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L’histoire de l’art, de la raison à l’émotion

Nos société évoluent, au cours de l’histoire allant, en se formalisant de plus en plus, des meutes, des clans informels des sociétés primitives, jusqu’aux sociétés modernes ou tout est encadré, régulé, réglementé, et dans lesquelles la spontanéité, l’instinctuel sont quasiment rejetés.

L’histoire de l’art se présente comme un long cheminement qui va des temps les plus reculés jusqu’à nos jour. Vu avec beaucoup de recul, on trouve dans l’expression artistique une lente évolution qui va, à l’inverse des sociétés, du plus raisonné, contrôlé, académique, au plus déconstruit, débridé, informel.

Il est curieux de constaté que plus les sociétés se structurent et plus leur expression dans l’art suit le chemin inverse et se déstructurent.

Reprenons, rapidement, les grandes périodes de l’histoire de l’art :

  • Époque Gréco-romaine. L’art est généralement d’expression religieuse. On montre surtout des représentations des dieux sur un mode extrêmement codifié, à la fois dans l’iconographie de la représentation et dans son expression esthétique. On respecte les canons de la beauté qui sont à la fois gage de beauté et de respect envers les divinités représentées.
  • Au moyen âge on reste dans la représentation religieuse (une autre religion bien sûr) mais l’expression artistique reste très formelle à la fois dans les sujets traités et dans la façon graphique de les interpréter.
  • A la Renaissance les carcans de l’art s’assouplissent et l’on peut aborder de nouveaux sujets. Tout d’abord on se dégage pratiquement de l’art religieux en représentant la mythologie Gréco-romaine (ce qui est une façon de rester dans le religieux tout en s’en écartant). On s’oriente alors vers la représentation des « grands de ce monde » dans une présentation « laïco-religieuse ». On décrit dans les portraits et représentations des grands hommes plus leurs fonctions, leur pouvoir, que leur personnalité. Le costume, la position, sont choisies avec soin pour donner toute l’impression de puissance attachée à la fonction.
  • Progressivement on va glisser vers des expressions plus personnelles, des portraits plus intimistes, des sujets plus naturalistes montrant les gens du peuple. La sensibilité s’insinue sous les codes académiques.
  • Avec l’époque impressionniste le sentiment fait véritablement irruption dans l’art. On ne peint plus une réalité mais la perception que l’on peut en avoir. Les artistes recherchent comment techniquement, dans leur travail, représenter des sentiments, des états d’âme. Adieu la rigueur, place à la liberté.
  • Au début du 20 ème siècle la « dé formalisation » de l’art s’accentue. Cubisme, structuralisme, constructivisme, les codes utilisées deviennent de plus en plus personnels, la « réalité » ne fait plus partie des objectifs artistiques. On ne peint plus ce que l’on voit mais ce que l’on ressent. Alors que les impressionnistes peignaient ce qu’il ressentaient devant un paysage, on n’a plus besoin de sujet pour s’exprimer, on trouve en soi les élans nécessaires à la création. Il reste encore des traces d’académisme puisqu’il reste des écoles, des chapelles, une théorisation de l’art qui imposent encore certaines contraintes et conventions
  • Dans l’époque contemporaine tous les codes éclatent. On arrive à ce que certain peuvent appeler « le grand n’importe quoi ». Toute formalisation a disparue et la projection sur une toile devient presque un acte physique (tout à fait pour certains artistes) Chacun balance dans son œuvre ses déchirements internes (souvent névrotiques, nihilistes, morbides, parfois à la limite de la pathologie). Qu’importe la forme, on s’exprime et … c’est tout.

 

On voit dans ce petit résumé comment l’expression artistique est passée en deux siècle d’un mode contrôlé, raisonné, et gouverné par la conscience cognitive, des choses, à une expression sans règles communes, et commandée par la conscience émotionnelle.  La raison à progressivement fait place à l’animalité. Si on cherche à comprendre ce nouveau mode d’expression on fait fausse route. Il n’y a plus rien à comprendre, à analyser, dans cet art, juste à ressentir, à éprouver. Selon la raison c’est du « n’importe quoi », selon l‘émotion ce peut être intense.

Quel sera l’avenir de l’art dans cette perspective … mystère ? Continuera-t-il à évoluer à rebours de l’évolution de la société (qui elle va dans le sens de plus de structuration, plus de codification, plus d’universalité dans la connaissance), l’avenir nous le dira. Quel sera le profil des futurs amateurs d’art ? « L’élite culturelle » va-t-elle abandonner la notion d’art et la laisser aux classes « les plus populaires » ? le marché de l’art va-t-il, de ce fait, s’élargir ?

On retrouve une évolution similaire dans la musique qui est passé en deux siècles d’une musique folklorique rituelle et répétitive, à la grande période de la musique dites « classique », pour en arriver au jazz, au rock’n roll, au métal, au rap. Encore ici, l’élite c’est fait déposséder de ses prérogatives de leader d’opinion et se sont les couches populaires qui se sont accaparé le privilège des conduire les gouts, de faire le marché de la musique. On va vers une musique plus instinctuelle, plus spontanée, plus caricaturale.

La disparition des élites dominantes est le fait majeur de l’évolution des civilisations modernes, avec le paradoxe que, plus la civilisation devient complexe, technique, difficile à appréhender et moins les élites intellectuelles gouvernent le monde.

Plus les sociétés se structurent, plus les élites perdent leur pouvoir au bénéfice des classes populaires, et plus leur expression devient, simple, instinctuelle, animale … finalement, c’est très logique !

Signalons une forme artistique un peu particulière, c’est la littérature. Dans la mesure où elle s’exprime à travers un média totalement codifié et secondarisée (le langage), elle n’arrive pas à devenir une expression animale (car l’animal n’a pas de langage). Même si la littérature « au kilomètre », les romans « dit de gare » jouent les bestseller, il reste encore une place pour la « belle littérature ». Si on observe une évolution dans la littérature, c’est souvent plus dans les sujets traités que dans la façon de les traduire.

 

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