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L’utopie de l’égalité

C’est un vieux mythe historique qui ne cesse de hanter les consciences. Déjà, en l’an Zéro, Jésus Christ (fils de Dieu ou agitateur de gauche) a théorisé (par l’intermédiaire des évangélistes) dans les évangiles la notion d’égalité entre les hommes, le partage, la solidarité :

Bien heureux les pauvres en esprit, le royaume de Dieu est à eux

Il est plus facile pour un chameau de passer par le chas d’une aiguille que pour un riche d’accéder au royaume de Dieu

Cette doctrine largement répandue par l’église Catholique n‘est en fait jamais rentrée dans les mœurs et l’institution de l’église a toujours jouée les riches contre les pauvres au mépris totale de la parole de Dieu.

En France il a fallu la révolution de 1789 pour que le pouvoir temporel de l’église et de la noblesse qui lui était inféodée vacille.

La déclaration des droits de l’homme et du citoyen reprend ces principes en les portant même au rang d’institution, fondant ainsi la base des démocraties modernes. Là encore la doctrine est restée lettre morte et la noblesse a été remplacée par une nouvelle classes dominante : la bourgeoise. La richesse a changée de main, pas la pauvreté.

Certain progrès ont été fait durant les XVIII ème et XIXème siècles pour réduire les inégalités, mais plus par l’apparition d’une classe moyènne venue s’intercaler entre les riches et les pauvres que par une véritable réduction des inégalités entre les plus riches et les plus pauvres.

D’autres essais pour réduire les inégalités ont été tentés mais se sont soldés par des échecs retentissants comme la révolution soviétique, la révolution chinoise (sauvés par le virage libéral de Dien Xiaoping) la révolution Cubaine ou plus récemment la révolution Bolivarienne de Hugo Chavez.

On peut raisonnablement s’interroger sur le fait que depuis 2000 ans la raison, les idéologies, les croyances préconisent l’égalité entre les hommes alors que ces inégalités renâclent à se réduire. Il y a là un désaccord entre les idées et les faits qui ne peut qu’interpeller.

La question est de savoir pourquoi et comment une idée aussi communément admise peut ne pas, quelles que soit les circonstances, trouver son application dans nos société.

On peut trouver la cause de cette absence de cohérence dans deux raisons :

La structure de nos sociétés.

Toute société qui se constitue se construit autour d’une hiérarchie. C’est un processus récurent que l’on observe à toutes les époques et pour tous les lieux. Que l’on passe de la civilisation Pharaonique à l ‘empire romain, de la féodalité à la république on observe toujours une organisation hiérarchique qui se met en place plus ou moins brutalement. Contrairement aux lois de la thermodynamique sur l’évolution de l’entropie une société passe toujours du chaos à la structuration. Une société se construit toujours autour d’une hiérarchie. Lorsque cette structuration disparaît, la société disparaît avec. Ce qui est vrai pour les sociétés est également valable pour tout groupe constitué (association, club,). Dans les « sociétés animales » comme les meutes de loups, les groupes de grands singes, les troupeaux d’éléphants, et autres on voit toujours apparaître une hiérarchisation plus ou moins sophistiquée car la relation animale se fait toujours sur le mode dominant/dominé ce qui implique inévitablement une vision conflictuelle des rapports.

La société et l’homme

Se pose alors la question de savoir pourquoi les hommes, dès qu’ils se regroupent secrètent des structures fondées sur la hiérarchie et le positionnement dans le groupe. La psychologie relativiste peut nous donner  une approche de la représentation du phénomène. Chacun de nous appréhende les événements qu’il vit  en comparant la perception qu’il en a avec le vécu  de ses expériences antérieures. C’est en fonction de son histoire qu’il va donner une certaine valeur à l’événement et déterminer son attitude, son jugement, son positionnement  par rapport à lui. L’événement sera alors intégré dans sa conscience (sa mémoire) et viendra enrichir sa conscience en modifiant peu ou prou son système de valeurs.

Ainsi  faites, la construction de la conscience passe obligatoirement par une succession de positionnements vis à vis de l’environnement. L’organisation hiérarchique des événements, des êtres, des objets, des idées est l’essence même de notre conscience et de notre vision du monde. Le besoin de sécurisation, de résoudre nos angoisses, nous pousse, alors, à adjoindre à cette hiérarchie  un système de valeurs et à chercher à nous situer au mieux dans la hiérarchie. Notre perception de l’existence est fondée sur nos positionnements, notre système de valeurs  et notre positionnement dans cette hiérarchie. La notion même d’égalité est étrangère à l’homme qui se construit par comparaisons et différences.

A partir du moment ou l’homme se compare aux autres via un système hiérarchique de valeurs (qui, soit dit en passant est différent pour chacun d’entre nous) il est inévitable que chacun d’entre nous cherche à se placer au sommet de sa propre pyramide hiérarchique. Ceci ne va pas sans conflits et sans fouler aux pieds la notion d’égalité.

Conclusion

Nos sociétés et surtout leurs valeurs morales sont conçues pour permettre le « vivre ensemble » entre les hommes. Elles secrètent toujours un système, plus ou moins pertinent,  de valeurs morales qui devrait gérer ces conflits et permettre à chacun d’exister. Malheureusement  cette vision morales, construction purement intellectuelle, a bien du mal à résister à la nature profonde de l’être humain. Le citoyen résiste mal à l’homme qui  l’habite, surtout dans les périodes ou la vie sociale est difficile. Les théories égalitaires craquent devant l’égocentrisme humain. Les notions d’égalité, d’humanisme, sont de nature sociétale et non humaine. Elles viennent en  contradiction avec la nature de l’homme. Elles ne tiennent que si la cohésion du groupe est forte mais s’effritent dés qu’elle faiblit.

La notion d’égalité entre les hommes est un objectif utopique vers lequel nous devons tendre tout en sachant que nous ne l’atteindrons jamais

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