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Le populisme ou la raison du peuple

Le peuple a-t-il toujours raison ?

On peut donner une infinité de définitions du populisme. Mais toutes tournent autour de la souveraineté du peuple dans les décisions collectives. Bien sûr la notion même de peuple est loin d’être précise car, si elle pourrait définir l’ensemble des citoyens vivants dans un pays (la communauté nationale), elle est le plus souvent utilisé pour représenter les classes populaires par opposition aux classes dirigeantes et aux élites.

Le populisme véhicule donc une sorte de notion de « lutte des classes », un conflit entre riches et pauvres, élites et ignorants, dominants et dominés.  Il y a derrière tout discours populiste un esprit de rébellion, de revanche, de remise en cause de l’ordre établit

Bien que défini plutôt récemment, le populisme est pratiqué depuis la nuit des temps par tout-ceux qui désirent prendre le pouvoir, il est le cousin germain de la démagogie.

Traditionnellement associé à une pensée « de droite » il connut, chez nous, la consécration avec le mouvement « Poujadiste », mais bien sûr, à l’analyse, il se révèle tout à fait universel et transverse à toutes les idéologies.

Pour bien comprendre cette technique de manipulation des opinions, de prise de contrôle essayons d’en définir les mécanismes. Elle se base sur 4 grandes étapes.

1) Définition d’une cible.
Il faut identifier un groupe d’individu ayant une aspiration, un besoin, une revendication assez forte et commune à tous. C’est cette nécessité qu’il faudra flatter et promettre de solutionner. Peu importe si ses individus ont par ailleurs des aspirations très diverses, voire antagonistes. On doit les réunir autour de leur besoin commun.
Ce groupe pourra être selon la situation et l’objectif de la prise de pouvoir : Les patriotes ( défenseurs de la France) , les travailleurs (force vives de la nation ), les entrepreneurs ( créateur de croissance et générateurs d’emplois) , les défenseurs de la morale ( anti avortement, mariage pour tous, …), les écologistes (défenseurs de la planète et des générations futures ), les défenseurs d’une idée, … ou pourquoi pas les supporters du Paris saint Germain ou autres.

2) Création d’un sentiment de cohésion.
Il faut donner une unité au groupe et pour cela rien de mieux que de se définir par rapport à un adversaire commun. ( il est toujours plus facile de fédérer les gens contre quelque chose que pour! ). Cet ennemi commun sera le ciment du groupe et fera oublier à chacun ses divergences avec les autres.
Pour le groupe des patriotes, l ‘ennemi pourra être les ennemis de la Nation. Ce pourra être les communistes (déjà vu ! ), les juifs (déjà fait!), les arabes devenus les musulmans (en cours ! ), les libres penseurs et les intellectuels, dont on peut, par une pirouette ou une autre justifier qu’ils sont un danger pour la patrie.
Pour le groupe des travailleurs, l’ennemi tout désigné sera les Patrons, les capitalistes, les banques, dont il n’est pas trop difficile d’argumenter qu’ils sont les exploiteurs de la classe ouvrière et qu’ils ne pensent qu à « s’en foutre plein les poches ».
Pour le groupe des entrepreneurs (patron est devenu un terme péjoratifs imprononçable, comme nègre ) l’ennemis sera bien sur les salariés (qui ne pensent pas au bien de l’entreprise mais à obtenir toujours plus d’avantages et plus de salaire ) ou un gouvernement socialiste qui paralyse la liberté d’entreprendre …
Pour les défenseurs de la morale l’ennemi sera les libres penseurs, les progressistes,les pervertis de tous poils.
Pour les écologistes, pas besoin d’aller chercher très loin, les pollueurs, les industriels, les pétroliers, …..feront l’affaire.
N’oublions pas Bruxelles et l’Europe qui peuvent faire un ennemi idéal pour des groupes très divers.

3) Devenir les porte-paroles
Il faut s’autoproclamer pourfendeur de l’ennemi. Le discours et simple puisque l’on s’adresse à un public déjà convaincu. Il suffit d’insister et d’insister encore sur le danger commun, d’exacerber les peurs, de titiller les anxiétés. Tout l’art sera d’éviter les autres sujets qui pourraient diviser le groupe et lui faire perdre son illusion de cohérence. Si on s’y prend bien, si on s’investi assez, si on évite les pièges de la division, on pourra passer du statut de leader auto-proclamé à celui de leader désigné.

4) Passage aux actes.
C’est là le point faible du populisme. Si on prend une certaine audience, si le groupe prend du pouvoir, il va se trouver confronter à la nécessité d’agir. Hors, un acte est toujours positif. On n’est plus dans la négation des actes des autres, mais dans l’action. On fait ! On va être obligé de sortir de la dénonciation pour devenir soit même sujet à la critique. C’est à ce moment que les divergences d’opinions dans le groupe vont apparaître . Chacun, en fonction de ses convictions, n’aura pas la même idée de l’action à entreprendre. Sortie de le dénonciation commune, l’action pourra être diverse, chacun va retrouver son indépendance de pensée.
Que peut-il se passer ?
Soit le groupe se scinde en plusieurs courants avec de nouveaux leaders émergeants … et bonjour la guerre des chefs et des chapelles, soit l’une des tendances réussi à s’imposer aux autres par la force et la coercition et le mouvement devient autoritaire, autocratique. Il est obligé de se doter de règles et de dogmes qu’il faut imposer à des personnes qui ne sont plus d’accord sur les objectifs. Non seulement il faut imposer ses idées à la cible antagoniste choisie, mais encore à une partie de ses sympathisants. Les tenants du populisme se retrouvent alors être une minorité qui doit imposer ses idées à une majorité. Inutile de dire que la dérive totalitariste est inévitable.

C’est le problème du populisme, construit sur une fausse idée de cohésion, il se termine toujours mal, soit dans le chaos et la division, soit dans l’autoritarisme.

PS : Le principe même « du peuple qui a toujours raison » et largement contredit par l’histoire. Pensons que c’est le peuple qui a porté au pouvoir Hitler (mien führer adoré), Staline (le petit père du peuple ), Mao Tsé Toung (le grand timonier), que c’est avec l’appui du peuple que les catholiques ont menés l’inquisition, l’extermination des Cathares, les guerres contre les protestants, que le peuple participe largement aux dérives radicales qui ont portés au pouvoir D. Trump, V. Poutine, E. Erdogan, J. Bolsonaro et qui polluent notre siècle. C’est également par le peuple que se forgent les idéologies radicales Islamistes. Non le peuple est loin d’avoir toujours raison, et même si sa cause est le plus souvent juste il manque souvent totalement de clairvoyance dans ses choix, il se laisse facilement manipuler par les populistes.

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