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Mariages arrangés, mariages d’amour

Il est de coutume, dans certaines civilisations moins « évoluées » que la notre que les mariages soient arrangés par les parents sans que les futurs époux aient leur mot à dire. C’est un usage qui nous paraît, à nous citoyens des pays occidentaux, totalement aberrant, injuste, voire un tantinet barbare. Dans nos civilisations nous privilégions le mariage dit « d’amour » sur ces mariages de raison, mais c’est un fait relativement récent. Il n’y a encore pas bien longtemps les mariages en France étaient arrangés par les parents pour des raisons socio-économiques (regroupement des fortunes, des patrimoines fonciers, pour assurer l’avenir de la future épouse, …). Ce n’est qu’à partir de la fin du XIXème, début vingtième siècle que la notion de mariage d’amour c’est imposée, soit  il y a environ 100 ans.

Pour mieux cerner cette conception du mariage tentons d’oublier de la voir par nos yeux et de nous mettre dans le contexte d’une époque et de sa culture.

Dans les temps anciens deux critères pouvaient garantir la survie de l’espèce :

  1. La force physique, garantie de la survie individuelle
  2. La fertilité garantie, de la survie collective

Ces deux notions ont institués la domination de l’homme sur la femme (force physique) et la notion de la protection qu’il lui devait (fertilité). Il semble que cet archaïsme dure encore, partiellement, de nos jours.

La civilisation évoluant lentement cette domination-responsable a placé les femmes dans un position de dépendance, à tel point qu’il n’existait pas de place dans la société pour une femme non mariée. Elle ne pouvait ni garantir son intégrité, ni assurer sa subsistance, et encore moins élever des enfants. Le mariage se présentais alors comme une nécessité vitale pour éviter une vie d’apocalypse. Il ne s’agissait pas d’assurer son bonheur mais tout simplement sa survie.

Il s’est institué ,tout naturellement, la responsabilité pour les parents, d’assurer l’avenir de leurs filles de leurs trouver un époux. En corollaire, et pour rendre les choses possible, il était indispensable que les parents puissent également imposer leur volonté à leurs garçons (qui devaient jouer leur rôle dans ce marché)

La notion de « mariage arrangé » c’est tout naturellement imposée sous la responsabilité des parents. Notons que les filles étaient redevables à leur père de leur trouver « un parti » et de tous les sacrifices que devaitt faire la famille pour les marier (dot, trousseau, cérémonie …) Les garçons n’étant pas en mesure de trouver par eux même une épouse (puisque les filles n’étaient pas disponible sans le truchement des parents) étaient redevable à leurs parents de leur trouver une épouse et de leur assurer un statut social.

Loin d’être l’horreur que nous imaginons aujourd’hui le « mariage arrangé » était plutôt vue comme une bénédiction !

Dans la littérature médiévale l’amour en garçons et filles  reste célébrée, mais plus sur le plan de l’amour impossible à concrétiser (Roméo et Juliette, Tristan et Iseult, Guenièvre et Lancelot).

L’amour : oui, mais le mariage d’amour : non !

En occident, c’est, sans doute, à partir de l’époque romantique que la notion de bonheur dans la relation homme/femme se développe. La démocratisation de l’éducation, sa laïcisation, l’accès des femmes à la culture ont progressivement placé l’individu au centre du débat et le mariage, pure arrangement social, est devenu une recherche du bonheur. Comme toujours les idées vont plus vite que les usages et le « mariage arrangé » a perduré un certain temps pour devenir tout à fait exceptionnel.

Il existe toujours un « gap » d‘une cinquantaine d’années entre les idées (les progressistes) et les coutumes (les conservateurs). On a récemment observé ces querelles avec les lois sur la contraception, l’avortement, le pacs, le mariage pour tous, aujourd’hui la PMA et sans doute demain la GPA. A chaque fois le conservatisme a lutté contre la nouveauté, mais à du s’incliner. Pas plus qu’on ne lutte contre la nature, on ne lutte contre l’évolution des civilisations.

Aujourd’hui la notion de recherche  du bonheur (propre aux civilisations de nantis !) est le fondement même du mariage, et le « mariage arrangé » nous paraît antinomique avec cet objectif. Il en est autrement dans des sociétés ou la vie est plus difficile et ou la notion de bonheur passe après la notion de survie. Essayons de voir chaque situation avec les lunettes qui conviennent. Nos lunettes de nantis (nos Ray Ban) nous offrent une version déformée de la réalité des autres sociétés. Ne jugeons pas les sociétés plus archaïques avec nos lois, comme d’ailleurs ces sociétés ne devraient pas juger nos comportements avec les leurs.

De nos jours la situation est, évidemment, complexe car les sociétés ne sont pas homogènes et coexistent les mouvements conservateurs et les mouvements dit « progressistes ». Cette dualité d’opinions est bien sûr génératrice de conflits. La diffusion très large de l’information entre les diverses sociétés active les désirs et les peurs. Les divisions au sein des familles et même dans l’esprit de chacun sont monnaies courantes. Les mutations de la société se font, c’est malheureusement le propre de l’homme, sur un fond d’intolérance et de façon chaotique.

Ce que l’on peut tirer comme leçon est que la notion de mariage, purement sociétale jadis et devenue, chez nous, une recherche du bonheur à deux. Avec l’accroissement des divorces, la dérive des mariages vers les pacs, on peut penser que nous nous tournons, dans le mariage, vers une recherche du bonheur individuel. Comme dans tous les domaines la société « s’Ubérise »  et vire au chacun pour soi… attendons la suite !

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