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Les poncifs de l’art contemporain

On a distingué plusieurs grands courants dans l’art, depuis la fin du moyen âge. Ceux-ci ont d’abord explosés puis se sont éteints de leur « belle mort ».

  1. La renaissance. Vers les XV ème, XVI ème siècle, le besoin de sortir d’un art traditionnel, iconique, et répétitif se fait sentir. Les peintres cherchent alors à produire l’émotion par « le beau ». On cherche à reproduire la réalité (vécu ou fantasmée) dans son détail, avec précision. L’art devient esthétique, raffiné, enrichi de ses détails. Le précision de la forme, le choix judicieux des couleurs (dans la limite de la palette techniquement disponible à l’époque) deviennent les critères de la beauté. La forme brut, la représentation iconique de la pensée religieuse ne suffisent plus. Il faut de la richesse, de  l’enluminure, de la précision, du détail. L’esthétique devient le moyen d’accéder au beau. Progressivement en se développant l’art va se scléroser . Ce qui était le moyen d’accéder au beau devient un but en soi. Le raffinement n’est plus le chemin de l’émotion mais devient un but en soi. L’académisme prend le pas sur l’émotion. La technique n’est plus un moyen mais devient un but, et l’émotion n’est plus qu’un prétexte pour justifier l’art académique. Le diktat de la forme s’impose.
  2. Avec, disons les impressionnistes, les artistes s’efforcent de remettre l’émotion en avant et de se dégager de ces conventions mortifères pour l’art. La structure les a enfermées, ils veulent la rejeter. La déstructuration de la réalité dans l’art devient une nouvelle période. Ce sont d’abord la couleur, les tâches de couleurs qui vont remplacer la forme chez les impressionnistes et leurs descendants. Ensuite c’est la forme elle-même qui se transforme avec les mouvements cubistes. L’art se déstructure de plus en plus jusqu’à ce que la forme disparaisse dans l’art résolument abstrait. La non-structure devient le moyen de propager l’émotion, d’atteindre le but de l’art. Progressivement le moyen va se substituer au but, la non-structure n’est plus le moyen d’atteindre le sublime, mais une fin en soi. Il né un nouvel académisme, plus on déstructure, plus on fait une œuvre qui ne ressemble à rien et plus on est moderne et novateur. Le diktat de la non-forme s’impose.
  3. Il est intéressant de remarquer que l’évolution de ces deux grands courants de l’art reprend le cheminement de toutes pensées humaines. On part de l’émotion pure qui peu à peu se structure, se formalise, se crée ses règles et ses codes, jusqu’à s’enfermer dans le système qu’elle s’est construite. L’évolution de l’homme au cours de sa vie suit un chemin analogue. Du vécu purement émotionnel de l’enfance on passe progressivement au vécu principalement cognitif de l’homme âgé. De l’émotion créatrice et régénérative on passe au contrôle cognitif des situations et à une forme de sclérose. Il en est de même pour les sociétés humaines. Elles naissent d’un chaos, s’organisent, se structurent, s’hyper-structurent, produisent de plus en plus de règles protectrices qui en  fait les emprisonnent et finalement en meurent. C’est, sans doute, ce qui arrive à notre vielle civilisation occidentale. Nous étouffons nos agriculteurs, nos industriels, notre monde du travail, l’éducation de nos enfants, par des diktats, des préjugés, des concepts castrateurs, idéologiques, écologiques, protectionnistes qui les empêchent de vivre dans une forme de suicide collectifs.  Si je devais trouver un point positif à des personnages délétères comme Donald Trump ou Boris Johnson ce serait de garder cet esprit transgressif, sans doute puéril,  qui pourrait nous donner un espace de réflexion qui nous fait défaut. Comme quoi l’irraisonné peut mener à la raison !
  4. Actuellement l’art se cherche, il tâtonne, balbutie, part dans toutes les directions. Un jour viendra ou de jeunes artistes trouverons une issue et l’expression reprendra ses droits. Une nouvelle ère s’ouvrira pour les artistes, elle explosera sans doute dans ses débuts, puis générera ses codes et ses principes pour s’enfermer dans un nouvel académisme sclérosant. Ainsi va le monde !
  5. Les écueils à éviter pour ne pas tomber dans ce néo académisme sont nombreux dans l’art contemporain. Faire moderne pour faire moderne est le fruit de bien des poncifs. En voici les principaux :

a)  Le « destroy », « trash » « libidineux » :  Le coté régressif de beaucoup d’artiste ados attardés qui refusent de grandir, et refusent de franchir le stade « pipi caca ». Ils s’y complaisent, mais nous qui avons franchi ce cap, cela nous lasse !

b)  La répétition d’objets identiques à l’infini, organisé avec rythme ou pas. Une idée originale qui est devenu un cliché banal

c)  Le gigantisme : prenez un objet banal et grossissez le 100 fois, vous aurez une œuvre d’art. L’insolite dérange et peut créer une émotion … enfin la première fois !

d)  L’animation des objets avec un petit moteur programmé pour leurs faire exécuter certains mouvements d’ensemble. Les artistes découvrent la « petite mécanique » ils redécouvrent le train électrique de leur enfance. Ils ont l’impression d’inventer l’art cinétique mais font juste joujou avec de petit gadget.

Il reste cependant possible de réutiliser ces clichés en leur donnant un nouveau sens, une nouvelle vie. Ils peuvent alors reprendre de la vigueur narrative, sortir de leur académisme… on retrouve alors véritablement de l’art contemporain.

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Cet article comporte 2 commentaires

  1. Academisme sous entend que les concepts soient codifiés et reconnu par un “collège” d'”érudits” quelque soit la forme d’art les nouveaux courants sont moins flagrants dans la sculpture que dans la peinture et dans la “musique”.

    1. Tout à fait, au sens stricte, l’académisme serait la reconnaissance normative par une entité constituée et référante. Dans mon texte, par académisme j’entends la reconnaissance tacite par un courant d’opinions, au nom de certains critères admis comme des références considérées universelles, qui se comportent alors comme des académies virtuelles.

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