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Etymologiquement, est laïc celui qui ne fait pas partie du clergé. Au sens moderne il signifie irréligieux, indifférent à la religion, voire athée

 

La laïcité est une notion assez floue à laquelle chacun peut apporter sa compréhension personnelle. Elle se différentie du terme laïc qui représente un état, en représentant une forme de vision de la vie, une forme d’action

Pour certain, un état laïc est le contraire d’un état religieux, dans lequel la religion gouverne les lois sociales et la vie des citoyens. Pour d’autre, un état laïc est un état dans lequel les pratiques religieuses sont tolérés mais ne doivent pas interférer avec les règles sociales dites laïques, pour d’autres encore c’est un état ou la religion n’a pas sa place.

C’est un sujet épineux qui, à ce jour, n’a encore pas eu de réponse satisfaisante. En effet, comment un individu adepte d’une religion, de ses dogmes, et de ses pratiques issues de la volonté de Dieu pourrait-il accepter des pratiques laïques qui entreraient en conflit avec ses convictions religieuses. Dieu devrait-il s’incliner devant la démocratie des hommes ? impensable ! « Stricto sensu » aucune religion n’est, en théorie, compatible avec un état laïc car les volontés exprimées par Dieu doivent s’imposer par-dessus la volonté des hommes. A la fameuse question : « L’islam est-il compatible avec la république ? » je répondrais sans hésiter : « Non, parce qu’aucune religion ne peut l’être »

Pourtant, cahin caha, au cours de l’histoire les choses se sont mises en place et le Christianisme, le Judaïsme, et même l’Islam ont trouvé leur place dans des sociétés républicaines au prix d’un certain nombre de concessions. En France, la loi de 1905 sur la séparation de l’église et de l’état a retiré aux églises leur pouvoir temporel tout en leur conservant leur pouvoir spirituel.  Les églises ont en fait accepté d’adapter leurs dogmes aux réalités sociales de la république.

Ceci a pu se faire car les églises ont su faire la différence entre leurs croyances et les dogmes qui en découlent. La croyance est non négociable, Dieu existe ou n’existe pas ne s’argumente pas, ne se justifie pas, ne se discute pas. C’est un élément de la conscience cognitive de l’être humain de croire ou ne pas croire. Un élément de son positionnement, de son identité. Tout état, aussi dictatorial qu’il soit ne peut empêcher un individu de croire. Il peut interdire les pratiques religieuses, les manifestations extérieures de la foi, mais ne peut (sauf « lavage de cerveau ») en aucun cas éradiquer une croyance. Il a pouvoir, par des processus éducatifs très longs, influer sur les sentiments religieux, offrir d’autres croyances. Cependant, dans l’histoire, depuis Akhenaton jusqu’à l’état soviétique aucun état n’a réussi à éradiquer un sentiment religieux, qu’il s’agisse du culte d’Amon, du Christianisme, du Judaïsme, ou de l’Islam.

Les religions ont su faire, et c’est tout à leur honneur la distinction entre leurs croyances, les dogmes qui en découlent, et les pratiques qui se sont développées au fil des siècles. Les dogmes sont basés sur des écrits issus de traditions orales dont on peut apprécier l’esprit, mais certainement la lettre. Les religions ont su prendre une certaine distance avec les textes anciens, en garder la philosophie tout en prenant du recul par rapport à la forme. En un mot, elles ont gardées leur foi, mais partiellement remis en cause des pratiques plus issues de la tradition que de la parole de Dieu. Cette plasticité des dogmes a permis aux grande religions de trouver leur place dans des sociétés laïques et républicaines.

C’est avec l’apparition de l’intégrisme que les choses se sont gâtées. La volonté de redonner aux textes « sacrés » leur sens littéral, de refuser toute interprétation un peu souple à fait faire un bond en arrière à la position des religions dans la vie sociale. Ces textes, dont on ne sait jamais qui les a écrits (je ne pense pas que Moise, Mahomet, Jésus ou ses apôtres savaient écrire !) qui ne sont que des transcriptions de transmissions orales et dont personne ne possède les originaux, ne peuvent sérieusement être étudiés dans la lettre. Que les croyants s’en fassent une philosophie de vie me paraît totalement légitime, mais que l’on veuille étudier chaque mot, chaque phrase, pour en rechercher le sens primaire me paraît ridicule. C’est pourtant l’approche des intégristes qui veulent s’attacher à des textes surannés, improbables, et leur donner une signification plus rigide que celle à laquelle ils peuvent prétendre.

C’est avant tout un problème d’éducation (puisqu’il s’agit d’une sur interprétation abusive de documents discutables), c’est aussi aux religieux de dénoncer cette lecture erronée des textes, de resituer la liturgie dans son contexte moderne, bref comme l’on dit « de remettre l’église au milieu du village ». C’est bien sur difficile pour les religions de remettre officiellement en cause les dogmes et la pratiques. Elles ont accepté une « interprétation molle » de certains principes, plus comme une tolérance floue qu’une nette remise en question (pensons au serpent de mer du célibat des prêtres, du port du voile, …). Accepter le changement, c’est à dire définir de nouveaux dogme et pratiques présente un coté iconoclaste dur à avaler ! Les religions pratiquent l’approche un peu hypocrite d’admettre sans accepter et d’accepter sans admettre ! Tout est dans l’art de la compromission !

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