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Les notions d’identité et d’identitaire en psychologie relativiste

Le discours actuel est truffé des mots « identité », « identitaire », chacun s’en gargarise à plaisir … mais au fait qu’est-ce que cela veut dire ?

Aucun des enragés de ces mots n’a pris la peine de le définir et chacun de nous les enregistre avec une vague notion de ce qu’ils peuvent signifier. C’est bien pratique dans le discours politique d’utiliser des mots à signification floue puisque chacun les reçois selon ce qu’il voudrait entendre. C’est l’art du discours politique d’évoquer sans préciser, de laisser planer l’ambiguïté, de tirer des conclusions précises à partir de notions qui ne le sont pas ! C’est une des techniques de « l’enfumage ».

La « psychologie relativiste » organisée autour de la notion d’échange, de positionnement, et de la prise d’identité et parfaitement adaptée pour donner un sens à ces mots.

L’identité se forme par acquisition de la conscience cognitive. Les émotions, les ressentis des événements, des situations, de êtres, de l’environnement s’inscrivent dans la conscience émotionnelle sous la forme d’un « chaos » sans structure ni relations logiques entre-elles. La confrontation de ces émotions avec la conscience cognitive déjà acquise va les inscrire dans un réseau relationnel qui va organiser ces émotions en un réseau logique, structuré, et cohérent (autant que possible) et ainsi enrichir la conscience cognitive. Celle-ci, confrontée à des nouvelles émotions va définir son positionnement vis à vis d’elles, nous amener à des attitudes par rapport à elles et déterminer nos comportements. C’est ce processus qui définit notre identité. Celle-ci évolue sans cesse au cours de note vécu, en s’affirmant et se précisant sans cesse. L’identité sera le récit de notre vécu historique. Elle nous définit de façon univoque et fait de nous l’être spécifique que nous devenons tous les jours. L’identité est une notion dynamique qui se forme au gré des événements que nous vivons.

Les notions de perte d’identité, de crise identitaire, prend alors un tour différent si on les confronte à la notion d’identité définie plus haut.

La notion de perte d’identité est une notion absurde (exception faites de certaines psychopathologie) puisque chaque jour nous perdons notre identité pour en gagner une nouvelle encore plus structurée, encore plus forte. C’est l’évolution vers la maturité, la dynamique de création de notre conscience cognitive qui est en marche ! Une véritable perte d’identité se produit dans le cas de la dépression, dans laquelle le système de valeur qui induit notre identité explose (sous le choc d’une émotion trop forte pour être organisée dans le réseau de la conscience cognitive). La perte d’identité n’est en aucun cas la résultante d’un choc culturel, mais plutôt d’un choc émotionnel.

Pour en venir à la crainte d’une partie de la population Française de la perte de son identité sous la pression d’une « invasion » musulmane, on peut les rassurer. Jamais la confrontation à des influences nouvelles ne fait perdre une identité. Au contraire chaque expérience nouvelle nous enrichit, structure et développe notre identité, nous fait murir. Il est certain que pour des individus à structure mentale « paranoïde » rigides et bloqués sur leur acquis, toute nouveauté est vécue comme une agression, une remise en cause, un danger. Leurs craintes, aujourd’hui se cristallisent sur « les musulman » mais se sont de toutes façon des individus hostile à tout changement. Le « c’était mieux avant » veut surtout dire « ne changeons rien ».

La notion de « crise identitaire » est un peu plus complexe puisque l’on est plus sur une psychologie individuelle mais sur une psychologie de groupe (la crise identitaire individuelle a été évoquée plus haut dans le domaine de la dépression). La notion d’identité de groupe est plus difficile à cerner.

Dans une société il existe un certain nombre de valeurs commune, un patrimoine commun (ou plus ou moins commun) qui construisent ce que l’on pourrait définir comme une identité culturelle. Elle est forte dans un groupe isolé et bien spécifique, se dilue quand le cercle qui définit le groupe grossit, et perd presque tout son sens à l’échelon d’une nation. Lorsque ces valeurs sont remises en cause certains groupes ont du mal à s’adapter et ont tendance à se replier sur leurs valeurs historiques. Pour les individus qui ont forgés leurs identités sur les valeurs du groupe ont pourra parler de « crise identitaire » personnellement je préfère parler d’une crise des valeurs.

Le phénomène n’est pas nouveau. Le dernier épisode a été la crise causée par l’avènement du « communisme ». Cette utopie égalitaire a bousculé les valeurs traditionnelles de la bourgeoisie bien assise sur ses privilèges. Cette dernière a vécu à l’époque une véritable « crise identitaire ou des valeurs » Elle a conduit à toutes les répressions que l’on a pu connaître (syndicales, Mac artisme, monté en puissance des opinions d’extrême droite, et sous-tendu à la seconde guerre mondiale). Cette utopie a un peu disparue, dans la mesure où ces nouvelles valeurs se sont partiellement inscrite dans le patrimoine commun (même s’il existe encore de nombreuses résistances).

La « crise identitaire » que l’on croit connaître aujourd’hui est moins le fait de la confrontation au monde musulman mais la perte d’une des grandes valeurs sur lesquelles se sont construite la plupart des sociétés : La solidarité !

Les remous autour de la « loi travail » sont le reflet du « chacun pour soi » (patronat/syndicats). La devise moderne pourrait être : Tous pour un, un pour moi ! C’est cette nouvelle approche des situations qui détermine la crise identitaire (des valeurs) que nous vivons aujourd’hui.

Pour en donner quelques exemples :

1- Arrivée de Donald Trump au pouvoir et son « américa first » qui rappelle étrangement le « Deutschland uber alles » des années 30.

2- La nouvelle approche des assurances : ne payez que ce que vous consommez, donne un gros coup de griffe à la mutualisation des risques basée sur la solidarité.

3- L’Uberisation galopante de notre consommation

4- L’inclination, par exemple, de Emmanuel Macron à tirer le salariat vers un entreprenariat individuel

5- La position es grandes puissances dans le conflit Syrien

Etc. Etc.

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