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Reproduction, sexualité, pornographie, et prostitution

Rien qu’à l’énoncé du titre on peut que se dire : « Mon dieu, dans quelle galère on s’embarque ». C’est vrai que le sujet est plutôt chaud car il est du domaine du tabou, du non-dit, du caché, du coupable, le vrai package complet de notre culture judéo-chrétienne ! mais pas que, car dans la plupart des cultures évoluées on retrouve ce tabou du sexe.

Dans la mesure ou le sujet est complexe, on va l’aborder pas à pas.

La reproduction

C’est la base fondatrice de la vie et de l’existence d’une espèce vivante. Sans reproduction, pas de perpétuation, sans renouvellement pas d’existence ! Comme toute nécessité biologique la reproduction est une sorte d’innée dans l’espèce, une forme d’instinct. Laissez ensemble un homme et une femme et il trouverons tout seul comment s’accoupler et se reproduire. Si la respiration, l’alimentation sont les garants de la survie d’un individu, la reproduction est le garant de la survie de l’espèce. Accordons à l’acte d’accouplement une valeur fondatrice et universelle dans le domaine de la vie.

La sexualité

La plupart de nos comportements amoureux ne visent pas à la reproduction, mais dans l’immense majorité ils servent à assouvir d’autres nécessités comme la recherche du plaisir sensuel, recherche d’une communication intime, besoin de sécurisation, besoin d’une image sociale valorisante, besoin de se positionner dans sa composante mâle ou femelle, …etc. etc. A ce niveau le comportement amoureux n’est plus du domaine de l’innée mais plutôt d’un acquis, d’un apprentissage. Il est du niveau de la conscience cognitive. La sexualité se découvre, ou mieux s’apprend.

Rappelons à ce point que le relation sexuelle est totalement gratuite, écolo-responsable puisqu’elle ne consomme pas les ressources de la planète, accessible à ceux qui la désirent. Elle permet de prendre et de donner du plaisir, c’est un merveilleux moyen de communication sur le mode le plus intime, elle rapproche les êtres (au moins temporairement), bref elle a un rôle important d’amortisseur social dans les divers conflits entre personnes. Comment avons-nous pu en faire cet objet de rejet, ce tabou presque immoral, cet acte plus ou moins coupable et inavouable ? De ce qui pourrait être une solution nous avons fait un problème. Nos amis les Bonobos ont mieux su gérer la relation sexuelle et nous pourrions nous en inspirer. Ils sont plus primaires et peut être que cette faiblesse de leur conscience cognitive leur permet de gérer l’émotion au niveau émotionnel et non pas, comme nous, prétendre gouverner l’émotion par la raison. On peut dire que Bouddha disait vrai et que la raison nous entraine parfois au déraisonnable (quand elle s’applique à un domaine qui n’est pas le sien comme l’émotion)

Mais comme tout sujet tabou, et dont on ne parle pas la sexualité manque de vocabulaire adapté. Pour en parler on dispose de deux vocabulaire :

  • Le vocabulaire argotique, populaire, et qui se veut par principe vulgaire
  • Un vocabulaire pédant qui se veut technique, châtié, hors des présomptions de vulgarité

Par exemple, si je vais aux toilettes je peux soit aller « chier », soit aller « déféquer ». Je ne me reconnais dans aucun de ces deux termes. Je peux « baiser « ou « faire l’amour » (vulgaire ou romantique), je peux faire une « pipe » ou une « fellation », un « broute minou » ou un « cunnilingus ». On ne trouve jamais le terme médian qui décrirait les choses en toute simplicité. Ce dont on ne parle pas n’a pas besoin de vocabulaire, mais ce qui n’a pas de vocabulaire n’a pas de vocation à s’exprimer.

La sexualité est, avons-nous dit, du domaine du cognitif, de la représentation mentale. C’est pourquoi elle se nourrit de fantasme qui sont les représentations formulées de nos pulsions sexuelles. Le fantasme se présente comme une image coloré par les éléments culturels dont on dispose. Dans la mesure ou la sexualité devrait s’apprendre mais ne s’apprend pas (la faute au tabou) la représentation mentale de nos pulsions manque d’éléments précis pour se formaliser. C’est pourquoi elle se traduit par le flou du fantasme et non par une image bien définie

La pornographie

On s’inquiète beaucoup de ce que les jeunes, garçons et filles, regardent de plus en plus de vidéos pornographiques. L’image générale en est déplorable (image dégradante de la sexualité et de la femme, perversion sociale, tendance à l’exaspération des besoins, conduirait à la violence et aux agressions sexuelles, …). Tout cela n’est pas faux mais mérite analyse.

