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Vie et mort des partis politiques

Comme toutes les institutions, les partis politiques ne sont pas éternels. Ils apparaissent et disparaissent au hasard des circonstances. En France on a assisté au déclin du parti communiste, su parti socialiste, et du grand parti de droite (LR).

Ce déclin est-il inéluctable, et quelles sont les dangers qui menacent ces institutions

  1. La confusion du but et des moyens.
    C’est un phénomène assez classique et pourtant mal connu. Il est bien illustré dans la pièce d’Alfred de Musset, « Lorenzaccio ». Dans celle-ci, Lorenzo de Médicis, jeune homme plein d’idéal veut débarrasser Florence de son cousin Alexandre de Médicis qui règne, sur la ville en tyran, cruel et débauché. Afin de pourvoir approcher le Duc, Lorenzo devient l’organisateur de ses débauches. Il utilise ce moyen pour devenir proche de son cousin, dans le but de pouvoir le l’assassiner. Au bout d’un certain temps, Lorenzo s’aperçois qu’il est lui-même devenu un débauché, et que son but initial (tuer le tyran) et devenu le prétexte (le moyen) qui justifie sa débauche. Le moyen est devenu son but, et son but le moyen.
    On observe le même mécanisme dans les partis politiques. Un parti se crée à partir d’une idéologie, d’une vision de la chose publique, d’un concept social ou économique, dans le but de faire triompher ses idées. Pour cela il faut parvenir au pouvoir. Dans la jungle politique il est difficile (même avec de bonnes idées) de devenir un parti dominant. Pour cela il faut dépenser des trésors d’énergie, de conviction, de coups tordus, voire de mauvaise foi.
    C’est une tâche si ardue que bientôt l’objectif du parti et de ses dirigeants est d’accéder au sommet, d’être élu, l’idéologie initiale ne servant plus qu’à justifier cette conquête du pouvoir. Le but (imposer une idée) devient le moyen (stratégie de prise de pouvoir). Le moyen (prendre le pouvoir) est devenu le but.
    c’est pourquoi on observe dans tous les partis une débauche d’efforts pour « gagner les élections » l’idée directrice initiale servant d’appât pour gagner le plus de voix possible. Les électeurs ne s’y trompent pas longtemps et reprochent aux politiques de penser plus à leur carrière qu’à la population

  2. La difficulté de grandir
    Pour arriver au pouvoir un parti doit recueillir un maximum de sympathisants, et grandir jusqu’à obtenir une majorité. C’est là que la bât blesse !
    Quand on est un petit parti, l’ensemble des adhérents et des sympathisants forme un groupe idéologiquement assez homogène. Quand un parti grandi il perd cette uniformité de pensée et regroupe des sensibilités qui s’écartent de plus en plus de l’idée originale. On voit se former des « courants », une droite, un centre, une gauche. L’unité du parti est menacée. Un leader charismatique peut réussir à conserver l’unité du parti sous son « aura ». Dans la victoire tout est facile car chacun sait que l’unité sert aussi sa carrière personnelle. Dans la défaite c’est autre chose. Chaque courant en fait porter la responsabilité aux autres, le parti se déchire et de nombreux « petits chefs » émergent. Il devient difficile d’avoir un leader incontesté. C’est l’éclatement ! Certains filent vers d’autres partis, aux idéologies proches ou compatibles, qui leur promettent un avenir. D’autres créent leur propre mouvement, d’autre enfin s’acharnent à faire revivre le cadavre, Il est extrêmement difficile de grandir en gardant son unité
    C’est la fable de « la grenouille qui veut devenir aussi grosse que le bœuf », elle finit par éclater !

  3. Les changements de contexte
    Un parti se crée autour d’une idéologie. Celle-ci correspond aux besoins supposée d’une époque. Avec le temps le contexte dans lequel se projette le parti évolue et certain membre commencent à trouver qu’il faudrait modifier les objectifs du Pari. Survient alors une « querelle des anciens et des modernes » entre ceux qui veulent faire évoluer le parti et ceux qui veulent le garder dans sa fraicheur originale. Pour ceux qui souhaitent une évolution se posent deux problèmes, le choix de la direction à prendre et le fait que les créneaux disponibles sont déjà occupés par des parti plus jeunes. L’espace est limité ! encore une occasion de se déchirer.

En raison de ces problématiques les partis politiques ont une espérance de vie limitée. Celle-ci devient de plus en plus courte au fur et à mesure que les changements sociétaux s’accélèrent.  Ne pleurons pas sur la fin d’un parti, elle est inéluctable.

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