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Ou va Poutine !

Notre président a qualifié Vladimir Poutine de paranoïaque et il peut être intéressant de pousser un peu plus l’analyse en ce sens.

La paranoïa ne vient jamais seule et elle s’appuie de façon générale sur un fort narcissisme. C’est donc par cette pathologie qu’il nous faut commencer. Il existe deux typologies bien différente du narcissisme.

  1. La narcissisme infantile que je qualifierais de façon paradoxale de « narcissisme de soumission ». Dans le ventre de sa mère le bébé est en totale dépendance du corps de sa maman et se comporte comme un organe non fonctionnel relié à ce corps. Il est alimenté, irrigué, sujet aux contagions qui pourraient atteindre se mère et aux traumatismes qu’elle peut subir. Il n’a pas d’autonomie et fait tout simplement partie de sa génitrice.
    A la naissance il vient au monde avec une conscience déjà enrichie d’émotions, mais avec une conscience cognitive pratiquement vierge.
    Durant le début de sa vie il ne va vivre que d’émotions et construit sa conscience émotionnelle qui sera le fondement de sa future conscience cognitive. Il vit ce qu’il ressent mais n’a aucune capacité d’imagination. Il en résulte qu’il ne voit de ses proches (parents, nounou) que ce qui est en relation avec lui. Il est incapable d’imaginer que ces proches puissent avoir des relations en dehors de lui, que ses parents puissent avoir une vie personnelle, des amis, des partenaires, des besoins, des désirs. De ce fait il se place au centre de son monde dans une position purement narcissique puisque son univers n’existe qu’à travers lui. Il n’y a pas dans ce narcissisme de désir de puissances mais une vision centripète de son univers dans lequel seule sa personne compte.
  2. Le narcissisme de l’adulte que je qualifierais de narcissisme de domination. En développant sa conscience cognitive l’enfant va découvrir qu’il n’est plus le centre du monde mais que chaque élément de cet univers peut être considéré comme un centre autour duquel des relations multiples se nouent. C’est une blessure narcissique que chacun de nous est amené à gérer et que nous gérons tous plus ou moins bien.
    Chez les personnage qui développent une conscience cognitive rigide (par nature ou par éducation ?) qui développent une vision manichéenne du monde, qui voient tout en noir ou blanc sans aucune nuances de gris (pas 50 !), les capacités d’adaptation sont faibles et le passage du narcissisme infantile à l’adulte et difficile. Ils ont du mal à admettre qu’ils ne sont plus le centre du monde et ont se mobiliser pour conserver cette position. Ils ne sont plus tout à fait dans l’univers fusionnel et émotionnel de l’enfance mais dans un univers qui se construit sur la raison, le cognitif. Ils vont donc imaginer une image d’eux même supérieur aux autres qui les places en une position qui mérite la place dominante
    Ce n’est pas toujours très visible chez les enfants ou les adolescent car leur identité est encore flottante et la rigidité de leur pensée pas achevée. Ayant une grande confiance en leurs capacités ils sont souvent brillants, audacieux, entreprenants et ont toutes les qualité pour avoir des positions hiérarchiques de pouvoir.
    Au fur et à mesure qu’ils se construisent leur pensée se sclérose. N’ayant aucune capacité d’adaptation ils ne peuvent vivre que des expériences qui les confortent dans leur position. C’est le drame de ces consciences rigides de s’auto scléroser par incapacité à dévier de leur parcours. Ils ne supportent pas la contradiction et vont dans un premier temps s’entourer de personnages soumis, groupies plus que fans. Ils deviennent autocrates. Ce vécu dans un univers obéissant et dévoué va enrichir le sentiment de toute puissance qu’ils vivent. Bientôt ils ne supporterons plus même leurs proches et verrons toute contradiction comme une agression (crime de lèse-majesté) …et c’est le début de la phase paranoïaque. Tous, tout devient un ennemi potentiel qui va chercher à l’abattre et qu’il faut donc éliminer au plus vite. Cette paranoïa peut engendrer des obsessions comme l’hypocondrie chez Staline, la crainte des juifs chez Hitler … et la hantise de l’occident chez poutine
  3. Revenons-en à notre ennemi Poutine. Son chemin suit à la virgule près le schéma précédent. On connaît mal sa jeunesse. Il est fils d’un communiste convaincu, survivant de la bataille de Stalingrad. Très jeune il entre au KGB ou il termine à Dresde (RDA) comme agent recruteur pour les services secrets russe. Maire de Saint-Pétersbourg, il devient proche de Boris Eltsine qui à son départ l’adoube à la présidence de la fédération de Russie. Il est finalement élu à ce poste ou il fera deux mandats. En 2008, n’ayant pas droit de se représenter il n’ose pas faire modifier la constitution pour lui permettre de faire des mandats supplémentaires. Il fait nommer à la présidence son premier ministre Medvedev et se saisi du poste de premier ministre. En 2012 Poutine reprend les habit de président. Il fera modifier la constitution pour lui permettre de « régner » jusqu’en 2036, ce qu’il n’avait pas osé faire en 2008
  4. Conclusion : Rien ne sert de diagnostiquer si ce n’est pour en tirer un enseignement
    Poutine est un pur narcissique paranoïaque. Comme tel il ne peut se remettre en question. Il croit à son univers fantasmé. Ne pensons pas qu’il nous mène dans un grand bluff, il ne parle pas à la légère et il est capable d’entreprendre ce qu’il annonce et c’est bien là qu’est le danger.
    Il est des narcissiques qui ont besoin d’être aimés, ou du moins d’être reconnus (c’est le cas d’Eric Zemmour). Lui a besoin d’être craint, de régner par la terreur.
    Il nous fait marcher au chantage, mais pas au bluff. Comme tout maitre chanteur à chaque fois que l’on cède il y voit l’opportunité de demander plus.
    Il a commencé par la Tchétchénie : personne n’a bougé, c’était chez lui. Ensuite la Géorgie ou il annexe de fait l’Ossétie du nord. Il soutient les séparatistes du Donbass, rien ne bouge. Il passe la vitesse supérieure et envahi et annexe la Crimée … pas de véritables réactions. Maintenant il envahit l’Ukraine dans une véritable guerre … ou va Poutine !
    Il est comme les enfants, il faut lui fixer rapidement des limites. Plus on le fait tôt et moins on a besoin de sévir. De toutes façons il avancera chaque fois que l’on reculera et à chaque fois notre réaction devra être de plus en plus brutale. On a malheureusement raté le coche avec la Géorgie qui restait un conflit mineur qui pouvait se régler avec un peu de fermeté et maintenant nous en sommes, pour contrer Poutine, à envisager une guerre mondiale. Vraisemblablement nous reculerons encore par crainte de l’apocalypse … mais jusqu’où nous poussera Poutine !
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Cet article comporte 1 commentaire

  1. bravo Patrick pour cette analyse. bien que foncièrement pacifiste il est évident qu’il faut l’arrêter au plus vite sans craindre la généralisation du conflit .plus on attend pire ce sera
    il faut se souvenir de Munich qui n’a pas stoppé la guerre mais l’a seulement reculé d’une année
    Bises à vous deux
    Edmée

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