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Les travers et limites du populisme

Le mot peuple est issu du latin populus désignant l’ensemble des citoyens (universi cives), individus ayant le pouvoir de voter dans la constitution romaine, Ce terme désigne couramment un ensemble d’êtres humains vivant sur le même territoire ou ayant en commun une culture, des mœurs, un système de gouvernement.

En français, le terme de « peuple » peut avoir plusieurs connotations, en fonction de ceux qui y appartiendraient ou non. Il désigne alors :

  • Les individus de condition modeste, par opposition aux catégories supérieures ou privilégiées par la naissance, la culture et/ou la fortune. La notion de « peuple » prenant alors un tour péjoratif, désignant des citoyens de deuxième zone, incultes et grossiers.
  • L’inverse se produit dans la bouche des populistes. Au contraire la notion de peuple est valorisée par opposition à la notion d’élite, cette dernière étant considérée comme l’exploiteur sans scrupules

Dans les deux cas, la notion se veut conflictuelle.

Le langage du populisme est simple, il consiste :

  • A dresser « le peuple » contre les élites (accusées de s’arroger tous les privilèges et tous les pouvoirs), en creusant un fossé qui n’est pas sans rappeler la « lutte des classes »
  • A écouter les doléances du « peuple » et à lui proposer exactement ce qu’il veut entendre (sans souci de savoir si c’est réalisable ou non)
  • A se poser comme la personne providentielle qui se met au service du « peuple », dernier rempart et seul recours contre la classe dominante.
  • A promettre au « peuple » de lui donner le pouvoir et la domination sur les élites.
  • Démagogie et mensonge par omission sont les deux mamelles de la rhétorique et de la dialectique populiste (comme d’ailleurs de tout discours politique)

Ce langage fonctionne assez bien, mais pourtant il montre rapidement ses limites.

Lors de la naissance des premiers « populisme » le « peuple » venait en opposition à la noblesse, ou à la bourgeoisie naissante. Il était opprimé, mais majoritaire en nombre. Une victoire électorale pouvait être envisagée.

De nos jours dans nos sociétés riches et développées le dit « peuple » n’est plus directement opposé à une classe dominante, mais plutôt une sorte d’extension des classes moyennes, sans qu’une frontière ne soit nettement marquée. La victoire électorale n’est plus possible sans une alliance avec au moins une partie des classes moyennes ; Hors, celles-ci n’adhèrent pas aux projets prônés par les populistes, trop favorables aux plus démunis. Reste donc comme ultime solution, pour les populistes, à réactiver une sorte de « dictature du prolétariat » dans une projection inévitablement révolutionnaire

« Lutte des classes » et « dictature du prolétariat » sont, malheureusement pour les populistes, des concepts qui ont fait long feu.

Le refus et l’éradication des élites (Le fameux « Dégagisme » de Mélanchon ») atteint rapidement son niveau d’incompétence. Imaginons le fonctionnement de « l’académie Française » gérée par des élus du « peuple », des usines sans les cadres, des hôpitaux sans médecins, un parlement sans députés…. D’autant plus que les leaders des mouvements insoumis sont, eux-mêmes, des étudiants dûment diplômés de nos universités (JL Mélanchon : Licence de Philo, A Corbière : Licence d’Histoire, F Ruffin : Maitrise de lettres … bonjour le peuple !)

D’autres part, la mise en place d’une gouvernance « populiste » (qui ne pourrait survenir qu’en cas de sentiment de paupérisation d’une grande partie des classes moyennes) s’avérerait un total four, les promesses faites par démagogie étant absolument intenables tant que l’on reste dans les limites d’un état démocratique. La seule option pour une gouvernance de ce type serait, de devenir un état totalitaire et policier, une fermeture des frontières et l’isolement total du pays (tant sur le point géopolitique, financier, commercial)

Ce discours populiste est donc une simple mystification toujours orchestrée par des individus désireux de s’accaparer le pouvoir et de le conserver. Les suivre, c’est s’exposer à de très dangereux conflits au sein de la nation qui nous entrainerait bien loin en arrière.

La prévalence des idées populaires (Le peuple a toujours raison !) mise en avant par M. Le Pen et J.C. Mélenchon est bien sûr une parfaite ineptie. Hitler, Mussolini, Staline, Mao Tsé-Toung ont tous été porté au pouvoir par « le peuple », le maréchal Pétain a été, lui-même, plébiscité. Au contraire, « le peuple » ne cesse de se tromper, d’élire des politiques qu’il vomit deux ans après (c’est une des limites de la démocratie !). L’Histoire et remplie de ces épisodes populistes qui se sont terminés en catastrophe.

Pour compléter le tableau et rendre un peu de crédit au populisme, disons que les « élites » ne jouent pas vraiment le rôle de guide qu’elles devraient incarner, mais qu’elles abusent de leur position dominante pour confisquer le pouvoir et s’en servir dans leur seul intérêt. Le projet du populisme n’est pas sans légitimité, c’est son usage qui est critiquable

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