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Illogisme de la langue Française

Tout au long de mes études on m’a dit que j’étais mauvais en orthographe, que j’écrivais phonétiquement, et finalement je l’ai cru. Avec les recul et l’âge je me suis aperçu que je n’étais pas vraiment mauvais en orthographe mais que, en fait, c’était l’orthographe qui était mauvais.

Quelques exemples pour montrer comment notre langue est pleine de complexité.

L’orthographe sert à traduire les phonèmes de la langue parlée en langage écrit et en ce sens quoi de plus logique que d’écrire phonétiquement. La langue que nous parlons et écrivons, la fameuse langue de Molière et un tissus d’illogisme tant dans son orthographe que dans son vocabulaire.

Prenons le mot « cochon », rien de plus simple. Son féminin est cochonne, ce qui n’a rien à voir avec le masculin qui désigne un animal. Une cochonne est une femme qui fait des cochonneries et le terme doit s’employer au sens figuré. Un cochon, lui, donne des cochonnailles (ou plutôt le fermier en fait des cochonnailles) qui se transformerons en charcuterie. Le féminin du cochon serai la truie, ce qui n’est pas un féminin au sens grammatical, mais un terme genré. Parlons du porc qui lui n’a pas de féminin. C’est logique puisque le mot porc désigne plutôt la chair de l’animal une fois tué, découpé, et cuit. On conçoit alors qu’il ne soit plus genré, et pourtant c’est un terme masculin (et non neutre), mais sans féminin. Le porc, paradoxalement, ne fais pas de porcherie (comme la cochonne fait des cochonneries).  il vit dans une porcherie. Dans l’expression « dénonce ton porc » le mot porc et essentiellement pris dans son sens masculin. Au sens figuré, les hommes sont des porc, les femme, elles, des cochonnes. Au sens propre les synonymes de porc, cochon seront goret, verrat alors qu’au sens figuré ils seront cochon, pourceau.

Avouons que pour un mot aussi basique on se trouve dans un abyme d’illogismes et de contradictions.

Est-ce cela qui fait la richesse de notre belle langue ? peut-être pas mais cela y participe largement. Dans l’art les courants « nihilistes » ce sont toujours plus ou moins terminés par le « carré blanc sur fond blanc », c’est à dire en cul-de-sac. La beauté est toujours dans la richesse, la complexité de l’arrangement, des détails. L’excès de rigueur, de cartésianisme, de raison, est sans doute un obstacle à la beauté. La sécheresse de la raison ne permet pas à l’imaginaire de s’activer elle l’enferme dans un univers déjà prédéterminé. La beauté se cherche dans l’émotion et non dans la raison. La richesse d’une langue se trouve dans la variété, la nuance,  et la précision de son vocabulaire, c’est à dire dans « le fond » et jamais dans « la forme »

Le genre

Une des particularité de notre langue est de donner un genre à toutes choses, y compris à celles qui n’en ont pas. On dit un fauteuil, une chaise, un tabouret, une liseuse, un canapé, un méridienne, alors qu’il est assez ardu de définir le sexe de chacun de ces objets. Ce sont en plus des noms qui n’ont pas de féminin ou de masculin correspondant. Ils sont uni genrés !

Si on prend les noms de profession beaucoup se déclinent au masculin et au féminin. La mode est de généraliser cette pratique (on dit maintenant auteur et auteure, chef et cheffe). Mais alors le nom ne définit plus seulement  la profession mais la personne qui l’exerce. Le boulanger, la boulangère ne désignent plus uniquement la profession, mais la femme ou l’homme qui officie. Du coup, on n’a plus vraiment de mots pour désigner les profession en tant qu’activité. Être boulanger ne signifie pas uniquement faire de la boulangerie, mais également exercer ce métier en tant qu’homme, comme ci  être boulanger ou boulangère n’était pas le même métier    

L’orthographe

Nos grammairiens se gargarisent de la beauté et de la richesse de notre orthographe. Personnellement je les contredirais. Il s’agit pour moi d’un ramassis de règles et surtout d’exceptions qui en font un « gloubi goulba » indigeste. Prenons la simple phrase que je vient d’écrire. Le mot personnellement : » pourquoi 2 n et 2 l et pas 2 m. Il existe sans doute des  myriades de règles et contre règles qui le définissent, mais à mon sens, le redoublement de certaines consonnes (d,n,l,m,t,r,s,f,p) alors que d’autres ne sont jamais doublées (b,g,h,j,k,q,v,w,x,z) n’apporte pas grand-chose à la langue.

