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Le déclin des intellectuels

De tout temps les sociétés se sont stratifiées en « classes sociales ». Les piliers de cette stratification ont été : Les royautés (pharaons, empereurs, rois, sultans, califes …) les religions (Égyptienne, Romaine, Chrétienne, Aztèques, Mayas …), les intellectuels(artistes philosophes, économistes, scientifiques …) et le peuple (… les autres !).

A  partir de ces piliers et par le biais d’alliances variées se sont créés les classes dominantes et les classes dominées. C’est le lot de toutes les civilisations que de se soumettre à ce processus.

Le point commun à toutes les « royautés » c’est de s’être appuyés sur les religions pour se définir un caractère héréditaire que l’on retrouve dans les sociétés anciennes. Les pharaons, les empereurs Romains, les rois Aztèques ou Mayas se sont appuyés sur les prêtres,  pour asseoir leur puissance, Les royautés occidentales se sont appuyés sur le Christianisme, les Sultans sur l’Islam, les maharadja sur l’Indouisme. A cette époque les intellectuels n’existaient pas en tant que classes puisque le savoir était l’apanage des religieux.

En occident, c’est la renaissance qui a fait émerger les intellectuels en tant que classe identifiée, c’est la première fois que les artistes, peintre, sculpteur, écrivains sont connus par leurs noms et non par leurs œuvres (Michel Ange, Léonard de Vinci, Ronsard, Molière, Corneille …). Ils sont alors au  service du pouvoir mais commencent à s’affirmer comme troisième force derrière la royauté et l’église.

En France, avec la révolution de 1789, la royauté disparaît brutalement pour être remplacée par une bourgeoisie d’argent comme force dominante. Les intellectuels occupent la seconde place devant l’église toujours présente. La révolution industrielle va confirmer les intellectuels comme seconde classe dominante de la nation.

Avec le développement de l’éducation, la classe dites « populaire » prend de l’importance et entend bien imposer son point de vue. Le fossé entre intellectuels et « le peuple » n’est plus si profond et une frange intermédiaire de gens de savoir apparaît. Cette nouvelle force reproche à la classe dominante (bourgeoisie et intellectuels) de n’avoir pas su gérer correctement le pays, ou du moins de l’avoir géré à son seul avantage. Nait alors dans le peuple  un sentiment de rejet vis à vis des institutions établies, des élites bourgeoises ou intellectuelles. Les termes « populisme » , « degagisme », « démocratie directe », alimentent les slogans des nouveaux opposants. Les décisions institutionnelles sont systématiquement remises en cause dans la rue (ZAD de Notre dame des landes, loi travail, gilets jaunes,  statut de la SNCF,  Loi sur les retraites). Les décisions du parlement sont violemment remises en cause par des manifestations populaires. Ceci, en sous-main, implique que les institutions parlementaires ne sont plus considérées comme légitimes. C’est donc une remise en cause totale de notre démocratie représentative ! Les intellectuels ne sont pas totalement discrédités, même si ils sont vertement critiquées,  mais on souhaite leur garder et rôle purement technique, purement consultatif en les éloignant de toute capacité de décision. Le pouvoir aux « non sachants » et les « sachants » en pur appuie technique. Personne ne remet véritablement en cause le rôle des chirurgiens, ingénieur, économistes, à condition qu’ils ne soit plus partie prenante dans les décisions. Comme les migrants ils sont toléré … dans la mesure où ils restent à leur place !

Ou cela va-t-il nous mener ? c’est une grande interrogation de l’époque.

Pourtant c’est un scénario déjà vu et dont les retombées sont connues de tous.

En 1933 en Allemagne, la république de Weimar est à bout de souffle et le peuple Allemand en grande colère. Le rejet des institutions est fort dans les deux extrêmes (Parti Nazi et Bolchevick). L’extrême gauche fait peur car elles fomente des insurrections, putsch, attentas. Le « peuple » Allemand se réfugie alors dans le parti Nazi. S’en suivent l’avènement d’Hitler au pouvoir, la guerre et ses funestes conséquences.

En 1917 en Russie, le « peuple » se soulève contre l’establishment tsariste, élimine noblesse et intellectuels pour prendre le pouvoir. S’en suivent l’arrivé de Staline au pouvoir, la « Dictature du prolétariat », la main mise sur l’Europe de l’est, le « Goulag » …etc., etc.

Même scénario pour la révolution Chinoise avec l’arrivée de Mao, la purge des intellectuels remplacés par les « gardes rouges », les grandes famines, et le sauvetage de la Chine par Deng Xiaoping.

Scénario identique pour la révolution Castriste et Salvadorienne et Algérienne.

Dans tous les cas le « peuple » arrive au pouvoir sans structure politique établie. Elle s’avère pourtant indispensable à toute prise de décision.  On cherche alors un leader charismatique issu du « peuple »  et généralement l’un des acteurs principaux de la révolution populaire. Apparaissent alors Hitler, Staline, Mao, Castro, Chavez, Ben Bella, portés au pinacle par le « peuple ». Ceux-ci, pas plus que les gouvernances précédentes ne peuvent donner satisfaction au « peuple » et répondre à leurs attentes et aux promesses faites. Une opposition prend corps. Mais ces leaders, issus de forces révolutionnaire, ont des manières musclées pour éliminer les opposants et se maintenir au pouvoir. Ils dirigent alors par la coercition non plus pour le « peuple », mais « contre le « peuple ». Il faudra alors attendre des années pour que ces pouvoirs se gangrènent de l’intérieur et le sacrifice de beaucoup de courageux opposant qui payeront de leur vie le retour à la démocratie.

Le « peuple » souffre avant les révolutions, il souffre encore après, et payera de son sang son aspiration à la démocratie.

Même si la gouvernance par des élites aveugles et une bourgeoisie financière avide n’est pas une solution humaine, morale satisfaisant, l’appel à la démocratie directe est un dangereux miroir aux alouettes sur lequel le « peuple » à tendance à se précipiter.

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