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La construction de la conscience cognitive

J’ai eu l’occasion de montrer comment, dans la psychologie relativiste, se formait le réseau logique de la conscience cognitive. Une émotion est transmise par un tiers, reçue et analysée par la conscience qui, si elle la trouve en cohérence avec l’ensemble de la psyché, l’intègre dans le grand réseau logique en créant tous les liens possibles avec l’existant.

Présentée ainsi la proposition est satisfaisante, mais peut-être un peu difficile à comprendre et à intégrer. Essayons donc dans donner une représentation plus imagée.

Intégration dans la conscience

Supposons que l’on connaisse Pierre, le père de Paul. Paul nous présente Jeanne une fillette de 10 ans et nous dit : « c’est ma fille ». Nous intégrons cette information dans notre mémoire et commençons le processus d’intégration générale en créant tous les liens logiques possibles.

  • Jeanne et la petite fille de Pierre
  • Pierre est le grand père de Jeanne

L’information initiale a été intégrée à notre conscience cognitive

Refus d’intégration dans la conscience

Supposons la même situation, mais maintenant Paul nous dit : « Jeanne est ma grand-mère ». Le processus d’intégration se passe mal car Jeanne vue son âge ne peut-être la mère de Pierre. Les liens logiques avec l’ensemble de la psyché ne peuvent être créés ou du moins sont créés avec un « flag » d’erreur.

Le cancer de la psyché

Reprenons la cas précédent dans lequel l’information : « Jeanne est la grand-mère de Paul » bien que mémorisée a vu son intégration refusée. Supposons que l’on fasse connaissance de Jacques le frère de Jeanne, de ses amis, et autres informations liées à elle et à lui. Tout ceci s’intégrera dans notre psyché comme un réseau logique dépendant de Jeanne. Bien que ce réseau soit parfaitement cohérent en soi, il ne pourra pas être lié au réseau général car les informations sur Jeanne ne le sont pas. Ce réseau issu de Jeanne se développera comme un corps étranger dans notre conscience, ce que j’appelle pompeusement « un cancer de la psyché ».

Ces cancers sont extrêmement nombreux chez chacun d’entre nous. S’ils se situent en périphérie de notre réseau ils ne créeront pratiquement pas de problème car les zones logiques qu’ils couvrent seront rarement sollicités. Par contre situé au plus profond de notre construction logique, au cœur de notre psyché ils auront un large développement et seront fréquemment sollicités. Ils pourront alors induire chez nous des comportements, au moins partiellement, incohérents et inexplicables. Un grand nombre de psychopathologie (que Freud pouvait définir comme « complexe, névrose, psychoses) trouveraient leur origine dans ces désordres de la conscience.

Rigidité et souplesse de la conscience

Elle traduit la capacité de notre mémoire cognitive à intégrer les messages reçus de l’extérieur. Avant de présenter des exemples adaptés voyons quelques notions préliminaires.

Supposons un sondage pour une élection politique qui donne à un candidat un score prévisionnel de 48,70 %. Si le sondage est de qualité on peut dire que ce candidat ne sera pas élu.

Supposons le même sondage, mais assorti d’une précision de mesure de plus ou moins 2 %. Le candidat crédité d’un score de 48,70 % est en fait crédité d’une fourchette allant de 46,70 % à 50,70 %. Et il n’est plus possible d’affirmer qu’il ne sera pas élu. Signalons que l’assertion que dans ce cas il aurai plus de chance de ne pas être élu que d’être élu est fausse. Il s’agit d’une imprécision dans le sondage et non d’une distribution statistique. Tous les résultats à l’intérieur de la fourchette sont strictement équivalents.

Prenons, maintenant, un individu à conscience cognitive rigide. Il a intégré de façon simplificatrice : « L’immigration est un danger pour notre culture, les migrants sont inadaptés à notre mode de vie, ils sont de plus voleurs et profiteurs ». Si se pose à lui la question de savoir s’il faut ou non accueillir des migrants en France, sa réponse sera « non, dix fois non ! ». La conscience cognitive rigide n’accepte que des concepts qui la renforce dans ses certitudes et rejette tous les autres. C’est une structure « paranoïde » qui s’auto-conforte dans ses certitudes, il est difficilement adaptable.

Prenons un individus à conscience cognitive plus souple. Il a intégré de façon plus nuancée que si l’immigration pose problème, les migrants peuvent apporter des éléments qui remettent en cause salutairement certains points de notre culture, qu’il peuvent rajeunir une population vieillissante et participer à régler nos problèmes de retraite. A la question de savoir s’il faut ou non accueillir des migrants, sa réponse sera plus nuancée. Par exemple : « pourquoi pas s’ils sont jeunes et formés, en veillant à ne pas faire entrer sur le territoire des individus indésirable, etc. etc. ». Sa conscience pourra même admettre certaines remise en cause de ses convictions et le débat pourra enrichir sa conscience. La conscience cognitive souple a des facilité à accueillir des concepts nouveaux et a s’auto-conforter dans sa souplesse. L’individu est adaptable.

La différence entre les deux individus réside dans leurs capacités à douter de leurs convictions, à la capacité de se remettre en cause. Notons qu’une trop grande souplesse de la conscience cognitive permet d’intégrer tout et n’importe quoi, générant une difficulté de positionnement, de référence et un terrain angoissé et anxiogène.

 

Bien sûr nous avons présenté des exemples très simples et dans la vie les mécanismes sont autrement complexes. Si complexes même qu’il serai délicat de les expliciter. L’important est de montrer, ici, le principe d’alimentation de la conscience cognitive, la construction du réseau logique, le positionnement par rapport aux événements, la prise  de maturité, et la formation de l’identité de chacun au fur et à mesure de ses expériences.

 

 

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