La notion de pluriel (classiquement avec un s) est redondante avec la notion de pluriel déjà fournie par les pronoms. « Je mange des pommes » me paraît aussi précis que » je manges des pomme ». Pomme est un concept, la définition d’un objet, et en ce sens est indépendant du nombre de ses instances.

Quant aux innombrables exceptions à la règle du pluriel, elles sont parfaitement inutiles. La langue est-elle plus riche en disant et écrivant « des chevaux » que « des chevals », en disant ou écrivant « des genoux » plutôt que « des genous » ou encore des vitraux plutôt que des vitrails.

On peut citer mille invraisemblances dans notre orthographe, par exemple, sans aller chercher loin, l’écriture d’invraisemblance avec un seul s qui devrait se prononcer z.

Citons , bien sûr, l’accord grammatical su verbe avoir  avec son participe passé, les mots à orthographe bizarre comme « ailleurs », « parcours », … pourquoi un s qui ne marque pas le pluriel ?

Quelles leçon pouvons-nous tirer de ce constat :

  1. Ce que le « grammairiens » nous proposent comme un monument de logique est en fait une accumulation de cas particuliers, de règles justifiant les exceptions (qui de ce fait ne se présentent plus comme des exceptions mais comme des cas gérés par la doxa)
  2. Nous naviguons avec aisance et bonheur dans cet imbroglio de règles dont l’absence de logique nous est si familière que nous la voyons plus. Il est curieux de voir qu’en toutes chose l’habitude fait la norme et que nous ne voyons plus ce qui est en permanence sous nos yeux
  3. Beaucoup veulent défendre la langue Française dans le monde. Malheureusement, qu’elle qu’en soit la richesse, elle ne peut rivaliser avec la simplicité des langues Anglaises ou Espagnoles. Si on veut vendre un produit il doit être performant et simple à utiliser !

L’écriture est une codification de la langue parlée. L’écriture vient après le langage. Celui-ci  est construit à base de phonèmes (32 dans la langue Française), quoi de plus logique et de plus simple que d’écrire phonétiquement … Adieu à l’orthographe tarabiscoté !

Ces quelques exemples (on pourrait en citer des myriades d’autres) montrent comment l’habitude nous aveugle, comment les automatismes nous servent de logique. A force de pratiquer on n’analyse plus nos comportements et la familiarité nous sert de paravent.

Un raisonnement illogique devient parfaitement logique quand il est défini et justifié par une règle. Un exception à la règle du pluriel, totalement illogique, devient parfaitement logique quand elle est encadrée par la règle qui lui donne justification.

La règle du pluriel veut que les noms prennent un s final. Il y a une exception pour les mots se terminant par al qui prennent aux au pluriel ( un cheval, des chevaux). Un pratique contraire à tout logique et à tout souci de simplicité. Qu’à cela ne tienne nos grammairiens en font une règle ( les noms en al prennent aux au pluriel). Voilà que tout redevient logique ! Mais il y a un « hic » à cette règle, certains noms comme carnaval ne respectent pas la règle (un carnaval, des carnavals). Pas de problème pour les grammairiens qui en font une exception à la règle (qui traduisait elle-même une exception à la règle) et tout redevient parfaitement gouverné par la logique, comme si le fait d’être gouverné par une règle entrainait, de facto, la logique. Malheureusement des règles illogiques ne font pas la logique.

Roulons nous à plaisir dans le marasme de notre orthographe. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué !

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