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Pourquoi nos ados se comportent-ils … comme des ados !

Les parents connaissent bien les difficultés, mineures ou majeures, qu’ils rencontrent avec leurs enfants dans la période de 13 à 20 ans. Les adolescents, en retour, connaissent également des difficultés avec leurs parents. C’est une période de conflit, inévitable, nécessaire, et productive si elle est bien gérée.

Sur le plan psychologique, l’adolescence est une période de transition entre l’enfance (vécu en « fusion » avec l’environnement) et l’âge adulte période de prise d’indépendance et d’identité.

Sur le plan sociétale on constate une rupture assez brutale, vers 18/20 ans entre le monde de l’enfance et la monde des adultes. Elle était symbolisé jadis pour les garçon par le service militaire (on est conscrit, on « va aux putes » et on devient un homme !) De nos jours cette rupture est un peu moins brutale, mais en deux ans on quitte le foyer familial, on change de copains, on passe à l’université ou dans le monde du travail, on a ses premières expériences de vie de couple, un petite autonomie financière, les premières responsabilités.

On a donc un décalage entre la brutalité de la rupture sociétale et la progressivité de la rupture psychologique. C’est la premier élément d’instabilité pour l’ados qui se trouve plongé dans un monde dont il n’a pas les codes.

Voyons ce que nous propose la « psychologie relativiste » pour comprendre cette situation. L’enfant qui nait vit de sa conscience émotionnelle et dépend totalement de ses parents. Sa conscience cognitive est embryonnaire. Son vécu cognitif se fait à travers la fusion au milieu familiale. Il vit les événements à travers ses parents et ressent ce qu’ils ressentent. Progressivement, grâce à ses expériences de la vie il développe sa conscience, engage d’autres fusions (maitres, copains, éducateurs, grand parents) qui l’éloignent un peu de son cocon initial. Le voilà, vers 7 ou 8 ans qui devient un petit garçon ou une petite fille. Il a de plus en plus d’autonomie et de ce fait vit des expériences qui lui sont propres et non partagées par son univers familiale. Il commence donc à avoir un vécu personnel, une amorce d’identité. Plus il avance en âge et plus sa personnalité se développe reléguant, petit à petit, l’influence de la famille au second plan. Il commence à se sentir indépendant, mais en cas de difficulté il sait qu’il trouvera toujours dans sa famille le relais protecteur qui lui sera nécessaire. Il est en « liberté surveillée ». En ce sens, les examen du brevet et surtout le Bac sont une forte expérience initiatique. Pour la première fois il a un cap à franchir et seul devant sa feuille ou son examinateur il ne peut compter que sur lui-même car ses parents ne peuvent rien pour lui ! (Si cet examen est devenu désuet sur le plan de l’évaluation, il garde, en tout cas pour moi, cette valeur de rite initiatique … comme on le trouve encore dans les peuplades reculées ou pour devenir un homme l’enfant doit assurer une mission difficile sans aucune aide extérieure)

Le conflit parent enfant

Au fur et à mesure que l’ados affirme son identité, forge ses propres valeurs, il va inévitablement entrer en conflit (majeur ou mineur) avec l’univers dans lequel ses parents l’ont élevé. Il doit s’affirmer et le cocon protecteur que lui ont tissé ses parents devient une gêne majeur à son éclosion. Les parents veulent qu’il soit eux et lui veut être lui. C’est un conflit que les parents doivent accepter de perdre faute de briser le développement de l’enfant. Mais ils ne doivent pas perdre sans combattre, car :

