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Radicalisation et dé-radicalisation

L’homme, sur son mode le plus primaire, est sujet aux grandes lois de la nature, « manger ou être mangé », « marquer et défendre son territoire », « le plus fort l’emporte sur le plus faible », « les plus faibles ont vocation à être éliminés pour garder l’espèce aussi saine que possible », « seul les plus forts sont amenés à se reproduire ». Cette situation étant extrêmement anxiogène (puisque le dominant d’un jour risque d’être le dominé de demain) l’homme, dans sa supériorité cognitive sur l’animal, a inventé la société. Cet art ou coutume du « vivre ensemble » se superpose aux instincts primitifs pour assurer à chacun la possibilité d’exister. Plus les sociétés sont « avancées » et plus la composante sociale l’emporte sur la composante instinctuelle.

En période de prospérité les contraintes sociales, le collectif, sont facilement acceptées par les citoyens puisqu’elle leur apporte la sécurité. Dans la difficulté, quand la société apparaît incapable d’assurer la prospérité et donc, (par une assimilation erronée) la sécurité, les individus ont tendance à se replier sur eux-mêmes et donc sur leurs valeurs instinctuelles et primaires. Rejetant la société ils se retrouvent face à leurs instincts naturels et « l’homme devient un loup pour l’homme ».

C’est sur ce terrain que se produisent les phénomènes de radicalisation.

LA RADICALISATION

Sur le plan sociétal la radicalisation sera favorisée par :

  • Les difficultés économiques, chômage, pénuries, menaces extérieures
  • Les difficultés sociétales, remise en cause des valeurs établies, apparition d’idées nouvelles, modification des hiérarchies

Sur le plan individuel

  • Structure mentale rigide à nature paranoïde qui fait voir des dangers là où ils n’existent pas vraiment
  • Structure mentale floue, identité faible, individus en recherche de certitudes.

Pour terminer ce panorama général disons que le phénomène de radicalisation ne se limite pas aux terroristes Islamistes (même si c’est là qu’il est le plus cruel, violent et dangereux) mais que les militants les plus farouche du front National, la droite « dites dure » de Laurent Wauquiez, ou les militant de la gauche insoumise présentent une composante radicale importante. N’oublions jamais qu’avant de devenir des bourreaux (digne de Daech) les Nazis étaient de simples militants radicaux d’extrême droite, que les Khmers rouges ou les gardes rouges de Mao ont commencés par être de simples militants radicaux d’extrême gauche. Les circonstances, l’appel du pouvoir et de la toute-puissance, le sentiment d’impunité, peuvent facilement transformer de simples asociaux (puisque les extrémistes ont pour composantes communes le rejet de la société en place) en bourreaux sans limites.

Je ne m’étendrais pas sur les facteurs sociétaux qui participent au développement des radicalités car elles ont été largement exposées, qu’il est inutile de répéter ce qui a déjà été développé et qu’elles ne rentre pas dans le champ de la « Psychologie relativiste » que je cherche à promouvoir.

Sur le plan psychologiques deux types d’individus seront susceptibles de se radicaliser

  • Les individus a structure de la conscience cognitive rigide (par nature ou par éducation). Ils sont enfermés dans leur certitudes, refusent ce qui les déranges, se sentent agressés par toute idée qui ne va pas dans le sens qui leur convient et les renforce dans leurs croyances. Leur structure mentale paranoïde est déjà de type radical. Une tentative pour les radicaliser pourra renforcer leurs convictions, les entrainer à plus d’excès, mais ne pourra pas leur faire changer de position, d’avis. Ce genre d’individu ne sera sensible qu’aux discours qu’ils attendent pour se conforter et se sécuriser. Par exemple ce type d’individu, s’il est d’extrême droite, non seulement ne pourra pas être séduit par un discours d’Islamiste radical mais, au contraire, le rejettera avec violence comme « le discours du diable »
  • En ce qui concerne les sujets à identité faible, à conscience cognitive lâche, à positionnement incertain, La mécanique est différente. Il ne s’agit pas pour eux de se conforter dans une position pour se sécuriser, mais au contraire d’acquérir des références, des positionnements, une identité pour sortir de leur schéma mal référencé et anxiogène. Ils sont en recherche d’identité et disponible pour toute idéologie capable de leur apporter les certitudes qui leurs font défauts. Extrême droite, extrême gauche, Islamisme, tout est possible pour eux. C’est une question complexe de circonstances, de milieu social, de rencontres, d’amis ou copains, qui les entrainera dans un sens ou dans l’autre. Peu importe l’idéologie pour peu qu’elle soit simple, facile à assimiler, qu’elle intègre à un groupe social, qu’elle apporte certitudes, sécurité, positionnement et identité. Bien sûr, dans ce schéma les jeunes sont la proie idéale des recruteurs. Leur identité est fragile, en construction, leurs jugements incertains, ils sont en phase de se dégager de l’identité parentale sans avoir encore forgé la leur, en recherche d’identité ils sont prêts à adhérer à toute idée qui pourra leur donner une perspective de vie.

 

LA DE-RADICALISATION

La radicalisation est un phénomène plutôt facile car il apporte la sécurité (comme d’ailleurs l’adhésion à une secte). La dé-radicalisation est autrement difficile car elle cherche à détruire une structure cohérente et sécurisante pour la remplacer par … ? C’est là que le bât blesse, qu’avons-nous à proposer à ces jeunes (ils sont généralement jeunes), quelle vision de la société, quelle perspective d’avenir, quel projet exaltant ?

En ce qui concerne le premier type d’individu, les « paranoïdes », ils ne faut pas rêver, la dé-radicalisation est pratiquement impossible. Ils sont structurés ainsi depuis leur plus jeune âge et ils ont peu de chances de se remettre en cause totalement. On peut cependant les raisonner, leur fixer des limites, les modérer, les sociabiliser, mais les changer, certainement pas. Ce type d’individu à souvent intégré en partie des codes sociaux ou moraux rigides, mais facteur d’intégration possible. Et puis, après tout, toute société a ses extrêmes et ils peuvent y prendre leur place.

Pour les individus en recherche d’identité la dé-radicalisation est théoriquement possible. Elle est très difficile car elle fait passer l’individu d’une situation sécurisante, confortable (intellectuellement) à une situation anxiogène ou on détruit ses certitudes sans lui avoir encore redonné une identité solide. Ce ne peut être qu’un processus lent, une véritable thérapie. Tant qu’il ne sera pas recadré dans une nouvelle identité le sujet s’accrochera à ses croyances (on peut dire comme un malade !) et ne voudra pas « lâcher la proie pour l’ombre ». L’effet de groupe, comme dans un centre de dé-radicalisation, pourrait jouer un rôle synergique (les progrès des uns pouvant rejaillir sur les autres) ou un rôle négatif (les résistances des uns pouvant conforter les autres dans leur résistance). Ce point mérite réflexion.

La dé-radicalisation n’est pas une éducation, on ne part pas de zéro pour construire quelque chose, on doit détruire un existant avant de reconstruire autre chose.

Si on vous dit : « je vais vous construire une nouvelle maison ! », vous êtes plutôt content.

Si on vous dit : « Je vais détruire votre maison pour ensuite en construire une autre ! » vous allez avoir quelques réticences.

 

 

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