Skip to content
[font_awesome icon="phone" margin_right="5px" color="#000"] 01 42 59 15 27 [font_awesome icon="envelope" margin_right="5px" margin_left="20px" color="#000"] patrick@rouillier.com [font_awesome icon="user" margin_right="5px" margin_left="20px" color="#000"] [wp_login_url text="User Login" logout_text="Logout"]

L’argent, unité de mesure illusoire

L’argent sert à quantifier et mesurer l’intérêt que l’on porte à un bien, un service, voire un être. Il s’agit d’un unité de mesure étrange car bien que très clairement définie (Comme toute unité de mesure elle nécessite un étalon, qui fut l’or et qui est actuellement le Dollar US, les autres devises se positionnant par rapport à lui) elle sert à mesurer quelque chose qui n’est pas directement quantifiable.

Prenons l’exemple du salaire horaire d’un ouvrier, comment le mesurer en termes d’unité monétaire. Il n’existe pas de définition « absolue » de ce niveau de salaire. IL n’est défini que de façon relative à partir de quelques règles :

  • Un ouvrier est payé moins cher qu’un contremaitre, lui même payé moins cher qu’un cadre, payé moins cher qu’un dirigeant
  • Le salaire est fixé en comparaison avec les salaires d’ouvriers faisant un travail analogue.
  • Il tient compte de la rareté de la compétence recherchée.
  • Il est calculé en fonction de son incidence dans le cout des produits fabriqués et qui devront être vendus
  • Le salaire est évalué en fonction du taux de retour financier escompté. Un footballeur qui rapporte des recettes en vente de maillots, droits de télévision, billetterie, abonnements, un parfumeur (nez), un greffeur de perles, seront payés très cher car ils sont susceptible de rapporter beaucoup à l’entreprise

On peut trouver une foule d’élément qui peuvent influer sur le salaire de cet ouvrier, mais tous seront en rapport avec ce qui se pratique, de façon générale, dans l’industrie et aucun de constituera une mesure absolue du cout d’une heure de travail d’une personne. C’est une notion qui n’existe pas « en soi ». Il n’existe pas d’évaluation objective de combien vaut le travail d’un être humain. (sauf dans le cas odieux de l’esclavage ou ce cout était évalué, par définition, à zéro !)

Dans une transaction l’argent sert à mesurer le niveau d’adéquation entre l’offre et la demande.

L’argent et, également, le système de quantification des autres unité de mesure (temps, espace, poids, puissance, etc., etc.). C’est donc une « supra unité », qui permet de mesurer d’une façon, apparemment précise, des notions non quantifiables. En ce sens on peut dire que c’est une illusion. Il permet de mesurer (d’évaluer) le temps passé, un distance parcourue, une longueur de tissus, …etc., etc.

  • Si vous avez un accident mortel sur la route votre famille touchera une indemnité de l’assurance pour le prix de votre disparition. Ce montant versé mesurera le prix du vide laissé par votre disparition, en quelque sorte le prix de votre vie pour vos proches.
  • Vous avez un accident du travail et vous perdez l’usage d’une main. Vous serez pensionné pour le prix estimé de votre main.
  • Le marché de l’art est l’exemple même de la valeur relative d’une mesure monétaire qui se présente comme absolue. Combien vaut une œuvre d’art ? le prix du désir de l’acquérir par un acheteur, (valeur hautement subjective et relative), le prix espéré de sa revente, (valeur relative)

Les évaluations monétaires des biens, services, personnes sont bien des valeurs relatives les unes aux autres dans un système de relations relativement cohérent. Mais c’est un système qui tourne en rond en se mordant la queue. Vous estimez A par rapport à B, puis B par rapport à C, ce qui vous donne une estimation de C par rapport à A. Les valeurs relatives peuvent être, apparemment raisonnables (pour peu qu’elles fassent l’objet d’un consensus) mais qu’elles en sont les valeurs absolues ? Existe-t-il une valeur origine qui déterminerai toutes les autres ? Y a-t-il quelque part une entité suprême qui  fixerai, par exemple, la valeur absolue d’un quintal de blé étalon dont on pourrait déduire, de proche en proche, la valeur absolue de tous les biens, services, personnes ? bien sûr que non !

Nous vivons dans un système ou tout est évalué (directement ou indirectement) en unités monétaires. C’est une vaste « bulle », une construction « autoportante » qui ne repose sur rien, ou plutôt qui repose sur un consensus général. L’argent se présente comme une unité de mesure alors qu’il n’est qu’un droit consensuel à acquérir bien, service, et autres valeurs comme l’amour, la loyauté, la renommée …

L’argent n’est pas une valeur, il n’est que la représentation symbolique de grandeurs non mesurables en soi. Il représente les relations comparatives entre ces grandeurs.

Il est amusant de constater que cette représentation d’un monde non quantifiable exprimé en termes monétaire et analogue à la vision d’Albert Einstein dans sa théorie de la relativité, dans laquelle les objets ne sont plus représentés par leurs propriétés intrinsèques, absolues, mais par les relations qu’ils ont entre-deux. C’est également la vision de la psychologie relativiste qui définit les êtres non pas par ce qu’ils sont mais par les relations qu’ils développent entre-eux

 

Print Friendly, PDF & Email

Cet article comporte 0 commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Back To Top