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Critique et défense de la pornographie

S’il est un incontournable dans la vie des espèces c’est bien la reproduction. Les êtres vivants étant à durée de vie limitée,  Il ne peut exister d’espèce vivante qui ne se reproduirait pas. La sexualité, moteur de la reproduction est donc au cœur de la vie. Le désir de se reproduire, de s’accoupler est le besoin fondateur d’une espèce, son pilier. On ne peut être fier de ce que nous sommes sans être fier de ce qui nous fait !

Toute société présente ses avantages et ses contraintes. Les sociétés humaines fondées dans un but de protection des individus sur la solidarité collective se sont toujours efforcées de contrôler les désirs individuels pouvant mettre en péril la quiétude de la collectivité. Elles ont donc contrôlés nos passions et réglementés la violence, la cupidité, la possession des richesses, et bien sur la sexualité.

C’est à partir de valeurs morales instituées que s’est installée cette régulation. La sexualité, comme le crime, le vol,  n’échappe pas à la règle. Plusieurs raisons sont avancées pour justifier son contrôle

  1. La régulation démographique. Il est certain que contrôler la sexualité est un outil pour réguler l’expansion démographique, mais pas le seul, pour la régulation des espèces. Pourtant il ne semble pas que ce soit le critère majeur dans le « tabou sexuel »
  2. La préservation de la cellule familiale. C’est une piste plus intéressante. Nos organisations sociales sont fondées sur la cellule familiale. Elle constitue le maillon initial de notre structure sociale et il est évident que la société se doit de la surveiller . Si elle explose c’est notre société entière qui se délite.  Le contrôle de la sexualité à travers les notions de mariage, de fidélité, est parfaitement compréhensible
  3. La préservation des enfants. La reproduction ne garantit la survie d’une espèce que dans la mesure ou les descendants sont viables. Chaque espèce doit amener ses descendants à l’autonomie de l’âge adulte. Chez les animaux cela ne prend que quelques années, chez l’humain cela prend 15 à 20 ans. La cellule familiale protectrice doit être au moins préservée durant ce laps de temps.
  4. La crainte de se dévoiler. Voilà une notion qui paraît paradoxale quand on parle de sexualité et d’amour ! La relation sexuelle, du moins de la façon dont nous la concevons, est un échange, sinon d’amour, mais en tout cas d’intimité. Cette manière de se révéler à « l’autre », cette forme d’abandon de son intimité, de baisser sa garde n’est pas toujours facile à vivre surtout chez des individus « en contrôle ».
  5. Enfin, dernier point et non des moindre, c’est une des grandes différences (supériorité ?) entre l’homme et l’animal de pouvoir générer des émotions à partir d’images, de textes, de paroles, ou tout autre moyen de communication codé. vivre son animalité (au sens le plus noble !) à travers ces médias devrait être le « propre de l’humain », sa fierté. C’est malheureusement  tout le contraire dans notre civilisation qui tend à gommer tous nos instincts les plus primitifs.  

Sur la base de ces critères objectifs, en occident et dans le monde musulman, les religions se sont emparés de la question pour la transformer en véritable tabou. Avec leur côté : «  bannissons tout ce qui pourait ressembler à un plaisir ».son  masochiste, «  tu dois souffrir pour mériter le paradis » elles se sont efforcées de la combattre. Elles ont diabolisé successivement le théâtre, la danse, la bonne chère, et bien sur la sexualité (sans pour cela que les ministres du culte ne cessent d’en user et d’en abuser.) Avec le recul des religions les tabous sont tombés un par un, mais subsiste encore le tabou de la sexualité. Personne n’ose dire que la relation sexuelle doit être proscrite, mais les religions se sont efforcées d’en limiter les contours à la stricte finalité de la reproduction. Hormis cette fonction reproductrice la sexualité à une image pour le moins douteuse, voire confinant au vice. C’est une attitude parfaitement hypocrite, on la tait, on la cache, mais on la pratique. Chacun la cache sous couvert d’intimité, mais chacun la pratique et sait très bien que les autres font de même. C’est vraiment l’archétype de l’hypocrisie. Je ne suis pas sensé pratiquer, mais chacun sait que je pratique, je fais mine de croire que les autres ne pratiquent pas, mais je sais parfaitement qu’ils le font !  Pour une fois les humains parviennent à un consensus ! dans le mensonge on est tous d’accord.

La transmission des émotions par l’image, l’écrit est le langage est la base de notre communication. Par ces médias on communique la joie, la tristesse, la peur, l’angoisse, l’anxiété , l’amour, la haine, la violence, l’ambition, … toute la gamme des émotions humaines. On se régale des films, des livres, qui les transmettent. Toutes sont attendues, sauf la plus fondamentale pour l’espèce, l’émotion sexuelle. Un tabou empêche de la transmettre. Une curieuse ségrégation !

Ce tabou du sexe a progressivement pris un tour plutôt répressif, et comme tout barrage abusif aux instinct il génère une contre réaction. La  prohibition aux USA a généré, via les « bootlegger » un marché de l’alcool frelaté et toxique. Les produits illégaux, vendu  en cachette sont généralement de qualité pour le moins médiocre comme par exemple les médicaments vendu sur internet à l’usage des pauvre gens qui ne peuvent acheter les produits de pharmacie. La pornographie n’a pas échappé à la règles. Les productions sont plutôt lamentables avec des dialogues plus « proutiens » que « proustiens ». Mais demandez à Visconti ou Spielberg de réaliser un film en 2 jours, avec un budget de 10.000 €, et des acteurs qui n’en sont pas … le résultat ne sera pas à la hauteur.

