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paroleLe dicton populaire affirme : « La parole est libératrice » Quand est il en réalité, parler serait il une véritable thérapie, ou simplement un échappatoire à une tension trop forte ?

On entend souvent les écrivains affirmer : « écrire ce livre à pour moi été une véritable thérapie ». Sont ils pour autant guéris à jamais de leurs « fantômes » ? quel mécanisme « relaxant » procure le fait d’écrire un ouvrage ?

En fait, écrire, c’est à dire formuler sa pensée dans un langage codifié, oblige à bien l’organiser dans sa psyché. Nicolas Boileau disait :

Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement – Et les mots pour le dire arrivent aisément

et traduisait le fait que, pour arriver à une expression claire dans un langage formulé, la conscience cognitive, en rapport avec ce que l’on veut exprimer, doit elle même être logiquement organisée, sans flou et sans incertitude. C’est là le bénéfice que tirent les écrivains de leur travail, ils sont obligés de préciser leur pensée, de la passer et repasser au filtre de la critique pour arriver à leur donner une forme susceptible d’être traduite en langage écrit. C’est ce passage du flou au clair qui apporte à l’écrivain un certain niveau de gratification et d’apaisement. Le flou, comme l’incertitude, génère l’angoisse, la certitude l’apaise.
Après un événement grave, il est de coutume de mettre en place un « Cellule d’aide psychologique » pour aider les victimes à supporter leur traumatisme. Là, encore, il s’agit de faire parler les victimes pour apaiser leurs angoisses et leur éviter de fixer dans leur conscience de façon traumatisante les événements qu’ils viennent de vivre.

Sous le coup de l’émotion, la conscience émotionnelle déborde la conscience cognitive et les événements vécus peinent à s’intégrer immédiatement, et logiquement à la conscience cognitive. Le risque est que se forment des liens « illogiques » entre l’émotion et sa représentation qui formeront des « cancers » dans la conscience. Faire parler les victimes, les oblige à réfléchir aux événement et les aide à créer les bons liens, les liens logiques, entre leurs ressentis et leurs visions (représentations)
Dans aucun des deux cas il n’y a véritablement thérapie.
Pour l’écrivain, s’il ressent un apaisement, c’est qu’il avait abordé dans son écrit un sujet sensible pour lui, relié à un traumatisme antérieur . Réfléchir, formuler et reformuler, va créer dans la conscience cognitive, autour du traumatisme initial, une zone de confort, organisée et logique, une nouvelle vision, des nouvelles représentations qui peuvent masquer le traumatisme originel, mais jamais le résoudre, l’effacer. Le fait d’écrire ne sera jamais une thérapie, pour le trauma, mais peut constituer une « béquille » qui servira à le vivre mieux. ( on pourrai presque parler de « soin palliatif » si son évocation ne comportai pas sa connotation morbide). Ce mécanisme pourrait s’assimiler au cas d’un enfant qui ne cesse de « dessiner » son problème pour l’exorciser !

En ce qui concerne les victimes d’événements grave on ne peut parler de thérapie (du moins en terme réparatrice) même si le traumatisme vécu ne manque surement pas de faire résonnance avec des traumatismes antérieurs propres à chaque victime. On pourrait cependant parler de thérapie préventive puisque le débat, la discussion, l’expression de soi, vont permettre aux victimes de formuler l’événement (à ce stade encore mal perçu et mal intégré) en termes logiques, cohérent avec leur conscience cognitive. Ce travail évitera aux victimes de se faire des représentations anarchiques de ce qu’ils ont vécu. Bien qu’il se passe après l’événement, il s’agit d’un travail préventif qui va accompagner le sujet dans la construction, la représentation du vécu de l’événement.

Ceci nous amène à une réflexion sur la notion de thérapie. Une psychopathologie est (en tout cas à mon sens) un défaut dans la représentation cognitive d’un événement. C’est une maladie de la connexion, du lien, entre la conscience émotionnelle et la conscience cognitive. Une thérapie se doit de réparer ce lien et de reconstruire ensuite tout les liens qui ont une dépendance avec lui. C’est évidement un travail long et difficile. C’est un travail anxiogène puisqu’il s’agit d’une remise en cause d’un état constitué depuis longtemps. Réparer une psychopathologie anxiogène en passant par une thérapie elle même anxiogène est évidement paradoxal. Pourrait on imaginer une autre forme de thérapie, un peu comme dans le cas de l’écrivain décrit plus haut, ou on encerclerai la part incohérente de la conscience cognitive, son cancer, par un faisceau organisé et logique de représentations qui à la fois le masquerai et l’empêcherai de se développer ? Ce ne serai pas véritablement une thérapie réparatrice, mais une façon de bien vivre ses problèmes … ce qui est, au fond, le but reèl d’une thérapie.

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