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Le principe d’incertitude dans la communication

Dans la théorie quantique le principe d’incertitudes d’Heisenberg et la chose la moins intuitive.

Si par exemple un électron tourne autour d’un noyau atomique, il peut exister sur plusieurs niveaux d’énergie (a, b, c) à chacun étant associée une vitesse de l’électron (x, y, z) Si on cherches à mesurer la vitesse d’un électron on obtiendra, par exemple dans une première mesure y. On ne pourra pas dire que la vitesse de l’électron sera y, car elle pourrait être également x ou z. Chaque mesure « piègera » l’électron dans un état donné et aucune d’elles ne pourra rendre compte de la vitesse de l’électron.

On pourrait envisager une mesure statistique qui rendrai compte des divers niveaux d’énergie et obtenir une vitesse moyenne (v), mais celle-ci ne représenterai jamais la vitesse réelle de l’électron (x, y, ou z). La mesure de la vitesse de l’électron, en mécanique quantiques, est un leurre car une mesure unique ne peut donner trois résultats.

Ce principe d’incertitude a donné naissance à une polémique fameuse entre Albert Einstein et Nils Bohr. Le premier prétendant qu’un théorie présentant une incertitude ne pouvait être une théorie acceptable et aboutie, le second postulant que l’incertitude étant un élément inhérent à la théorie ne pouvait la remettre en cause. L’histoire à finalement donné raison à Nils Bohr.

Ce principe d’incertitude peut également s’appliquer à la théorie de la communication.

Lorsque nous cherchons à exprimer (communiquer) une émotion par des mots dans une situation donnée, nous sommes en fait toujours traversés par un faisceau d’émotions complémentaires, parallèles, ou contradictoires. Il nous est difficile à un instant donné de rendre compte par des mots de cet ensemble de ressentis et généralement nous en choisissons un pour rendre compte de notre état émotionnel. C’est une traduction partielle de notre ressenti et par la même une sorte de « mensonge par omission » ou la « mesure faussée » de la mécanique quantique.

Si nous cherchons maintenant à nous exprimer par une voie moins formelle (par exemple la poésie, l’art, l’expression abstraite) notre message sera moins formaté, moins contraint et moins réducteur. Il laissera donc à notre interlocuteur une certaine latitude pour en comprendre les aspects cachés, les diverses facettes, et on peut penser qu’il pourrait en tirer une information plus riche que celle contenue dans un message verbalisé. Malheureusement, il devra non pas comprendre le message mais l’interpréter. Il en aura donc une vision subjective, plus riche mais, peut-être fausse. Elles sera influencée par l’interprétation personnelle qu’il en donnera.

On retrouve encore le principe d’incertitude dans la communication.

Cette incertitude est si générale, si inhérente à nos échanges, qu’elle en fait intimement partie, et doit s’inscrire dans toute théorie de la communication. Elle est tellement « inscrite dans nos gènes » que nous l’assumons sans difficulté dans toutes nos relations. Nous utilisons tous journellement des mots pour lesquels nous serions bien en peine de donner une définition précise. Nous utilisons tous des mots qui n’ont pas exactement la même signification pour nous et pour nos interlocuteurs. Nous discourons tous sur des sujets que nous ne connaissons qu’à peine, avec des interlocuteurs qui n’en connaissent pas plus. Nous vivons avec des proches que nous ne connaissons pas vraiment dans un environnement que nous n’appréhendons que partiellement. Nous savons que notre vérité n’est jamais celle des autres. Pourtant nous « nageons comme un poisson dans l’eau » au milieu de cette incertitude

Cette incertitude fait le charme de la vie, elle est notre liberté de penser, de concevoir et de ressentir. Grace à elle  nous évitons de vivre dans un monde sclérosé et technocratique, dans l’univers de la pensée unique et du tout logique. Grace à elle nous vivons l’amour, la passion, l’utopie.

Le « dire » enferme l’interlocuteur dans le sens toujours réducteur des mots, le « suggérer » lui ouvre les portes de l’interprétation et du contre-sens.

En fait notre communication est faites partie de « dire » dans la communication verbale et partie de « suggérer » dans le non-dit. Et nous nous comprenons bien, ou du moins nous en avons l’impression.

Merci chère incertitude !

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