L’ados est loin d’être mûr et il est prêt à s’engager dans n’importe quel chemin qui lui promet d’affirmer son identité. « Qu’importe la bouteille pour peu qu’on ait l’ivresse ». Le rôle des parents est alors d’accepter le débat ou le conflit pour permettre à leur ado d’analyser en conscience la voie qu’il choisit, de lui permettre de prendre le temps de la réflexion (durant le temps que dure le conflit), de lui fixer des garde-fous, des limites, des valeurs à ne pas transgresser qui lui serviront de références provisoires. Bien sûr l’ados peut n’en faire qu’à sa tête mais il saura que ses parents le désapprouvent, qu’il franchit une barrière défendue. Il vaut mieux un ados qui franchit la limite qu’un ados qui n’a pas de limites. Mieux vaut un ados positionné du mauvais côté de la frontière qu’un ado sans références. La grande faiblesse de l’adolescence c’est le manque de références, l’absence de positionnement, et le rôle de l’éducation, pour son aspect psychologique, c’est avant tout de donner des références stables.

On peut dire, également, que dans ce conflit, les parents jouent le rôle de « sparring Partner ». Ils vont permettre à leur ado de connaître son premier grand conflit, de s’entraîner à la dure bataille qu’est la vie, mais dans une sorte de « match amical » dans lequel l’enjeu n’est pas la victoire mais plutôt l’entrainement à la bataille. Quel meilleur adversaire pour s’endurcir que des parents qui ne vous veulent que du bien.

La déprime de l’ado

On observe souvent à l’adolescence une période de flottement chez l’enfant. Notre ado se traine, manque d’enthousiasme, passe des journée dans sa chambre à écouter de la musique, ne semble avoir aucun but, aucun objectif, c’est la déprime ! Peu à peu notre ado perd ses références de l’enfance pour acquérir, via le développement de sa conscience cognitive ses nouvelles références personnelles d’adulte. Malheureusement dans nos sociétés les jeunes sont projetés dans le monde des adultes assez brutalement. Ils ne croient plus en leur système référentiel de l’enfance, mais ils n’ont pas eu le temps de se forger leurs identité d’adulte (on sait combien évoluant dans le monde des adultes les ados ont du mal à se positionner. On les sent incertains, flottant, indécis, mal positionnés). Ce déficit de références les plonge dans un univers un peu angoissant dans un mécanisme analogue à celui de la dépression. Les références, les valeurs, ne sont plus solidement établies. Sans valeurs pas d’objectifs, pas de projet, pas de hiérarchisation des choses. Tout cela se terminera avec le vécu, l’acquisition progressives de nouvelles valeurs. Quand l’identité s’affirme la déprime s’efface. Évidemment si cette déprime dure, si elle n’est plus conjoncturelle, il faudra penser à la dépression et agir en conséquence.

La découverte de la sexualité

Encore un problème qui arrive sans prévenir et qui va bousculer l’adolescence. Décidement nos ados n’ont pas de chance, tout se précipite autour d’eux et voilà encore un élément qui les assaille et dont ils n’ont pas les clés. Toujours la faute à notre société. Le « tabou du sexe » n’a pas permis à leurs parents de les préparer à cette intrusion dans leur univers. Les voilà au prise avec de nouveaux désirs dont ils n’ont pas une conscience précise. Sans connaissances, sans modèle, sans l’expérience ou sans l’expérience des autres, impossible de se faire un positionnement vis à vis d’un « ennemi invisible ». Mal positionné dans le monde des adultes, les voilà en porte à faux avec le monde qui lui est proche, celui des ados. Le seul univers stable qui leur reste est celui de leur enfance dont ils souhaitent et doivent s’en détacher. Pas facile de gérer tout cela !

Conclusion

On voit comme l’adolescence est une période difficile et comment les adultes, avec leurs préjugés, leurs tabous ne sont pas capables, malgré leur bonne volonté, de préparer leurs enfants aux épreuves qui les attendent. On les sur protèges ce qui ne les prépare pas aux durs combats de la vie, et, en même temps, on ne leur donne pas les armes pour gérer leurs sexualité naissante, on ne leur offre pas toujours les références par l’exemple qu’ils sont en droit d’attendre de leurs parents et de la société. On doit aux enfants de leur forger les connaissances et les aptitudes pour défendre, non pas nos valeurs, mais leurs valeurs et se bâtir une identité solide.

 

 

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