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Comme je l’ai dis, je n’aimes pas parler de moi. J’ai essayé dans « Liberté, être ou avoir » de le faire, et finalement j’ai parlé d’autre chose, et ce qui devait s’appeler « cogito ergo sum » en est venu à parler de liberté.

Suis je incapable de le faire, par pudeur, par crainte, par honte, ou tout simplement est il impossible de parler de soi ? … en quelque sorte to be or not to be !

Comme je l’ai déjà formulé, un être en soi n’est rien. Simplement un élément de la nature, une entité biologique indéterminée, un ensemble de cellules qui se reproduisent avec ou sans finalité, un rien qui fait partie du tout,.

L’homme n’existe vraiment, c’est à dire à ses yeux, que dans ses relations aux autres. (voir « Psychologie > Introduction > L’homme communicant »). C’est à travers la relation que se définit l’image, la représentation de l’humain. Peut être que sur le plan « magique » l’homme existe en tant que tel, mais pour l’espace qui nous concerne : le conscient, l’homme ne se définit que par rapport à son environnement, par ses relations.

On peut avoir une idée de la chose si on utilise la notion mathématique d’objet. Un objet est une entité abstraite qui ne prend sa représentation, sa définition, son existence, qu’à partir de ses propriétés et méthodes. … on sent déjà venir le parallèle !

Les propriétés d’un objet peuvent être infinies. Un nom, une longueur, un largeur, une couleur, … que sais je encore. Elles définissent un contour pour l’objet mais ne lui donnent pas encore son existence. Elles le pré supposent mais ne le définissent pas encore.

Les méthodes sont des actions, des relations entre les propriétés de l’objet, soit entre elles (exemple la longueur vaut deux fois la largeur) ou avec les propriétés d’un autre objet (la longueur d’un objet est égale à la largeur de l’autre.). Ceci définit un réseau de relations entre les objets qui les asservi en un tout.

Nous avons alors la trame de l’objet , mais pas encore sa définition. Pour lui donner une existence, fixons des valeurs à ses propriétés. La longueur vaut 10 cm, la largeur vaut 6 cm, la couleur est bleue, … on crée ce qu’on appelle un instance de l’objet qui lui fixe sa réalité, son existence. D’une entité abstraite il devient concevable, représentable, il peut entrer dans notre univers cognitif. Un objet est une entité non accessible, son instance est sa réalité pour nous.

Si on représente l’être humain dans ce modèle, il devient un objet, entité abstraite douée de propriétés et de méthodes, sans existence réelle. Si on en crée une instance en fixant ses propriétés et ses méthodes dans un réseau de relation, il entre dans l’univers représentable et prend son existence, sa réalité.

C’est à travers ses relation que l’être humain se défini, prend son existence pour moi, pour nous

Le chrétien existe, fondamentalement, par sa relation à Dieu, par transcendance. Moi, j’existe par ma relation aux autres. Ils sont ma transcendance, mon dieu. Je les adores donc, … mais je ne baisse pas mon froc devant eux pour obtenir leurs faveurs … du moins je le crois !

Il est donc très difficile de parler de moi. Ce serai parler du néant. Que peut on dire du néant ! Par contre, parler de soi (c’est à dire à partir des ses relations aux autres) est chose possible et même tout à fait souhaitable , car cela participe de la création de soi, de sa définition, de la création de ses références, de son positionnement, de sa prise d’identité.

Quand un écrivain ou un artiste nous sert le couplet classique sur : « écrire ce livre a été une véritable thérapie pour moi ! » il veut simplement nous dire :  « écrire ce livre m’a obligé à clarifier ma pensée, la définition de moi même, mon positionnement ». Selon le très vieil adage : ce qui se conçoit clairement s’énonce clairement, on ne peut coucher sur le papier que ce que l’on à clairement codifié sous forme de langage. On ne peut formuler sous forme de langage écrit ou parlé que ce qui est clairement conceptualisé dans la tête. Ecrire oblige à mettre de l’ordre dans ses idées, à réorganiser ses référence, à clarifier ses positionnements. Dans ce cas, la véritable thérapie n’est pas l’écriture, mais l’obligation de réorganiser suffisamment sa pensée pour pouvoir écrire.

Une petit remarque ici sur la maladie d’Alzeimer et le drame de la perte de la mémoire. Certe la perte de la mémoire est un handicap social important, mais le plus grave est la perte de ses représentations mentales, de ses références, de ses positionnements, la perte du soi, ces sentiments de  retour vers le néant qui sont générateurs de l ‘angoisse qui étreint les malades.

Encore une fois je n’ai pas pu parler de moi, mais par une belle pirouette intellectuelle j’ai pu me justifier … excusez moi !

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