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Coronavirus ou “panique à bord”

Quelques chiffres pour relativiser

Cause de décès Nb morts annuels
Armes à feu Marseille 25
Coronavirus (estimée sur stade actuel de l’épidémie) 60
Gagnants du gros lot ( loto et millionnaire) 150
Accidents de la route 3.200
Grippe annuelle 6.000
Accidents domestiques 20.000
Alcool 49.000
Tabac 57.000
Cancer 150.000
   
Total des décès 750.000

Ces chiffres sont évidemment discutables, mais ils représentent des ordres de grandeur qui restent significatifs.

A noter que les chiffres des décès dus au coronavirus sont estimés sur la base de la mortalité actuelle au stade présent de l’épidémie. On constate que, à ce jour, il est deux fois plus probable de gagner le gros lot au loto que de mourir du coronavirus. Même si l’épidémie se développe largement on ne voit pas arriver une mortalité statistiquement importante (ce qui ne doit pas faire oublier le traumatisme individuel que constitue un décès).

L’anxiété généralisée

On s’interroge sur le fait qu’une cause de décès « statistiquement banale » puisse générer un tel niveau d’anxiété dans la population.

La peur du coronavirus est, bien évidemment, liée à ce qu’il s’agit d’une nouvelle cause de mortalité qui s’ajoute aux causes habituelles qui par leur banalité on finit par être acceptées par les populations. Notons que bien des morts liées au coronavirus viendrons en soustraction des autres causes. Un mort par coronavirus n’aura pas un accident domestique, un accident de la route, un cancer, ou autre.

L’anxiété est un processus psychologique bien connu. Lorsque survient un événement dont les conséquences inconnues, incertaines, sont susceptibles d’être très négatives l’être humain développe de l’anxiété. Cela se traduit de diverses façons selon les individus :

  1. Certains imaginent le pire pour se préparer à toute éventualité. C’est une tentative pour se réassurer en imaginant comment « être prêt à tout ». C’est une fausse assurance car le danger et ses conséquences étant mal connu aucune solution ne peut être satisfaisante ou sécurisante à priori. La seule certitude qui demeure pour ces gens c’est que le pire va arriver !
  2. Sans penser au pire chacun envisage les parades au danger. Celui ci étant mal évalué aucune solution ne peut être crédible. On passe alors en mode rumination. On imagine une solution,  ou se rassure, mais immédiatement on la met en doute et on repart dans la peur qui suscite la recherche d’une nouvelle parade, qui est remise en cause … et c’est l’esprit qui part « en boucle » dans une sarabande qu’on ne peut arrêter qu’en cherchant une nouvelle parade ! L’esprit est entièrement occupé dans ce processus et on n’arrive plus à penser sereinement à autre chose

L’alimentation par les médias

Ce phénomène est tout à fait représentatif du fonctionnement des médias en pareil circonstance. Le coronavirus occupe de façon majoritaire télévisions, radios, presse. On ne parle que de cela.

Un scientifique vient vous expliquer que les risques ne sont pas si élevés et que nos services de santé sont prêt à toute éventualité … OUF !

Mais un journaliste vient vous expliquer qu’on ne sait pas comment va évoluer l’épidémie et qu’il faut s’attendre au pire … AIE !

Un autre scientifique vous parle d’essais thérapeutiques sur de nouvelles molécules qui pourrait nous soigner … OUF !

Mais on nous explique que l’on ne peut espérer un vaccin avant un an … AIE !

Un politique envisage d’enrailler l’épidémie par des mesures efficaces de confinement …OUF !

Un économiste signale alors que confinement signifie paralysie de l’économies, faillites, chômage, récession … la crise 29 aux états unis …AIE !

Tout ceci alimente le mécanisme de rumination de chacun et donne corps à notre anxiété.

La surenchère

Dans le périmètre de l’anxiété collective plus personne n’ose prendre le risque d’un décision raisonnée. Les Chinois ont pris des mesure « drastiques » qui servent de point de références à tous les décideurs. Il devient difficile de faire moins. Si dans un coin on décide de fermer une école, difficile pour les maires voisins de conserver leurs écoles ouvertes . Chacun se doit de prendre des mesures au moins à la hauteur de celles prises ailleurs. C’est vite l’escalade, la surenchère inévitable, la panique. Les représentants des partis les plus « paniquard » comme le RN proposent immédiatement la fermeture des frontières sans penser que le virus est déjà en France et que la fermeture des frontières est inutile.

Il est très difficile dans ces conditions, pour des gouvernants, de prendre des mesure raisonnées et empreintes du bon sens. Ils sont bien obligées de sur réagir. Souvenons-nous de la pauvre Roseline Bachelot et de ses millions de doses de Tamiflu. Pouvez-t-elle faire autrement dans le climat d’anxiété qui agitait la population ? La surenchère génère encore plus d’anxiété. Si les institutions prennent des mesures « drastiques » c’est que le danger est vraiment réel (On doute des institutions quand elles promettent de bonnes solutions, mais on leur fait confiance quand elles annoncent des catastrophes), on surenchéri dans l’anxiété.

Conclusion

Il est intéressant de noter que le processus individuel de l’anxiété est un véritable modèle pour celui de l’anxiété collective. Pour tout individu l’incertitude est génératrice d’angoisse (par manque de repères). Lorsque cette incertitude se cristallise sur un sujet précis elle déclenche le mécanisme ruminatoire de l’anxiété. Il est très difficile de lutter contre une anxiété quand elle est bien installée. Comme contre un fort courant ,on ne peut s’imposer contre une anxiété, il faut faire avec, nager dans le sens du courant. C’est toute la difficulté de la gestion de la crise. Il faut prendre des décisions démagogiques sans hypothéquer la réussite finale. On reprochera aux dirigeants de ne pas avoir pris certaines mesure, mais on leur reprochera également de les avoir prise.

Le grand moteur de cette anxiété est que nous sommes dans une société qui n’admet plus le risque. A titre individuel ou collectif nous sommes « bardés » d’assurances :

Assurance automobile
Assurance habitation
Assurance décès, obsèques
Assurance multirisques vie privé
Assurance prêt immobilier et autres crédits
Assurance perte ou vol de papier, de téléphone
Assurance catastrophes naturelles
Assurance scolaire
Assurance activités sportives
Assurance annulation de voyage
Assurance professionnelle

Assurance chômage
Pension de retraites
Sécurité sociale
Mutuelle complémentaire

Et pour couronner le tout, « le principe de précaution » qui stipule que l’on ne doit rien entreprendre de nouveau si les conséquences de cette action ne sont pas connues et expérimentées à l’avance … ce qui  est évidemment impossible !

La vie est un risque permanent, et ne pas prendre de risque c’est ne pas vivre, se condamner à l’immobilité et à l’impuissance. Ne pas prendre de risques c’est laisser les autres ou les événements décider pour vous.

Gouverner, dit-on, c’est prévoir, c’est à dire évaluer le risque raisonnable, mais dans une société paralyser par la peur, il n’existe pas de risque raisonnables.

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