  • Les commerçant qui produisent ces vidéos ne sont pas des philanthropes et ils fournissent ce que leurs consommateurs demandent. En fait ils mettent en scène rien de plus que les fantasmes existants chez la plupart d’entre nous. Ils ne produisent pas cette image dévalorisée, ils la formalisent, la représentent. Leur succès est lié à leur capacité à fournir des images aussi proches que possible de nos fantasmes secrets. C’est le tabou de la sexualité qui génère ces fantasmes et non la pornographie qui ne fait que les exploiter. Si le tabou sexuel disparaissait la pornographie n’aurait plus de raison d’être.
  • Les jeunes se trouvent propulsé, à la puberté dans l’univers de la sexualité sans y être préparés et, inévitablement, ils se posent énormément de questions. Que faire ? comment se comporter dans l’intimité ? que dire ? une fille comment ça fonctionne, un garçon comment ça marche ? quelles limites à ne pas franchir et quelles limites, au contraire, à dépasser ? quelle influence sur mon image sociale ? qu’en penseraient mes parents ? l’amour ça veut dire quoi ? la fidélité, la relation avec les études, … ? autant de questions dont ils cherchent les réponses. Ou peuvent-ils les trouver sinon dans la pornographie ? que leur offrons nous pour répondre à leurs angoisses ? l’éducation sexuelle à l’école, le papa qui met la petite graine dans la maman, … au secours ! Les jeunes se tournent vers la pornographie parce qu’ils doivent le faire, parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement. Ce sont les adultes qui, empêtrés dans leurs problématiques sont incapable de leur apporter l’aide dont ils ont besoins. Ce phénomène paraît nouveau, simplement parce que la pornographie est maintenant librement accessible. Au siècle derniers ont avait les mêmes questions, les mêmes inquiétudes, et si la pornographie avait été disponible, croyez-moi, on se serait rué dessus !
  • La pornographie est de piètre qualité, c’est vrai. Mais à l’époque de la prohibition aux états unis l’alcool diffusé en contrebande était de très mauvaise qualité (difficultés de fabrication, manque de concurrence, vente assurée par défaut). Demandez à Francis Ford Coppola, Steven Spielberg ou Martin Scorsese de réaliser un film avec un budget de 30.000 €, deux jours de tournages, pas de décor, pas de scénario, et des acteurs qui n’en sont pas, je ne suis pas sûr qu’ils feraient mieux.

Disons que le problème qui se pose pour les jeunes vaut également pour les adultes qui ont tout appris de la sexualité « sur le tas », le résultat n’est pas optimum et le pourrais faire mieux s’impose … mais bon ! encore un sujet qu’il vaut mieux ne pas aborder !

La prostitution

Encore un serpent de mer. Depuis que le monde est monde la prostitution existe et beaucoup se proposent de la supprimer … évidemment sans y parvenir, autant vouloir supprimer l’instinct de reproduction ! Les arguments ont variés avec les époques. D’abord sociétaux avec la hiérarchisation des classes sociales en fonction des métiers exercés, puis prophylactiques avec les progrès de la médecine, aujourd’hui plus hédonistes en se penchant sur triste le sort des femmes, mais toujours avec la plus grande hypocrisie. Les plus grands défenseurs de la morale n’étant pas ceux qui faisait le moins appel aux prostituées et le chiffre d’affaire estimé de la prostitution montre que la clientèle est vaste et variée. L’ensemble des argumentations est fondé sur un oukase venu d’on ne sait où : « Il est mal de vendre son corps ». Pourquoi est-il mal de vendre son corps, mystère ! Pourtant les exemples sont nombreux d’individus amenés, souvent contre leur gré, à vendre leur corps. Combien de travailleurs des mines ont poussé leur corps jusqu’à l’extrême limite de la résistance pour quelques pièces, les militaires, les mercenaires échangent bien leur vie pour de l’argent, … et les footballeurs ! Neymar par exemple, vendu pour 220 millions d’Euros, payé 800.000 euros par mois, assuré contre toute déficience physique ne vend ils pas son corps … car je ne penses pas que ce soit son esprit, ni sa coupe de cheveux que l’on paye à ce prix ! Mais évidemment le cas des prostitué est traité différemment, non pas parce qu’elles vendent leur corps mais parce qu’elles vendent du sexe, elles monnaient du tabou !

Conclusion

Attention je ne fais pas, ici, une apologie de l’amour libre, de la pornographie, ou de la prostitution. J’essaye simplement de « remettre l’église au milieu du village ». Ce que je critique c’est la gestion de la sexualité au nom d’affirmations sans fondement, de vieux oukases comme :

  1. La prostitution est sale et dégradante
  2.  Le sexe avant la mariage c’est mal
  3. Vendre son corps est inacceptable
  4. La pornographie c’est le vice

Et pourquoi pas la masturbation rend sourd !

Bien sûr derrière ces apriori se cachent des causes plus profondes : Le farouche rejet de notre part animale, la peur de s’abandonner dans une relation à l’autre, en résumé le besoin de contrôler nos émotions par la raison

Pour être capable de gérer nos émotions de la sorte il faudrait mieux définir et comprendre les principes de base de la sexualité pour la gérer mieux. A partir du moment où l’acte de reproduction est détourné de son objet initial, il commence à être gérer par toute la construction mentale de la conscience cognitive. Il cesse d’être universel et devient conditionné par les expériences de chacun, par les images qu’il en a créé, avec tous les biais et travers que cela comporte.

Et puis, si la sexualité est un élément important de notre vie sociale et affective, c’est loin d’être notre seul vecteur d’échanges et de communication. Heureusement notre palette de capacités de relations est très vaste, mais ne la laissons pas être gravement perturbée par une mauvaise approche de la sexualité, ne nous laissons pas “manger” par le tabou du sexe

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