C’est dans ce contexte qu’il faut s’intéresser à la pornographie.

Rappelons quelques éléments essentiels :

  1. Le plaisir sexuel est par essence gratuit, ouvert à tous, égalitaire. Ce n’est pas courant de nos jours
  2. C’est un moyen d’échange et de communication intime  qui n’est plus si fréquent dans notre univers ou la communication est de plus en plus formattée.
  3. C’est un instant de confiance et d’abandon à l’autre qui fait défaut dans notre monde de plus en plus individualisé et en crainte de l’autre
  4. L’homme est le seul animal capable de ressentir des émotion à partir de simples représentations codifiées (images, langage, écrits). C’est le développement de sa conscience cognitive qui lui donne cet avantage par rapport à l’animal, la pornographie entre dans ce domaine et fait partie de la distinction homme/animal.
  5. Une image en soi n’est qu’une image. Ce que nous « voyons » n’est que la production  d’un flux électrique (généré par la rétine) qui excite notre cerveau. Rien de plus. C’est notre cerveau, en référence à nos apprentissages qui va lui donner un sens, une valeur. Nous voyons ce que nous sommes capable de voir. Là où le « libertin » verra une image sexuellement excitante, le « coincé » ne verra qu’horreur et damnation. C’est nous qui donnons le sens aux images, et non elles qui nous l’imposent. Les images n’ont que la signification que notre mémoire veut bien leur donner en fonction de notre culture, de nos valeurs et aussi de nos fantasmes et de nos besoins

De toute façon, si la pornographie existe c’est, comme la prostitution, la drogue, le vol, qu’elle correspond à un besoin. Il est donc impossible de l’endiguer, tout au plus peut on la canaliser, l’organiser, la sublimer, la socialiser,  lui redonner la finalité qu’elle a perdu.

Avec un peu d’assouplissement dans notre rigueur morale, la pornographie pourrait se transformer en érotisme et trouver toute sa place dans le panthéon de l’art.

Lorsque l’on demande aux componcteurs de la pornographie si ils en regardent souvent, ils jurent leurs grands dieux que non ! Ils sont donc, par essence, des individus qui parlent de ce qu’ils ne connaissent pas et se réfèrent à des on-dit transmis dans les milieux puritains. C’est bien normal, moins les gens sont « au courant » et plus leur avis est tranché et sans appel !

En ce qui concerne l’accès des enfants à la pornographie, elle inquiète beaucoup les parents qui s’offusquent de voir leurs « petits » confrontés à des images plus que suggestives. La plupart souhaiteraient que l’accès des jeunes à de telles images soit plus sévèrement réglementé. On comprend leur inquiétude, mais sans la partager tout à fait.

Les adolescents découvrent brutalement leur sexualité lors de la puberté et sont soudain soumis à des pulsions qu’ils ne comprennent pas. Leur relation au sexe opposé devient complexe, inédite. Que faire ou ne pas faire, que dire, comment se comporter ! L’animal s’éveille sans que la raison ne le canalise, ne l’organise socialement. C’est une période de troubles et d’émois divers, l’adolescent la subit sans la comprendre. L’attitude logique serait de se tourner vers les parents, les éducateurs, en discuter avec eux. Bien sûr ces derniers engoncés dans leurs valeurs morales acquises restent « aux abonnés absent » … Les ados ne trouvent aucune réponse … autre que « tu comprendras quand tu seras plus grand ! ». Ce n’est pas suffisant car ils ont besoin de comprendre tout de suite. Alors ils se débrouillent tout seul, se questionnent entre eux, discutent entre gens qui ne savent pas plus qu’eux, et, solution d’aujourd’hui ils vont sur internet et découvrent la pornographie. Ils ne trouvent peut-être pas les bonnes réponses, mais au moins ils en trouvent et c’est déjà mieux que rien. Les adultes « coincés » dans leurs certitudes et leurs valeurs morales sont incapables de jouer leur rôle éducatif  et les ados, livrés à eux même en ce domaine, sont bien obligés de faire face. Ce qu’ils apprennent n’est pas génial mais leur permet de se positionner dans la situation qui les inquiète. Ne les blâmons pas, mais blâmons nous !

La pornographie ne propose qu’une version de « frustré » de la sexualité, … ce que nous sommes tous de par nos valeurs sociales et morales. Ce qu’en tirent les enfants n’est pas idéal, mais pas pire que ce que nous n’en avons pas tiré.

On peut débattre à l’infini sur la pornographie, mais elle n’est que le fruit de ce que nous sommes, de notre regard sur la société. C’est cela qu’il faut changer !

La folie, l’homosexualité ont longtemps été considérés comme des déviances punissables avant d’être considérés comme naturelles, sinon normales. Il en va de même pour la pornographie. Remettons nous en cause et tout pourra rentrer dans l’ordre.

Il ne s’agit ni de faire l’apologie de la pornographie, ni de la dénigrer, mais de donner à la sexualité sa juste place dans la société, de mettre en phase nos besoins individuels et nos besoins collectifs, nos liberté et nos contraintes. La liberté vient quand on remplace des contraintes imposées par des contraintes justifiées, comprises et acceptées.

Comme la vie serait simple si nous ne passions pas notre temps à la compliquer !

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