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Intelligence artificielle et psychologie relativiste

L’intelligence artificielle était jusqu’à ces derniers temps la capacité pour une machine de raisonner, à partir de données acquises, comme un cerveau humain, donc d’être capable d’effectuer des opérations logiques en chaîne et d’en exprimer le résultat (sur un écran, une imprimante, le pilotage d’une machine). Ces opérations étant cantonnées à des domaines particuliers et à des opérations répétitives

Ce processus est analogue à une partie de la capacité d’activité de notre cerveau dans le domaine de l’expressions à partir d’informations structurées de la conscience cognitive.

La grande nouveauté dans l’intelligence artificielle est que la machine est maintenant dotée de capacités d’apprentissage, donc capable d’acquérir des informations nouvelles qui lui permettrons de modifier sa logique et ses comportements. Ceci implique une capacité pour une machine de recevoir des messages, de les analyser et de les critiquer, puis de les intégrer au réseau d’informations déjà existant dans le but de les utiliser ultérieurement.

L’intelligence artificielle implique un processus d’apprentissage assez complexe. La mémoire de la machine est capable de recevoir un message (le lire, l’écouter, le visualiser), de le décrypter (langage, reconnaissance de forme), de le transcrire dans un pseudo-langage compréhensible par la machine, d’en faire une analyse critique pour en juger du bien fondée et de sa crédibilité, et enfin de l’intégrer au réseau d’informations déjà acquises, en l’enrichissant. Ces nouvelles informations pourront alors participer à l’expression par la machine sous forme de messages ou d’actions. L’acquisition de nouvelles données donnera plus de pertinence aux messages ou aux actions entreprises.

Ce processus et cette modélisation correspond trait pour trait à la modélisation de la psyché utilisée dans la psychologie relativiste. L’individu reçoit un message de son environnement, en dé-codifie le langage en le formalisant en représentation mentales, fait l’analyse critique du message, puis l’intègre dans le réseau logique de la conscience cognitive en développant de nouveau liens logiques (de causalité) avec les informations existantes. L’enrichissement de la conscience cognitive par apprentissage est pour l’individu sa prise de maturité et la formation de son identité. On peut penser qu’il en est de même pour la machine et que celle-ci à coup d’apprentissage se forgerait une maturité et une identité. Deux machines au départ identique pourraient, si elles sont soumises à des expériences différentes, évoluer différemment et générer des comportements qui seront spécifiques à chacune d’elles.

En ce qui concerne l’inscription de l’information dans la mémoire, dans les deux cas, elle procède d’une codification binaire activé/non activé qui se traduit pour la machine en byte 0/1 et pour l’homme en connexions synaptiques activées ou non activées.

Jusqu’à présent le parallèle entre intelligence artificielle d’une machine et celle du cerveau humain (telle que décrite dans la psychologie relativiste) semble tout à fait probant. La question se pose : La machine pourrait-elle remplacer l’humain ?

En fait nous avons comparé la machine à l’une des composantes de la psyché humaine, la communication au travers des étages formalisés de la conscience, à travers la conscience cognitive. Une communication au niveau de la logique et du formalisé.

Nous avons déjà vu que la communication de l’homme ne se limitait pas aux échanges formalisés et purement logique (du domaine du cognitif) Un autre niveau d’échange se produit également au travers des couches plus profondes et moins formalisées de la mémoire, au niveau de la conscience émotionnelle. C’est le domaine de la communication du non-dit ! Tout message formel que nous émettons s’accompagne d’une foule de messages adjacents : expression de visage, gestuelle, intonation, rythme de la voix … ces messages non formulés vont colorer le message formel et lui donner une dimension affective qui vont en enrichir le sens. Ces messages additionnels sont difficiles à appréhender car ils ne se réfèrent à aucun code explicite. Ils sont imprécis, flous, perçu ou non perçus par l’interlocuteur. Ils sont du domaine du ressenti, du sensible, de l’affectifs. Pourtant ils sont de la plus grande importance dans la communication, dans l’expression et la compréhension d’un message.

C’est, en tout cas pour le moment, la grande différence entre la communication par la machine dans l’intelligence artificielle et celle d’un être humain. La machine ne sait pas être floue, ne sait pas être approximative, ne sait pas se tromper (lorsqu’elle se trompe c’est un bug de programmation dont la faute incombe au développeur et non à la machine). La machine ne sait pas être ambiguë, hésitante, gérer le tout et son contraire, son message est toujours sec, technocratique, sans sensibilité, et de ce fait beaucoup moins riche en « signifié » que le message humain.

Il faudra dépenser beaucoup de millions de dollars et de temps pour développer une machine capable de se tromper, une machine non fiable, pleine de paradoxes, une machine capable à une même question de fournir des réponses différentes, bref une machine qui puisse refléter la pensée humaine avec tous ses paradoxes et ses incohérences. La machine saura-t-elle se mettre en colère, pleurer, déprimer, générer ses psychopathologies, naviguer dans ses contradictions comme nous le faisons tous les jours ?

Signalons un point d’inquiétude en ce qui concerne l’intelligence artificielle. A ce jour le mode de pensée de cette machine est défini par une pensée rigide à très forte structuration. La structure même d’une pensée narcissique et paranoïaque avec un niveau de tolérance quasi nul. Puisque la machine ne se trompe jamais elle est en droit de penser détenir la vérité, elle devient une religion. Saurons-nous créer une machine qui tolère l’incertitude et la contradiction, faire des concessions ?

Un domaine qui devrait encore longtemps rester l’apanage de l’humain est la création artistique (je parle de la création et non de la production). En littérature, peinture, musique, la machine pourra créer, mais saura-t-elle innover, produire quelque chose hors du champs de ce que l’on lui a appris, hors du domaine de la déduction logique ? rien n’est moins sûr.

A ce jour l’intelligence artificielle c’est de l’hyper réalisme, de la photographie, la psyché humaine de l’impressionnisme ou du cubisme

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