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A-t-on vraiment besoin de Dieu

Dans cet article je vais, sans doute, énumérer un certain nombre de lieux communs qui en soi ne présentent absolument aucun intérêt. Par contre la juxtaposition de ces banalités peut offrir une vision intéressante.

Cette question est d’importance car elle découle, en partie, de la question Dieu existe-t-il ? En effet la question de l’existence de Dieu n’est un problème fondamental que si Dieu présente un certain degré d’utilité. Chacun se moque bien, évidemment de l’existence ou la non existence d’une entité qui serait inutile.

La réponse à cette question dépendra, de toute évidence, de la croyance que l’on peut avoir en toute transcendance.

On peut définir trois grands courants :

Ceux qui croient en un Dieu (quel qu’il soit), les croyants
Ceux qui ne croient pas en un Dieu, les athées
Ceux qui n’en savent rien, les agnostiques

Pour les croyants, Dieu est la racine même de leur existence. C’est le créateur, le gestionnaire de la vie, le législateur, le gérant de notre mort (Rama, Vishnu, Shiva pour les hindous). C’est lui qui décide, qui donne, qui juge, récompense, pardonne, ou puni. Il gère nos destinées dans la vie terrestre et l’au-delà. Ainsi présenté, on peut dire qu’il est de toute utilité, voire indispensable. Sans Dieu nous n’existerions pas. Lui, par contre, existerait, mais personne ne serait là pour le savoir … et en ce sens il n’aurait aucune utilité, sauf sans doute pour lui.

Faisons donc l’hypothèse que Dieu existe et examinons tous les aspects de ses fonctions utilitaires, et surtout comment elles se manifestent à notre niveau. Les manifestations de Dieu en tant que gérant de la vie terrestre sont des plus rares. De façon générale personne ne l’a jamais vu, jamais entendu. Dieu ne se manifeste jamais directement mais à travers des hommes, des prophètes, des saints hommes dont seul l’engouement qu’ils suscitent les différencient des « faux-prophètes » (un peu comme pour les stars du show-biz dont les succès font souvent office de talent !). Il n’existe aucune manifestation de Dieu qui ne soit relayée dans une manifestation humaine. Un point important à signaler est que les manifestations de Dieu se font (à l’exception de l’apparition de Jésus à Paul, mais dont la vérité historique peut être contestée) toujours au travers de personnages déjà croyants convaincus … comme disais Brassens : « Faites semblant de croire et bientôt vous croirez ! » On peut les considérer plus comme une affirmation d’une croyance déjà existante qu’une manifestation divine. Il en est de même pour toutes les religions vivantes ou mortes. Il paraît tout à fait naturel qu’une manifestation d’une transcendance ne puisse s’exprimer hors du champ de la perception humaine, hors de notre champ de conscience, par contre qu’un Dieu ne s’adresse qu’uniquement à ses partisans en leur disant va convaincre les autres pose problème ! pourquoi ne cherche-t-il pas à les contacter directement !

Pour faire face à cette incapacité de l’homme à se représenter la transcendance toutes les religions ont présentées une vision anthropomorphique de leurs Dieux (Dieux de l’Égypte, Dieux Romains, Dieux de l’Olympe, Indiens, Jésus Christ). Mention particulière à l’Islam qui devant cette incapacité a déclarée « tabou » toutes représentations de Dieu, ce qui évacue le problème de l’incapacité à le représenter.

Pour en revenir au problème majeur de l’utilité d’un Dieu abordons le problème de la prière. Depuis 600 ans pour les musulmans, 2000 ans pour les chrétiens, et encore plus pour les juifs, les hommes adressent à Dieu d’innombrables prières, le sollicitant, pour eux, leurs proches, leur santé, leurs conditions matérielles, etc. etc. Si l’on faisait le rapport prières exaucées/prières adressées on serait atterré de voir combien Dieu se moque complétement de nous et de nos requêtes, au point même que lorsqu’une de nos demande paraît exaucée on crie au miracle et à la béatification ! Il est totalement inefficace et inutile.

Quant à la gestion des affaires du monde c’est encore pis ! si l’on prend simplement les événements récents : Tsunami, Tremblements de Terre, inondations, guerre en Syrie, Afghanistan, attentats terroristes, famines, sécheresses, misère, on ne voit aucune intervention de Dieu pour nous aider. Bien sûr dira-t-on beaucoup de ces malheurs sont le fait des hommes et de leur égoïsme et ils récoltent ce qu’ils ont semé. D’accord, n’empêche que Dieu ne nous est d’aucune aide.

Pour les purs athées, matérialistes, positivistes, l’existence de Dieu est niée, et par la même son utilité. Dieu n’existe pas et on s’en passe très bien ! Pourtant pour ces individus à culture, en général, très scientifique la notion sinon de Dieu, mais du moins de religiosité n’est pas absente. Dans les modèles scientifique les notions d’infini et de zéro sont absolument cruciales, la notion de propriétés physiques multiples et coexistantes (mésomérie, incertitude Quantique) est courantes dans la physique moderne. Ces notions, insensées dans nos représentations anthropomorphes, se sont imposées dans la pensée scientifique. Elles sont de même nature que les concepts religieux et servent à masquer (à compenser) l’incapacité de la pensée humaine à représenter ce qui la dépasse. Il n’existe pas de pensée scientifique sans appel au transcendantal, même si celui-ci s’affuble hypocritement d’un masque rationnel. En ce sens on peut dire que Dieu a une utilité, non pas dans la vie pratique, dans le quotidien, mais plutôt dans la conception d’une pensée, dans le développement de modèles de la vie, dans la conceptualisation du monde. Mais disons que dans ce principe c’est plus nous qui faisons appel à Dieu, plus nous qui l’utilisons, que lui qui nous propose quelque chose d’utile. On peut dire, alors, que ce n’est pas Dieu qui a créé les hommes pour le servir, mais les hommes qui ont créés Dieu pour s’en servir.

Pour les agnostiques, dont je fais partie, l’approche paraît plus simple. Dieu existe si on a besoin de s’en servir, il n’existe plus lorsqu’il nous gêne. On nage toujours en plein paradoxe, en pleine contradiction. Ce n’est plus le problème de l’utilité de Dieu qui se pose mais celui du besoin que nous avons de lui. Le vécu dans ce monde incertain n’est pas si facile. On refuse les références stables que les croyants ou les athées se sont forgées, le Dieu adoré ou honni par rapport auquel on existe. On refuse les absolus. On ne se positionne plus dans un univers cerné et défini « a priori » (univers Newtonien) mais par rapport aux entités qui peuplent notre univers (univers relativiste). Peu importe les éventuelles limites de l’univers si l’on ne se situe plus par rapport à lui mais par rapport à nos voisins connus et identifiés. La position agnostique, pour être confortable, implique une remise en cause de nos notions d’espace, de temps (et accessoirement de la matière et de l’énergie) Dans cet univers relativiste Dieu ne trouve pas réellement sa place. Mais évidemment il s’agit d’une pirouette intellectuelle qui limite l’univers à ce que nous connaissons … donc qui élimine « a priori » la notion de Dieu.

Il est bien curieux de constater comment tous ces Dieux son totalement inutiles et inefficients dans notre vécu et comment ils sont indispensables dans la représentation de ce vécu. Dieu apparaît dans tous système de représentation de la vie, dans toutes les doctrines philosophiques et religieuses (y compris celles qui le nient avec force) pour, ensuite, n’avoir aucune participation à l’ordre du monde. Dieu existe dans la théorie mais pas dans la pratique !

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