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Ces utopies qui nous gouvernent

L’espoir fait vivre dit le dicton, par contre il ne précise pas s’il nous fait bien vivre ou mal vivre, s’il nous fait vivre ou survivre !

Nous sommes gouvernés par une fuite en avant vers la vie dont nous rêvons au mépris des réalités. Quand celles-ci nous rattrapent, nous voilà déçus, amers, frustrés. L’espérance dans une réalité fantasmée conduit toujours à la désillusion.

Passons en revue ces utopies dont nous sommes les esclaves consentant.

  1. La liberté. Je reprendrais ici la phrase de Paul Valéry : «  La liberté est un de ces mots détestables qui ont plus de valeur que de sens ». Il voulait dire, par-là, que la liberté était un concept, une espérance qui ne collerai jamais à la réalité, donc une utopie. L’humain est un élément de la nature, il est soumis à ses lois (même s’il rêve de s’en défaire) et à toutes dépendances naturelles. Il dépend de la nature (comme la nature dépend de lui) et ne peut donc jamais être libre.
    Pour l’humain le sentiment de liberté vient quand il sait transformer ces contraintes en nécessités … ce qui ne se fait pas sans efforts, donc sans contraintes !
  2. L’égalité. Encore un fameux mythe que celui de l’égalité entre les hommes. La véritable égalité ne se retrouve que dans l’identité. Hors nous sommes tous différent et nous n’aurons jamais le sentiment d’égalité, nous désirerons toujours ce que l’autre a et que nous n’avons pas.
    Prenons le désir de l’égalité entre homme et femmes, elle ne se fera jamais car trop de différences nous séparent. Le problème n’est pas d’être égaux mais que chacun trouve dans nos sociétés la place qui lui convient et que les autres lui accordent cette place. Il vaut mieux viser à être tous heureux plutôt que tous égaux.
  3. La fraternité. Mot magique au Fronton de toutes nos mairies. Malheureusement elle n’est pas aussi automatique qu’on aimerai le croire. Nombreuses sont les fratries qui se déchirent ou s’ignorent, les familles qui se divisent. Si on élargi le terme à la solidarité en générale on constate qu’elle existe et fait même partie des valeurs fondamentales dans notre société. Cependant elle est loin d’être systèmatique et à même tendance à se faire oublier dans les périodes difficiles, c’est à dire quand elle serai le plus utile.

Voici  donc 3 utopie sociétales qui nous font avancer dans un univers quasi onirique. Nous courrons, comme les lévriers de course, après un leurre que nous n’atteindrons jamais. Nous vivons dans une sorte de « roman photo rose », dans une sorte de déni de réalité et depuis des millier d’années les mythes de la liberté, de l’égalité, et de la fraternité ne cessent d’alimenter nos espoirs et nos  déceptions.

Il existe d’autre utopie dont nous faisons notre miel, par exemple 

  1. La vie éternelle. Voilà encore un beau roman. En tout temps et en tout lieux les croyances ont prêté à ‘(humain une temporalité sans limites. Aussi loin que l’on remonte dans l’histoire (Assyriens, Égyptiens, Romains, Grecs, Aztèques, Maya, Indous, Bouddhistes) on retrouve, sous une forme ou sous une autre, le mythe de la vie après la mort. C’est un invariant de nos croyances. Tout le monde y croit, mais personne n’y croit vraiment et bien peu sont prêt à faire la voyage pour en bénéficier. C’est un point que l’on peut porter au crédit de terroristes kamikaze de Daech, que de constater qu’ils croient vraiment dans leur vie éternelle !
  2. La vérité. C’est encore un grand mythe, celui de la vérité absolue et non contingente. C’est évidemment une vision « religieuse » de nature transcendantale. Il existerai, par-delà les visions de chacun, les interprétations divergentes, un vérité qui ne supporterai aucune réserve, aucune contradiction, sans place pour le doute. Bien sûr celui ou ceux qui posséderaient cette vérité s’accorderaient tous les droits pour la faire triompher. Cela a été longtemps la position des diverses églises qui ne se sont pas privés d’en abuser pour s’imposer. Il n’en reste pas moins que chaque église ayant sa vérité, celle-ci devient multiple et conflictuelle.
    Pensons plutôt à la vérité contingente, la vérité possible, probable, mais non certaine

Ces grands mythes nous conduisent tous directement à l’intolérance, au vécu perpétuellement conflictuel, à l’affrontement, bref à tout ce qui mine notre vivre ensemble.

La tolérance pour la liberté des autres, la tolérance aux inégalités, la tolérance à la misère des autres, la tolérance à notre destin, et enfin la tolérance à la vérité des autres, voilà le moyen de lutter contre ces mythes qui nous aveuglent tous.  

La tolérance est dure à pratiquer mais elle vaut mieux que d’être esclave de nos illusions.

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