » de l’humain constitue en même temps sa grande « faiblesse ». En effet si l’humain a cette capacité à organiser ses émotions et leurs représentations dans un système logique cohérent, il en a en même temps la nécessité. C’est ce que l’on peut définir comme l’impérieuse obligation de positionnement.

A chaque nouvelle émotion (importante ou banale) le ressenti émotionnel est comparé aux ressentis déjà intégrés. Cette comparaison en termes de dépendance logique, de relation qualitative ou quantitative donne un sens à cette nouvelle émotion qui la relie à l’ensemble des représentations déjà intégrées. Cet ensemble de comparaisons, de positionnements, forme la vision du monde de chacun de nous et constitue notre identité. Notre sentiment d’être, d’exister, résulte de cette vision que nous avons de nous-même et de notre place dans notre environnement.

Un humain ne peut se sentir exister que si chacune de ses émotions le positionne dans son monde.

Toute situation ou l’être humain n’arrive pas à clairement se positionner, donc à clairement se définir est génératrice d’une position incertaine, du vision floue, et crée un malaise que l’on appelle angoisse. Ce malaise survient chaque fois qu’un individu est confronté à une situation qu’il n’appréhende mal et dans laquelle il a des difficultés à se situer. Savoir qui l’on est c’est se définir par rapport à son environnement, et exister c’est donc se définir. Pour annihiler ce ressenti d’angoisse l’humain a ce besoin permanent de se positionner, de se représenter les situations, de les intégrer dans son vécu du monde. La quête du positionnement est la quête incessante de notre identité.

On a besoin de se doter d’une représentation des choses pour les appréhender. C’est la genèse des religions. Devant les phénomènes naturel qu’elles ne pouvaient comprendre les populations primitives ont toutes inventées « les dieux » pour donner une réponse à leurs interrogations. Pus de phénomènes inexpliqués, le dieux expliquent tout.

A la naissance le nourrisson voit sa conscience organique s’activer (heureusement !) mais sa conscience émotionnelle est très peu riche vis à vis des événements extérieurs. Il se réfugie dans son environnement parental pour, par fusion, se doter des références qui lui manquent. Progressivement, au fur et à mesure des ses expériences, l’enfant va se dégager de ses références parentales pour développer ses propres positionnements. L’adolescence sera un moment charnière générateur d’angoisse car l’ado va rejeter ses références familiales alors qu’il n’a pas encore construit son positionnement d’adulte. Les stratégies pour passer ce cap sont nombreuses e parfois dangereuses (addictions)

Tout au long de notre vie nous sommes confrontés à des expériences nouvelles qui nous obligent en permanence à nous repositionner. Nous sommes confronté au choix d’aller de l’avant dans une situation incertaines, anxiogène, ou se complaire dans une situation régressive mais sécurisante.

Toute notre vie se déroule dans un univers chargé d’angoisse que certains gèrent bien alors que d’autres ne s’en sortent pas.

N.B. Ne confondons pas angoisse et anxiété.

L’angoisse est un sentiment de mal être, indéfini, et sans objet apparent, une sorte de sentiment de « non être » sans symptômes conscients. L’angoisse est plutôt difficile à se représenter car elle consiste essentiellement en une absence de capacité de représentation.

L’anxiété (fille de l’angoisse), survient lorsque nous envisageons un événement à conséquences funeste dont nous sommes incapable de prédire s’il se produira ou pas, si  ses conséquences seront dramatiques ou anodines. L’anxiété se traduit par la rumination morbide.

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